2.2.-La participation publique
La participation comme fait « d'avoir droit à
une part », « de prendre part » (dictionnaire
Hachette, 1998) fait ressortir deux (2) facteurs importants :
l'existence d'un droit à la part et (2)
l'exercice de ce droit. Selon l'Agence de Protection de
l'Environnement des Etats-Unis (EPA), il y a participation publique lorsque ce
droit est exercé par un large public : les citoyens, les
différents groupements d'individus tels que les associations de
consommateurs, les environnementalistes, les représentants d'industrie
et de commerce, etc. La définition de l'EPA fait ressortir deux (2)
dimensions de la participation citoyenne : (1) la représentation
assurée par une agence intermédiaire qui établit (2) un
dialogue entre un large public et le décideur. Dans sa
définition, Canter (1996) insiste plus sur la nature de ce dialogue. Il
présente en effet la participation comme un flux continu bidirectionnel
d'échanges dont le but est d'aboutir à la compréhension
des processus et mécanismes qui risquent de nuire à
l'environnement et pouvant être résolus par l'agent responsable
(Canter, 1996, p 19).
De plus, cette définition à
l'intérêt d'insister sur une troisième dimension ;
celle du traitement et de la transformation de l'information. La participation
suppose et impose que l'information soit recueillie de part et d'autre du
processus et validée auprès des parties. Dans cette perspective,
la participation représente autant un processus d'investigation et de
résolution des problèmes environnementaux, d'analyse, de
traitement de l'information qu'un mécanisme de représentation et
de légitimation. En permettant au public d'intervenir dans la
formulation des politiques pour que celles-ci reflètent mieux ses
valeurs, intérêts et priorités (Clifford, 1994, p.
50), elle devient de fait, un cadre d'action de nombreux acteurs ayant des
intérêts divergents sinon contradictoires mais qui doivent
être conciliés en vue de fournir l'information pertinente pour la
décision.
La participation publique est une composante
stratégique de la planification (Hamel, 1993 p. 71) que
Mintzberg (1994, p. 28) considère comme une procédure
formalisée devant produire un résultat articulé sous la
forme d'un système intégré de décisions. Pour
comprendre les difficultés et les problèmes relatifs au processus
de participation publique, Godbout (1983) et Parenteau (1988)
préconisent de l'étudier comme une entité distincte.
« Dans le mouvement actuel, la participation n'est plus un concept
automatique lié à celui de la démocratie; elle devient
autonome » (p.23) argumente le premier et d'après le
second, « formelle ou non, elle développera ses propres moyens
et génèrera sa propre dynamique interne »
(p.4)
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