b- La conception urbanistique :
Le travail sur le projet urbain nécessite à la
fois un positionnement sur la région, la ville et leurs
évolutions.
La création d'une ville nouvelle ne peut se situer en
rupture de l'existant et de l'histoire architecturale et urbaine du Maroc, mais
nécessite au contraire de s'appuyer sur les potentiels présents
et sur la synthèse des composantes passées, pour proposer un
projet urbain qui s'intègre durablement dans la
région.145
La stratégie d'intervention, doit intégrer des
échelles très différentes, elles vont de la connaissance
de la région d'étude, jusqu'au tracé fondamental de la
ville et de ses équipements. La compréhension de l'histoire et la
constitution paysagère d'un site est primordiale, ce sont ces
éléments qui vont permettre la création d'une forme
urbaine ancrée dans un espace particulier.146
Etant programmées sur des sites vierges, la
créativité en matière de conception n'aurait de
contraintes que celles liées à la réalité du
terrain.
De ce fait, les villes nouvelles devraient constituer une
occasion pour rehausser la qualité du paysage urbain marocain et
proposer un style architectural et urbanistique de haut niveau (densité,
hauteurs, percées visuelles, centres, répartition des
équipements).
145 Conseil national de l'habitat et de l'urbanisme, «
Etude pour la création d'une ville nouvelle : rapport
d'établissement », Avril 2005, p5
146 Conseil national de l'habitat et de l'urbanisme, «
Etude pour la création d'une ville nouvelle : rapport
d'établissement », Avril 2005, p5
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Les formes urbaines devraient favoriser une enveloppe et une
ambiance urbaine agréables, la richesse de ces formes permettrait de
dégager un langage urbanistique et architectural de qualité.
Cependant, cette conception devrait veiller à l'instauration d'une
réelle mixité urbaine, laquelle pourrait être traduite par
une mixité fonctionnelle et une mixité sociale. Chose qui
contribuerait à la diversification de la base économique de la
ville et de sa structure sociale.
La logique des villes nouvelles s'oppose diamétralement
avec celles des grands ensembles qui ne sont qu'un acte réactionnaire
face à une urgence et où le quantitatif occulte l'aspect social
finissant par créer des foyers de l'exclusion et de la marginalisation
urbaine et sociale.
Le concept de villes nouvelles doit s'inscrire dans une
démarche globale d'aménagement et de développement durable
du territoire. La ville nouvelle sera l'outil privilégié pouvant
contribuer non seulement à atteindre certains objectifs sectoriels comme
la production de logements ou l'atténuation de la crise sévissant
sur le marché de l'immobilier mais aussi pour participer à des
objectifs nationaux de meilleure répartition des habitants et des
activités sur le territoire.147
L'objectif prioritaire de la politique de la création
de la ville nouvelle est de restructurer et de renforcer l'armature urbaine et
régionale. Il vise un équilibre régional et micro
régional en matière de décongestion et de dynamisation,
qui permettra de réduire la pression sur les grandes villes. Le concept
de ville nouvelle doit se traduire par un urbanisme spécifique qui
garantit la qualité et la durabilité du cadre de vie. Il
permettra des réformes profondes et réelles de notre
système urbain en terme de révision de l'arsenal juridique
existant, des outils d'urbanisme, d'approche et de conception respectant les
critères et les composantes architecturales et urbaines adaptées
aux spécificités et à l'identité du pays au niveau
national, régional et local.148
Pour mieux comprendre le concept de « ville nouvelle
», le rôle et l'apport de cette dernière dans la politique de
l'habitat, nous allons étudier le cas de la « ville nouvelle de
Tamesna », en apportant des éclairages sur les aspects positifs et
négatifs de cette ville.
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