Le Lien de parenté avec le chef du
ménage
La position de la femme dans le ménage peut
également être considérée comme un
élément contribuant à déterminer son statut social
au sein du ménage. Elle s'entend comme étant le lien de
parenté de la femme avec le chef de ménage. Ainsi, elle peut
être elle-même chef de ménage, épouse du chef de
ménage ou belle fille etc. La position de la femme rend compte de la
participation de la femme aux décisions à prendre au sein du
ménage. Pour Rakotondrabé (2001), une femme chef de ménage
est par définition reconnue comme la personne qui détient
l'autorité au sein du ménage et elle a la latitude de prendre des
décisions dans tous les domaines. En revanche, une femme ayant un statut
de belle fille ou épouse résidant avec la belle mère ou un
autre membre de la belle famille se trouvera dans une situation de
subordination à deux types de personnes à savoir les membres de
la belle famille et son mari. De plus, la présence des membres de la
famille peut constituer un obstacle à une relation égalitaire
entre les époux et limite ainsi l'autonomie de la femme à
l'intérieur du ménage. La position de la femme introduit alors
une catégorisation au sein du ménage selon le statut familial, et
partant de là détermine le statut de la femme ainsi que le
recours aux soins. Ainsi, pour Castle (1993, cité par
Rakotondrabé, 2004), la position de la femme au sein du ménage
est une variable pertinente expliquant les soins différentiels
reçus par les enfants.
La parité atteinte par la femme
La parité atteinte par la femme influence
également le recours aux soins prénatals. En effet, les femmes
ayant peu d'expériences en matière de procréation peuvent
être en général plus disposées à rechercher
une assistance médicale. Zoungrana (1993) affirme qu'il existe une
relation inverse et linéaire entre la parité et l'utilisation des
services de santé maternelle et infantile. Ce résultat
conforte celui de Diallo et al (1999) qui ont aussi cherché la relation
entre la parité et l'utilisation des services de santé maternelle
et infantile au Guinée. Ce qui a abouti à la conclusion qu'en
Basse Guinée 65,48 % des multipares (femmes ayant 2 à 5 enfants)
et les grandes multipares (femmes ayant 6 enfants ou plus) accouchent à
domicile contre 13,09 % pour les primipares (celles qui ont un enfant).
L'habitude et l'expérience acquises lors des grossesses
antérieures semblent pousser les grandes multipares à se passer
des structures sanitaires.
Le rapport final de l'EDS-III (2006) au Bénin montre
que parmi les femmes ayant 6 enfants ou plus (grandes multipares), 74,6 %
environ ont consulté une sage-femme contre 83,9% pour les primipares.
Les résultats de l'influence de la parité sur la
régularité des soins prénatals confirment ceux de
l'influence de l'âge sur la régularité puisque les deux
évoluent dans le même sens.
L'Activité
économique
Malgré les difficultés à mesurer
l'activité économique des femmes, cette variable a attiré
l'attention des chercheurs et a été montré comme un
facteur déterminant des comportements de la femme. En effet, l'exercice
d'une activité économique favorise l'émancipation de la
femme. Une femme qui travaille a une plus grande ouverture au monde
extérieur et a des réseaux sociaux élargis. La situation
est beaucoup plus favorable pour une femme qui exerce une activité
rémunérée. Elle contribue aux ressources familiales et sa
contribution lui permet d'avoir un droit à la parole dans les
décisions au sein du ménage. Le travail
rémunéré est ainsi considéré comme une
activité susceptible de provoquer des changements dans les relations
entre les époux (Kishor et al, 1997). Il peut être
considéré comme un instrument lui permettant d'améliorer
son pouvoir à l'intérieur du ménage (Berman et al, 1997).
Le travail expose les femmes à des institutions, comme le
ministère des affaires sociales au Burkina Faso, qui peuvent changer les
comportements des femmes vis-à-vis des soins de santé maternelle
et infantile. Ainsi, le fait que la femme travaille a donc un effet positif sur
l'utilisation des services de santé (Zoungrana, 1993) en matière
de soins préventifs.
2.1.2 : Facteurs
facilitants
Les facteurs facilitants sont des facteurs qui affectent
l'offre de soins et qui dépendent du cadre institutionnel. Il s'agit
notamment de l'accessibilité géographique et de la qualité
des soins.
|