I-2-2-2 les opérations de portefeuille
Ce sont celles initiées par le client et donc le
dénouement se fera ultérieurement. Il s'agit des effets
libres, des remises documentaires (REMDOC) et des crédits documentaires
(CREDOC).
a- les effets libres
Ce sont des valeurs libellées en devises ou en monnaie
locale reçues des clients ou des correspondants pour l'encaissement ou
pour recouvrement. C'est ainsi qu'on distingue les effets libres à
l'encaissement des effets libres à recouvrer.
- Les effets libres à
l'encaissement : ce sont les valeurs (chèques, effets de
commerce, ...) que l'on reçoit de nos clients payables dans les banques
étrangères que nous devrions recouvrer pour le compte de nos
clients. A la réception de la valeur, nous procédons au nettoyage
(vérification de la conformité et de la régularité
de la valeur), puis on procède au barrement qui consiste à
apposer le cachet de la banque au dos de l'effet « payable
à l'ordre de .... », ensuite on saisie les mentions de
l'effet dans DELTA (la saisie correspondant à l'entrée en
portefeuille) et nous enregistrons dans le registre y relatif et passons les
écritures d'entrée en portefeuille. Les effets seront transmis
par courrier DHL à la banque correspondante ou débitrice
(selon la devise et les accords des correspondants pour les ELE) pour sort
(paiement ou non).
A la réception du sort de la valeur, deux cas de
figures se présentent à savoir le paiement ou le non
paiement.
En cas de paiement, on extourne
l'écriture d'entrée en portefeuille et on crédite le
client tout en prélevant les frais et commissions de
l'opération :
En cas de non paiement, extourne
l'écriture d'entrée en portefeuille et on impute les frais
d'impayés au client.
- les effets libres à recouvrer :
il s'agit des valeurs émis par nos clients en faveur des
bénéficiaires domiciliés dans les banques à
l'étranger. Il s'agit aussi des valeurs de nos confrères au
Cameroun envoyées par nos correspondants à l'étranger pour
encaissement au profit de leurs clients. A la réception de la valeur,
nous la nettoyons puis l'enregistrons dans le registre y relatif et accusons
réception de la valeur. Comme pour les ELE, la valeur pourra
retournée payée ou non.
b- La Remise Documentaire
Encore appelée document contre paiement ou document
contre acceptation de traites, la REMDOC est une technique de paiement à
l'étranger par laquelle un client exportateur (vendeur) mandate sa
banque de remettre les documents relatifs à l'expédition des
marchandises à l'importateur (acheteur) contre paiement ou acceptation
de traites ; la base de la relation exportateur et importateur étant un
contrat commercial. On distinguera selon que notre client est exportateur ou
importateur la REMDOC à l'exportation de la REMDOC à
l'importation.
La remise documentaire à
l'exportation ; ici le client exportateur est domicilié
dans nos livres. L'exportateur réuni les documents relatifs à
l'expédition des marchandises, les remets à la banque et mandate
celle-ci de transférer les documents à l'importateur ou à
la banque de ce dernier contre règlement. C'est ainsi que nous recevons
les documents, procédons aux vérifications d'usages et à
l'analyse des instructions d'encaissement. Ensuite, nous remplissons les F2 si
le montant est supérieur à 500 000 Francs CFA et le
bordereau d'accompagnement des documents et l'expédions chez le
correspondant.
La remise documentaire à
l'importation ; on parlera de remise documentaire à
l'importation lorsque l'importateur est domicilié dans nos livres. A la
réception des documents de notre correspondant, l'agent du COMEX nettoie
le bordereau d'accompagnement (vérifications d'usages), prend
connaissance des documents et des instructions de l'exportateur. Il contacte le
client (importateur). Quand celui-ci se présente, il s'assure de leur
conformité avec les termes du contrat commercial, puis accepte la traite
jointe (si remise contre acceptation) ou donne l'ordre de virement à
l'étranger au bénéficie de l'exportateur (si remise contre
paiement). C'est dans ce dernier cas que nous remplissons le formulaire de
compte rendu BEAC (F1) si le montant est supérieur à 500 000
XAF, le bordereau de transfert à l'étranger et renseignons le
registre des remises documentaires à l'importation. Enfin
l'opération sera traitée dans DELTA.
c- le Crédit Documentaire
c'est l'engagement pris par la banque soit pour son propre
compte, soit pour le compte de son client (généralement le cas)
de payer une certaine somme à un fournisseur étranger d'une
marchandises contre remise des documents conformes aux conditions fixées
dans le contrat commercial. Ici, selon que le client de la banque soit
l'importateur ou l'exportateur, on distinguera deux types de crédits
documentaires à savoir le crédit documentaire à
l'exportation et le crédit documentaire à l'importation.
Le crédit documentaire à
l'exportation
Dans ce cas, notre client est exportateur. A la
réception du message SWIFT relatif à l'ouverture du crédit
documentaire en faveur de notre client, la banque vérifie sa
conformité, renseigne le registre y relatif et notifie le message au
client bénéficiaire. L'opération est saisie dans DELTA
(entrée en portefeuille).
Le crédit documentaire à
l'importation
Ici, le client qui ouvre le crédit documentaire remplit
le formulaire de demande d'émission du crédit et le formulaire de
compte rendu BEAC si le montant est supérieur à 500 000 XAF
(F1) après avoir accepté les conditions d'ouvertures. Il devra
donc justifier l'opération en fournissant un contrat commercial ou une
facture proforma relative à l'opération, ainsi qu'une
déclaration d'importation. C'est ainsi nous procédons au
nettoyage des documents, renseignons le registre y relatif, ensuite le dossier
est transmis au gestionnaire du client pour autorisation après analyse
de celui-ci (notons qu'il s'agit d'un crédit, donc l'analyse et
l'autorisation du gestionnaire est préalable à l'émission
du crédit documentaire). Autorisation du gestionnaire faite,
l'état des besoins de trésorerie est monté, le message
SWIFT est préparé et envoyé à la banque
correspondante (notificatrice) qui se chargera de notifier l'ouverture du
crédit au son client le fournisseur (bénéficiaire).
Quelques remarques ont été faites à ce
service parmi lesquelles nous mentionnons :
Premièrement ; qui dit opération avec
l'étranger dit risque de change. Le COMEX ne dispose pas des
dispositions nécessaires pour conseiller et orienter les clients sur la
gestion du risque de change (risque majeur des opérations avec
l'étranger) au quel ils sont exposés dans leurs transactions
internationales. Ceci part du constat selon lequel, certains clients avant de
faire exécuter leurs ordres demandent d'abord le cours du jour ;
généralement, quand il est élevé, ils
préfèrent revenir soit le lendemain ou quelques jours plutard.
Nous suggérons que la banque développe dans ce service un conseil
technique et financier sur la gestion du risque de change, en formant le
personnel par exemple. Deuxièmement, nous avons fait la remarque selon
laquelle le COMEX a du mal à entrer en possession de tous les documents
nécessaire à l'apurement des dossiers ; c'est dire que les
clients qui émettent des ordres ne fournissent
généralement pas toujours tous les documents justificatifs y
relatif. « Si les documents ne viennent pas aux agents du
COMEX, alors il faudrait que les agents du COMEX aillent aux
documents » ; raison pour laquelle, nous
suggérons aux agents de ce service d'effectuer les visites chez les
clients avec l'aide des gestionnaires de ceux-ci pour exercer une pression pour
entrer en possession des documents, ce qui constituera une visite
clientèle pour le GFC, par conséquent un acte de
fidélisation clientèle. De même, la banque pourrait bien
concevoir un prospectus spécifique aux opérations avec
l'étranger mettant l'accent sur les pièces à fournir selon
l'opération à réaliser avec l'étranger.
Troisièmement, le cadre de travail pour le personnel et d'accueil pour
la clientèle de ce service est assez étroit, par
conséquent ne permet pas non seulement de recevoir la clientèle
généralement nombreuse en certaines périodes comme
l'approche de la rentrée académique (pour les étudiants
qui veulent aller étudier à l'étranger) qui coïncide
avec la préparation du pèlerinage (les musulmans préparant
leur voyage pour la MECQUE) et aux personnel de travailler avec la plus grande
concentration. Nous suggérons, le réaménagement d'une
salle plus spacieuse pour ce service et l'augmentation du personnel dans ce
service.
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