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Les politiques urbaines d'intégration sociale par le logement au Maroc

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par Siham BENSAID
Université Mohammed V Rabat Agdal - master droit public 2010
  

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Conclusion 2ème partie :

Siham BENSAID Les politiques urbaines d'intégration sociale par le logement au Maroc

Le logement comme nous l'avons pu le voir constitue un enjeu économique et social important pour les ménages.

C'est un produit spécifique différent des autres biens mis sur le marché par l'importance des investissements, la sensibilité du secteur à la conjoncture économique qui en détermine le rythme de production et les conditions d'accès pour le plus grand nombre.

Le Maroc étant engagé depuis plusieurs décennies dans une croissance urbaine accélérée alimentée par un exode rural durable, la question du logement est prioritairement une question urbaine, car le logement en milieu rural est lié à l'unité d'exploitation agricole et se pose davantage en termes d'accès aux infrastructures et aux services de base (eau, électricité, pistes, routes, enseignement et santé) qu'en termes de construction de logements.

En milieu urbain, le logement social occupe une place importante dans la réflexion et dans l'action.

C'est une composante difficile à dissocier de l'ensemble de la production du logement et qui reste articulée aux autres segments dont chacun présente des caractéristiques propres mais l'ensemble est régi globalement par les règles du marché qui déterminent les conditions de production et d'accès et ces règles opèrent à l'échelle de chaque agglomération. Ainsi, une offre insuffisante dans un segment se répercute nécessairement sur les autres et les plus bas revenus sont les moins bien servis.

L'évaluation de l'expérience marocaine au cours des dernières décennies permet de voir que le Maroc a accumulé une grande expérience en matière d'intervention dans le logement en milieu urbain, aussi bien dans la production de logements que de l'aménagement foncier dont une partie est destinée à la résorption des bidonvilles.

Dans ce dernier volet en particulier, diverses réponses ont été apportées au cours des dernières années tels que nous l'avons vu précédemment à travers le programme « villes sans bidonvilles » et la politique des « Villes nouvelles ».

Toutes ces réponses sont bien sur à nuancer car elles sont des tentatives des pouvoirs publics pour contrer la crise du logement mais il y a encore de nombreux ajustements à faire dans ce domaine.

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Conclusion générale :

Siham BENSAID Les politiques urbaines d'intégration sociale par le logement au Maroc

A la lumière de tous ce que nous avons établit, et en nous basant sur les différentes expériences en cours, nous n'avons aucun doute sur le fait que l'intégration sociale par le logement est sûrement le moyen, quoique, incomplet, le plus à même de répondre aux aspirations des couches défavorisées.

Le handicap majeur de la stratégie gouvernementale est la pression constante de ce flux migratoire incessant avec son contingent de problèmes sociaux (délinquance, chômage ...), qui ne lui laisse pas le temps d'établir une vision à long terme.

La ou nous voudrions tirer la sonnette d'alarme c'est que si intégration sociale par le logement il y a, elle ne peut être réussie que par des interventions et en amont et en aval, et ces interventions ne doivent pas être seulement le fait du ministère de l'habitat ou du ministère de l'intérieur, elles doivent concerner l'ensemble des organismes étatiques.

Premièrement, ce n'est pas en offrant un logement à chaque famille que nous allons réussir son intégration sociale, mais c'est en ayant les accompagnements nécessaires pour tout ce qui constitue la trame urbaine à savoir les loisirs, les espaces verts, les opportunités d'emploi, la santé, l'éducation etc...

Quand nous disons en amont, nous pensons d'un côté à l'éducation mais d'un autre côté à la sédentarisation par le logement qui devient le facteur principal de l'intégration.

L'Etat doit veiller à intervenir pour endiguer non pas d'une façon coercitive l'émigration campagnes-villes, mais en investissant massivement dans les régions les plus défavorisées, pour d'un côté, après avoir offert le logement, apporter le bien être nécessaire, et nous dirions même de droit, à ces populations.

Les villes nouvelles avec toutes les volontés et les engagements possibles vont absorber la population recensée actuellement mais ne répondront pas à l'assaut futur des émigrants.

« Nous avons souvent, dans notre étude, rencontré des architectes et des urbanistes qui pensent que la politique de relogement est en elle-même un facteur qui crée le bidonville ».156

Nous nous trouvons donc à la croisée des chemins, en ne faisant rien le bidonville continue sa prolifération, en essayant d'y remédier nous stimulons la demande.

156 Entretien avec le Directeur de l'Ecole Nationale d'Architecture El Montacir Bensaid : « Les différentes expériences dans le domaine du recasement depuis 1975 ont prouvé que le recasement par une offre en lot de terrains, en logements semi-fini ou finis à suscité de nouvelles vocations. On a vu les bidonvilles grandir à vue d'oeil à chaque rumeur de recasement, donc le recasement selon lui, contribue grandement à créer de nouveaux bidonvilles ».

Siham BENSAID Les politiques urbaines d'intégration sociale par le logement au Maroc

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Notre propos restera nuancé, car nous pensons que le premier jalon de l'intégration sociale se fait à travers le logement, mais qu'un statut juridique doit être élaboré pour réglementer l'habitat social, qu'il doit bénéficier d'un « Etat d'exception » avec ses lois, ses financements, ses crédits, ses exonérations fiscales, l'accompagnement social et éducatif...

Cet outil juridique, bien réfléchi, performant et opérationnel, avec une application rapide pourrait apporter des solutions immédiates à cette intégration, et même contribuer à ralentir l'exode rural.

Le foncier doit être revu, et dans les cas exceptionnels, comme cela se fait dans les pays occidentaux, l'utilisation de l'expropriation dans le cas d'utilité publique doit se faire d'une façon plus élargie pour que les terrains domaniaux inadéquats ne servent pas systématiquement de support des projets de recasement.

L'intégration sociale par le logement doit, à notre avis, faire partie en permanence d'une vision anticipatrice, nous améliorons les conditions de vie, mais nous intervenons dans les problèmes à la source.

L'intervention via la création de villes nouvelles dans le cas d'espèce, ne devrait se faire que devant le fait accompli, et c'est ce que l'Etat réalise actuellement.

Il faut impérativement mettre en place une stratégie globale, nationale prenant en considération les besoins des populations, les flux migratoires, les capacités financières des ménages, et les aspirations de ces mêmes ménages.

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