L'accessibilité géographique
La plupart des études visant à expliquer les
comportements des populations vis-à-vis des soins, se focalisent sur la
demande de soins. Alors qu'en Afrique, l'éloignement des centres de
santé par rapport à leur domicile, le manque de personnel
qualifié, le sous-équipement des centres de santé (en cas
de complications), les files d'attente insupportables et parfois le mauvais
accueil du personnel médical peuvent constituer des barrières
quant à l'accès aux soins des populations et
particulièrement des femmes. L'Afrique est le continent où le
nombre d'habitants par sage-femme ou par médecin est le plus
élevé. Selon l'OMS (1998), dans certaines régions
d'Afrique et d'Asie, on trouve des ratios allant jusqu'à 300 000
habitants par sage-femme (soit une sage-femme pour 15 000 naissances). Cette
situation est surtout propre au milieu rural en raison de la faible
concentration des infrastructures sanitaires et du personnel de santé
qualifié comparativement au milieu urbain. Au Kenya, 56 % de tous
les agents de santé, y compris les infirmières/sages-femmes,
travaillent dans les zones urbaines, avec un pourcentage de 25 %, uniquement
à Nairobi. (OMS, 1998).
La qualité des soins
Pour l'OMS (2006), bien des pays ont du mal à fournir
des soins prénatals de qualité, surtout dans les zones rurales et
périurbaines. La communication n'est pas très
développée avec d'autres programmes ou composantes (paludisme,
VIH, soins obstétricaux d'urgence), surtout lorsque les politiques sont
mal définies. Les budgets de la santé aux niveaux national et
sous-national sont souvent trop petits et dépendent fortement du
financement des bailleurs de fonds. Au niveau local, il n'existe qu'une faible
capacité de gestion et les districts les plus pauvres auront du mal
à obtenir les fonds pour dispenser les activités essentielles des
CPN ou pour attirer du personnel auquel on n'arrive pas à offrir
suffisamment d'incitations. Cependant, la qualité des services
obstétricaux est très significativement associée au nombre
de visites prénatales. Ainsi, pour Tollégbé (2004), la
proportion des femmes ayant effectué moins de quatre CPN diminue lorsque
la qualité des services augmente : 39% environ des femmes ayant
obtenu des services obstétricaux de mauvaise qualité, ont
effectué un mauvais recours aux CPN (moins de quatre visites
prénatales) tandis que 17% environ des femmes ayant obtenu des services
obstétricaux de bonne qualité ont effectué une mauvaise
consultation prénatale. Dans ce cas, il apparaît clairement
que, plus la qualité des services augmente, plus le nombre de
consultations prénatales a tendance à augmenter.
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