B - L'amélioration des conditions de travail du
personnel pénitentiaire.
Nous devons nous interroger sur la capacité des agents
pénitentiaires à pouvoir s'acquitter convenablement de leur
lourde et délicate mission. Notre sentiment est que l'ancrage et l'envol
de l'Administration pénitentiaire sénégalaise comme
administration de référence en Afrique pour le triomphe des
droits fondamentaux des détenus ne se réalise que si elle est
dotée de réels moyens et que le personnel qui l'anime soit
revalorisé. Dans cette perspective, nous recommandons d'une part, la
modernisation des moyens de travail et d'autre part la revalorisation du
personnel pénitentiaire.
1 - La modernisation des moyens de
travail
Elle s'articule autour des moyens financiers, humains et
matériels.
S'agissant des moyens financiers, des efforts doivent
être faits en vue d'augmenter de façon significative le budget
alloué à l'administration pénitentiaire et édicter
des règles de contrôle et de gestion efficaces des ressources
financières disponibles. Aussi, des initiatives hardies doivent
être déployés dans le sens d'un auto-financement en
créant des unités de production à l'intérieur des
prisons. Pour ce faire, le concours des collectivités locales, des ONG
et des mécènes doit être sollicité.
S'agissant des moyens humains, la principale recommandation
est d'augmenter le nombre des agents pénitentiaires, tout corps
confondus.
Enfin, l'administration pénitentiaire doit être
dotée de matériels suffisants : voitures, matériel
informatique, locaux fonctionnels, fournitures, etc.
Pour que l'administration pénitentiaire accomplisse
aussi correctement la mission qui lui est confiée, il convient de
revaloriser ses agents.
2 - La revalorisation du personnel
pénitentiaire
Les surveillants sont des gardes républicains de
formation exclusivement militaire, qui ne les prédispose aucunement
à assumer de manière adaptée et satisfaisante la mission
qui leur est confiée. Les conditions statutaires laissent beaucoup
à désirer. Par exemple, ils sont affectés de façon
autoritaire voire contre leur gré à la surveillance
pénitentiaire sans aucune consultation préalable par leurs
supérieurs. Outre l'ambiance paramilitaire qui est de ce fait
imprimée aux établissements pénitentiaires, un des
conséquence de ce manque de motivation est que les agents sont
condamnés à plafonner dans la hiérarchie B. Ainsi, il y a
lieu de procéder à la revalorisation du personnel de
l'Administration pénitentiaire en créant tout d'abord une
filière de formation des agents avec un programme qui mettrait l'accent
sur les préoccupations liées à la prison et où la
question des droits de l'homme occuperait une place importante. Ce qui permet
de faire du gardien un agents social susceptible d'aider au reclassement social
du détenu.
Mieux, des réformes qui leur ouvriraient l'accès
à la hiérarchie A doivent être engagées. Il convient
de souligner que l'amélioration des conditions d'incarcérations
participe dans une certaine mesure à humaniser l'univers
carcéral.
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