3-1-2. Les menaces pour nos valeurs culturelles :
Qu'est ce que l'on remarque ? Des ONG, des Associations,
dont les performances en matière de résultat ne sont pas
satisfaisantes, se retrouvent financées ! C'est un hymne à
la désagrégation de nos valeurs culturelles sous-tendues par la
solidarité seule richesse qui reste à nous africains et maliens.
Ces ONG et Associations aujourd'hui ressemblent à un festival de
larrons.
Elles favorisent tous les dérapages ; ni les
simples membres des Associations, ni les populations de nos localités
encore moins l'Etat n'a eu le courage de fustiger certains objectifs. Mais face
aux merveilles de l'argent, il est pratiquement difficile de déceler les
dérapages coupables qui foisonnent dans les objectifs de certaines ONG
manipulées.
Le partenariat dynamique axé sur de tels rapports, ne
vise que le seul intérêt de l'extérieur au détriment
de notre stabilité sociale qui est en train d'être secouée
dans ses fondements par la perfidie et l'irresponsabilité de certains
concitoyens.
On a utilisé et on continue d'utiliser des femmes pour
régler le compte à certains hommes ; l'idéal de
complémentarité et d'entraide tant prôné par nos
coutumes et traditions devient une chimère ; car les unes voulant
dominer les autres par l'acquisition de certains droits à tout prix.
Ces inquiétudes avaient pourtant commencé
à se dissiper grâce à la perspicacité, à
l'honnêteté et au sens élevé des valeurs humaines de
certaines traditions et us. Au train où vont les choses, nous nous
posons des interrogations.
Nous demandons d'instaurer un débat franc sur les
activités de certaines ONG et Associations autorisées dans le
pays car mieux vaut mourir de faim que de goûter à certains plats
indigestes.
Cette approche ne conviendra pas à certains, passés
maîtres dans la défense des intérêts sordides et dans
la duplicité.
La grande interrogation que nous posons est la suivante :
est-ce que certains cadres souhaitent vraiment l'épanouissement de leur
société ?
Les femmes rurales ont des droits légaux ; des
responsabilités religieuses, politiques et l'indépendance
économique. A la base de chaque culte secret des hommes, on trouve des
femmes. Le secret le plus profond, c'est la dépendance ultime de l'homme
vis à vis de la femme.
En somme, les femmes rurales ne sont pas un groupe
sacrifié, comme le furent les femmes dans certaines
sociétés occidentales. Les hommes ritualisent plutôt qu'ils
ne nient leur dépendance fondamentale vis à vis de la femme. Des
hommes de nos jours comme il est surtout question d'eux, dans leurs
activités politiques, éprouvent la nécessité de
maintenir des relations avec leur groupe de parenté.
Ce qui fait d'eux des génies en relations
interpersonnelles.
Le Mali qui est qualifié de Nation, c'est le pays
où la parenté est très importante. Quand les droits
concernent les aspects les plus importants de la vie, l'instinct de groupe de
parenté refait surface.
Les communautés locales sont fondamentalement
bâties sur les relations entre des groupes sociaux dont les principes ne
sont pas économiques. Il s'agit des communautés fondées
dans l'espace par d'autres liens que ceux de la
« propriété » et qui
exploitent leur espace et l'espace environnant.
Ainsi nous tenons à souligner qu'il n'y a pas de
villages spécifiquement composés d'hommes, ni de villages
uniquement habités par les femmes. Les hommes et les femmes forment la
communauté où chacun joue son rôle.
Mais sommes-nous tous unanimes à reconnaître que
le rôle de la femme est immense dans la famille, le village, la commune
voire dans le pays, aussi bien sur le plan social, économique que
politique. Et que cependant dans les sphères de la prise de
décisions, la femme est absente en milieu rural qu'on peut, parler et
faire à sa place ?
Les nouveaux défis du développement des
organisations communautaires sont la réalisation du processus du
développement, son avenir et le nouveau partenariat fondé sur le
respect et la confiance mutuelle qui doivent désormais régir les
rapports entre les organisations communautaires et les partenaires.
En analysant l'avenir du processus, il ressort que le
développement des organisations paysannes doit continuer à mettre
en exergue le leadership et la participation des populations. Les dirigeants
politiques et leurs peuples doivent partager des valeurs communes et oeuvrer
ensemble pour atteindre les objectifs de développement.
Pour que les OP prennent réellement leur processus de
développement en main, il leur faut fixer leurs propres objectifs de
développement. En cela, la confiance en soi et l'estime de soi qui
repose sur une compréhension et un respect réel de l'histoire et
des cultures du milieu constitue la force motrice majeure d'un
développement approprié par les populations.
Les ONG ne devraient plus se contenter de reconnaître la
différence, la diversité et l'identité des OP d'un simple
point de vue culturel et historique. Elles devraient aussi les
reconnaître comme étant indispensables au développement du
pays ; développement qui relève lui aussi des questions
mondiales qui doivent être traitées par le pays et ses
partenaires.
Pour un pays à majorité agriculteurs, le
développement de cette activité doit être la principale
préoccupation dont moins de 55% des acteurs ne disposent ni de machines
agricoles, ni de tracteurs, ni de multiculteurs, ni de moissonneuses, ni de
batteuses mais aussi de matériaux de construction. (Cf. : documents
AOPPN)
Les avantages de la mécanisation permettront en effet
d'améliorer le niveau de vie du paysan, d'augmenter la
productivité, de réduire les coûts de production tout en
libérant du temps pour permettre au paysan de mener d'autres
activités afin d'améliorer ses revenus.
Autant d'avantages qui peuvent cadrer avec la politique
actuelle de la mondialisation.
|