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Les politiques urbaines d'intégration sociale par le logement au Maroc

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par Siham BENSAID
Université Mohammed V Rabat Agdal - master droit public 2010
  

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a2-Le Programme des Petits et Moyens bidonvilles (PMB)45

Une politique semblable de restructuration a été adoptée pour les PMB, qui ne devait porter que sur les problèmes spécifiques de l'habitat, on considérait qu'en raison de la dimension de ces quartiers, l'intégration au contexte urbain était déjà assurée.

« L'intervention consiste en la réalisation des équipements d'infrastructure voirie assainissement, réseaux d'eau et d'électricité. La restructuration devait s'attacher à maintenir la population sur place en introduisant au niveau urbanistique, les aménagements nécessaires. » 46 Dans le cadre de ce programme, 160 petits et moyens bidonvilles ont été recensés pour une population de 180 000 habitants et seuls 38 bidonvilles (93 748 habitants) ont été retenus selon le critère du statut juridique du terrain domanial. Ces projets ont été financés par le Budget général de l'Etat.

Toutefois, le recouvrement des fonds dépensés, auprès des bénéficiaires, n'a pas connu de succès.

a3- Le Programme Housing Guarantee

Dans le cadre du plan quinquennal 81-85, il a été prévu d'intervenir dans 75 petits et moyens bidonvilles et la construction de 5 000 cellules embryonnaires dans le programme social.

L'action à mener dans les PME consistait en une politique de restructuration visant l'accès à la propriété, la viabilisation du bidonville en le dotant des équipements de base (eau, électricité assainissement et voirie) et la création ou l'amélioration des équipements socio collectifs. 47

44L'opération pilote du PDU de Tétouan reste l'un des exemples le plus remarquable en matière de restructuration de l'Habitat Non Réglementaire, tant sur le plan institutionnel que technique et financier, qui font du PDU de Dersa-Samsa un premier du genre au Maroc.

A.ADIDI « La question de l'intégration sociale dans les programmes de lutte contre l'habitat insalubre au Maroc » in « Les politiques de la ville : intégration urbaine et cohésion sociale » sous la direction de A.SEDJARI Edition l'harmattan, 2006, p.315-323

45 A.ADIDI « La question de l'intégration sociale dans les programmes de lutte contre l'habitat insalubre au Maroc » in « Les politiques de la ville : intégration urbaine et cohésion sociale » sous la direction de A.SEDJARI Edition l'harmattan, 2006, p.315-323

46Ainsi, des normes de densité ont été adoptées (pas plus de 400 habitants à l'hectare) et d'habitabilité (pas de parcelles de moins de 40m2).

MHUAE, « Programme villes sans bidonvilles 2004 - 2010 : orientations stratégiques en programmation », septembre 2004

47 C'est ainsi qu'un prêt d'un montant de 13 millions de dollars était prévu à cet effet. Le document original du HG002 prévoyait un concours financier de l'USAID de 9 millions de dollars pour le PMB et 4 millions de dollars pour le PS (Programme Social) correspondant à la réalisation de 850 logements dans le cadre du PS et l'intervention dans une dizaine de bidonvilles, mais seule une avance de 4,8 millions de dollars a été débloquée au titre de ce prêt.

A.ADIDI « La question de l'intégration sociale dans les programmes de lutte contre l'habitat insalubre au Maroc » in « Les politiques de la ville : intégration urbaine et cohésion sociale » sous la direction de A.SEDJARI Edition l'harmattan, 2006, p.315-323

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« Les projets de restructuration initiés pour l'année 81-82 ont été pris en considération selon des critères d'insalubrités, de densité démographique, de la situation foncière, du coût devant être réduit pour faire bénéficier les populations à faible revenu et de la capacité administrative des délégations de l'habitat pour réaliser ces programmes dans les délais prévus.

Il était prévu que les infrastructures primaires seraient financées par le budget de la municipalité et que les dépenses concernant l'achat du terrain en lui même, les frais d'études et d'infrastructure seraient financés par le prêt HG002. Ces dépenses devaient être remboursées par les recettes recouvrées auprès des bénéficiaires.

Quant aux équipements socioéconomiques, ils seront financés par les budgets des différents ministères concernés. »48

Un programme Social a aussi été engagé concernant des projets où la VIT (valeur totale immobilière) est inférieure à 50 000 Dirhams, sur les 12 sites proposés, 5 ont été retenus dans les villes de Sidi Slimane, Larache, Asilah, Safi et Essaouira avec un nombre de 570 logements.

Le plan quinquennal 81-85, a poursuivi l'action de l'Etat en matière de lutte contre les bidonvilles et le renforcement du programme de l'habitat économique.

A partir de 1991, une politique conventionnelle, associant les moyens de l'Etat à ceux des organismes publics et des populations concernées, avait pour objectif de faciliter l'exécution d'un important programme comportant deux principales composantes : la résorption des bidonvilles et la restructuration de l'habitat sous-équipé. 49

Néanmoins, l'évaluation de la situation du programme en question a permis de dégager les points suivants :

· Une mauvaise programmation et gestion des projets

· La répartition des subventions du Budget Général de l'Etat ne tient pas compte du niveau de vie des ménages cibles selon leur répartition régionale et provinciale.

· Les problèmes de financement de logements et le refus de la banque CIH d'accorder des crédits acquéreurs au profit des ménages bidonvillois.

48 A.ADIDI « La question de l'intégration sociale dans les programmes de lutte contre l'habitat insalubre au Maroc » in « Les politiques de la ville : intégration urbaine et cohésion sociale » sous la direction de A.SEDJARI Edition l'harmattan, 2006, p.315-323

49 Le coût de ce programme est estimé à 5 340 MDH pour lequel une subvention d'équilibre de 1 479 MDH a été allouée par le Budget Général de l'Etat. Ce programme visait le recasement de près de 100 000 ménages.

Ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme du Maroc, « Habitat insalubre au Maroc, travaux préparatoires pour de nouvelles approches », mars 2001

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La faiblesse de l'intervention de l'autorité locale pour le transfert de la population et le recouvrement des recettes auprès des bénéficiaires a constitué souvent un handicap certain.

· La non maîtrise du foncier au préalable du lancement du programme a engendré des retards voire l'abandon de certaines opérations.

Depuis 1994, l'activité du département de l'Habitat donnait la priorité à la concrétisation du premier « Programme de 200 000 logements » à travers l'engagement de mesures pour la promotion du logement social, et l'identification de terrains pouvant constituer le support foncier d'une première tranche dudit Programme.50

A la fin des années quatre-vingt-dix, le département de l'habitat a mis en place des méthodes d'intervention plus adaptées aux possibilités d'épargne des ménages à ressources limitées, de développer de nouveaux mécanismes d'intervention notamment à travers la promotion d'une politique foncière en matière de lutte contre l'habitat insalubre, tout en impliquant directement d'autres parties concernées (Etat, collectivités locales, OST, agences urbaines, régies et offices d'eau, d'électricité et d'assainissement, populations concernées, mouvements associatifs, ...) pour réaliser les projets.51

De 1999 à 2000, se poursuivent le recasement et la régularisation des quartiers irréguliers en dur. Cette période se caractérise par l'initiation d'un programme spécial contre l'habitat insalubre.

« A partir de 2001, les pouvoirs publics mettent l'accent sur le caractère complexe et multidimensionnel du phénomène de l'habitat insalubre, l'importance des moyens à mettre en oeuvre et la défaillance des instances chargées de le combattre qui n'ont pas assumé pleinement leurs responsabilités à cet égard. De même, ils ont insisté sur l'obligation de l'application rigoureuse de la loi en matière de lutte contre l'habitat insalubre.

La question de l'intégration sociale dans les programmes de lutte contre l'habitat insalubre et sur la responsabilité des collectivités locales qui sont tenues d'accorder au logement social toute l'importance qu'il mérite dans le cadre de leurs plans de développement ».52

Dans ce cadre un plan d'action de résorption de l'habitat insalubre a été élaboré.

50 Direction de l'Habitat Social et des Affaires Foncières, « Habitat insalubre au Maroc. Maîtrise d'ouvrage sociale dans les opérations de résorption », Actes de l'atelier du 20 et 21 Mars 2001, Rabat.

51 Plusieurs prix ont été décernés au Maroc au titre de projets réalisés dans la lutte contre l'habitat insalubre dont le prix d'honneur de 1995 donné par la CNUEH au titre du programme de résorption des bidonvilles de la ville de Taza.

52 A.ADIDI « La question de l'intégration sociale dans les programmes de lutte contre l'habitat insalubre au Maroc » in « Les politiques de la ville : intégration urbaine et cohésion sociale » sous la direction de A.SEDJARI Edition l'harmattan, 2006, p.315-323

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Ce programme a concerné 720 000 ménages 53 répartis selon trois composantes principales suivantes :

· Les bidonvilles pour près de 201 000 ménages.

· Les quartiers non réglementaires pour 430 000 ménages.

· L'habitat menaçant ruine composé de prés de 80 000 constructions concernant 90 000 ménages.

Mais la concrétisation de ce plan est restée néanmoins tributaire d'un certain nombre

d'ajustements notamment au niveau du financement, de la mobilisation du foncier public, des priorités d'intervention et d'autres mesures et outils d'accompagnement.

Par ailleurs, en application des orientations du Discours Royal d'ouverture de la première année de la 7e législature, érigeant l'habitat social parmi les quatre priorités nationales, 54 le programme gouvernemental a arrêté une nouvelle stratégie d'actions visant à augmenter le rythme de production en vue d'atteindre l'objectif de 100 000 logements sociaux par an et à oeuvrer à l'éradication progressive de l'habitat insalubre.

Les axes d'intervention principaux du gouvernement sont tout d'abord concernant les bidonvilles, la prise en charge par l'Etat de la résorption des bidonvilles existants par le biais du programme "Villes sans Bidonvilles" ; le contrôle et arrêt de toute création ou extension de l'habitat insalubre ; la criminalisation et la personnalisation des sanctions des infractions en la matière.55

53 DHSAF, MHU, « Résorption de l'habitat insalubre Stratégies d'intervention »

54 Discours du Roi Mohammed VI du 20 août 2001 et du 30 Juillet 2003

Dans son discours du 20 août 2001, S.M le Roi a tiré la sonnette d'alarme, averti contre le danger de la prolifération de l'habit insalubre et appelé à l'adoption d'un programme national de lutte contre ce phénomène. Ce même intérêt revient dans le discours que le Souverain a prononcé à l'occasion de la rentrée parlementaire le 11 octobre 2001 : « nous ne saurions préserver au citoyen sa dignité qu'en lui assurant un logement décent et en accélérant la mise en oeuvre du programme national de lutte contre l'habitat insalubre et d'éradication des bidonvilles. Ceux-ci constituent, en effet, une menace pour la cohésion et l'équilibre du tissu social et une source de frustration, d'exclusion, de déviation et d'extrémisme », Mais c'est le discours du Trône de 2003 qui allait être le prélude à une politique musclée de lutte contre l'habitat insalubre. « Deux ans après, au lieu d'une éradication progressive des bidonvilles, Nous avons, à l'occasion de Nos visites d'information dans différentes régions du Royaume, constaté avec amertume, leur prolifération dans de nombreuses villes.

55 S'agissant des Quartiers non réglementaires, une définition des périmètres d'intervention et l'établissement de plans de requalification doivent être faits par les agences urbaines.

Sur le plan de l'Habitat menaçant ruine, la mise en place de dispositifs locaux pour l'identification et le suivi de l'habitat menaçant ruine ; la réalisation de projets de relogement pour les ménages dont les habitations nécessitent l'évacuation et la démolition ; l'incitation à l'encadrement et à l'accompagnement des ménages pour le confortement de leurs logements avec l'appui de collectivités locales et de l'Etat.

Enfin pour l'Habitat rural, des mesures visant la gratuité des plans modèle dans les zones non soumises à autorisation, la simplification des procédures d'autorisation et l'assistance technique par les agences urbaines.

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Depuis une dizaine d'année, malgré les actions de résorption menées par le gouvernement, les bidonvilles continuent d'émerger et de se développer rendant leur problématique toujours d'actualité et une recherche de solutions et d'initiatives plus que jamais nécessaires. Cet état de fait donne donc la priorité à la résorption de l'habitat insalubre.

Le Gouvernement, à travers le Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'aménagement de l'espace (MHUAE), s'est fixé comme objectif en 2010 d'éradiquer la totalité des bidonvilles dans toutes les villes marocaines ou du moins en faire un phénomène résiduel.56

Le Programme « Villes Sans Bidonvilles » se veut une stratégie à moyen terme qui vise les objectifs suivants : 57

· L'éradication totale à l'horizon 2010 de toutes les poches en bidonvilles situés dans les grandes villes et qui abrite environ 210 milles ménages.

· L'amélioration des conditions de vie des ménages bidonvillois situés dans 70 villes, notamment les populations les plus vulnérables (veuves, divorcées, enfants des rues, personnes âgées, etc.)

· Initiation d'un vaste programme de logements sociaux destinés aux ménages à faibles revenus afin de prévenir la constitution de nouveaux bidonvilles. 58

Les modes d'interventions du programme VSB restent conformes aux pratiques techniques actuelles en matière de résorption des bidonvilles au Maroc, privilégiant certains modes par rapport à d'autres. 59

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein