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Les droits fondamentaux des détenus au Sénégal

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par El-Hadj Badara NDIAYE
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maitrise droit privé 2003
  

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B - L'ouverture de la prison au monde extérieur

L'ouverture de la prison au monde extérieur passe par un certain nombre de coopération techniques nécessaires et par la sensibilisation de l'opinion publique sur la prison.

1 - Les coopérations techniques nécessaires

L'humanisation de l'univers carcéral exige la mise sur pied d'un réseau dynamique de partenariats entre l'administration pénitentiaire et les ONG de défense des droits de l'homme. Aussi, une synergie dynamique devrait-elle s'instaurer et s'exécuter entre les administrations pénitentiaires et les sociétés civiles qui sont les consciences du peuple.

La majorité des pays africains sont parmi les plus pauvres du monde, ce qui n'est pas sans conséquence dans la protection et la promotion des droits fondamentaux des détenus. Ainsi, la faiblesse des moyens économiques est à l'origine de la violation d'un certain nombre d'exigences comme la séparation des détenus provisoires et les autres détenus. Elle est aussi à l'origine de la non-réalisation d'un certain nombre d'activités dans les prisons. Ce qui constitue un obstacle à l'humanisation de l'univers carcéral. C'est pourquoi, l'ouverture de la prison au monde extérieur à travers les coopérations de certains ONG est plus que jamais nécessaire pour parvenir à cet fin. Dans cette perspective, nous saluons la coopération du Bureau International Catholique pour l'enfance. En effet, cette ONG a construit des quartiers de Mineurs dans les établissements pénitentiaires de Tambacounda, Kaolack et Diourbel. Elle a aussi cherché des moniteurs pour alphabétiser les mineurs. Il en est de même à Diourbel pour assister des détenus Femmes toute en leur aidant pour leur réinsertion. C'est ainsi qu'en partenariat avec le Centre horticole de la ville, elle organise à l'endroit de ces femmes détenus des cours de maraîchages.

La force des organisations non gouvernementales vient de leur capacité à mobiliser l'opinion publique mais aussi à diffuser des informations aux populations. Ce qui participe dans une moindre mesure à participer à la sensibilisation de l'opinion publique sur la prison.

2 - La sensibilisation de l'opinion publique sur la prison

La lente évolution des mentalités a pour conséquence que jusqu'à nos jours, la prison demeure fondamentalement un tabou, une honte et le prisonnier un exclu pour lequel la société, dans sa grande majorité, demande un châtiment. Cette perception du monde carcéral est à l'origine de l'indifférence du public par rapport à la situation de détenu. Dans cette perspective, les acteurs les plus proches du système carcéral doivent participer à l'émergence d'une nouvelle représentation de la prison, de sa fonction et de ses objectifs. Celle-ci implique un renforcement notable de la protection du détenu par la société avec comme conséquence l'élimination progressive de la marginalité du système carcéral.

L'occident a connu le même cheminement. On sait, en effet, que les objectifs n'ont pas été les mêmes sous l'Ancien régime qu'à la fin du XVIIème siècle où les réformateurs des cahiers de doléances et les parlementaires de la constituante ont conçu les prisons comme des « réformatoires » avec comme objectifs corriger, redresser, transformer le comportement et la conscience du détenu. Aujourd'hui avec l'intervention d'experts, de médecins, de psychiatres et de criminologues, la prison vise à guérir et à normaliser.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la mise en place de la sanction pénale contribue à renforcer ce courant. C'est avec elle que s'annoncent les premières tentatives d'humanisation de la prison qui s'inspire du principe que « dans le pire des assassins, une chose, au moins est à respecter quand on punit, son humanité (...). L'homme est objecté à la barbarie des supplices, mais comme limite de droit ; frontière légitime du pouvoir de punir ».

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus