Sigles et acronymes
APERP Projet d'Appui à la Promotion et la
Réduction de la Pauvreté
BAD Banque Africaine de Développement
BIP Budget d'Investissement Public
BTP Bâtiments et Travaux Publics
D Contrat de Désendettement et de
Développement
CADEL Comité d'Appui au Développement de
l'Emploi Local
CER Comité d'Entretien Routier
CNE Conseil National de l'Emploi
CRE Conseil Régionaux de l'Emploi
DSCE Document de Stratégie pour la Croissance et
l'Emploi
DSRP Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
ECAM Enquête Camerounaise Auprès des
Ménages
EESI Enquête Nationale sur l'Emploi et le Secteur
Informel
FMI Fonds Monétaire International
FNE Fonds National de l'Emploi
HIEQ Haute Intensité d'Equipement
HIMO Haute Intensité de Main d'oeuvre
INS Institut National de la Statistique
MINTP Ministère des Travaux Publics
OMD Objectif du Millénaire pour le
Développement
PADY Projet d'Assainissement De Yaoundé
PERR-HIMO Projet d'Entretien des Routes Rurales par les
techniques HIMO
PIB Produit National Brut
PN2R Programme National de Réhabilitation et
Construction des Routes Rurales
Liste des tableaux et graphiques
ix
Tableaux
Tableau 1: 5
Tableau 2 : 15
Tableau 3 : 17
Tableau 4 : 18
Tableau 5 : 18
Tableau 6 : 20
Tableau 7 : 22
Tableau 8 : 23
Tableau 9 : 24
Tableau 10 25
Tableau 11 : 33
Graphiques
Graphique 1 12
Graphique 2 12
Graphique 3 16
Graphique 4 21
Graphique 5 31
X
1
CHAPITRE 1
INTRODUCTION
Le marché de l'emploi au Cameroun se caractérise
de nos jours par un resserrement de l'offre d'emploi et un accroissement de la
demande provenant surtout des couches les plus jeunes. Cette situation a pour
corollaire la multiplication de petits emplois classés dans le secteur
informel et la prééminence d'un secteur agricole disposant de
fortes potentialités malheureusement inexploitées. Les
populations des zones rurales du Cameroun pratiquent essentiellement
l'agriculture, l'élevage et la chasse pour leur survie. Dans certaines
régions, elles cultivent le cacao, le café et le coton. Le
sous-emploi et le chômage y sont plus accentués pendant « les
saisons mortes ».1Le sous-emploi rural est essentiellement
invisible. Les paysans pauvres consacrent de longues heures aux travaux
champêtres pour une productivité anormalement faible. Il en
résulte un exode massif des jeunes vers les centres urbains. Deux
facteurs principaux rendent ainsi les campagnes moins attractives que les zones
urbaines : l'augmentation de la croissance démographique dans les zones
rurales et la tendance des pouvoirs publics à concentrer les
infrastructures et les services sociaux dans les villes (Stock,1996 :2).L'un
des objectifs de ce mémoire est de démontrer que la
création et l'entretien des infrastructures par des méthodes
à Haute Intensité de Main-d'oeuvre (HIMO) constituent un des
moyens pour l' Etat de procurer des emplois saisonniers aux pauvres et de
corriger le déséquilibre infrastructurel constaté dans les
zones rurales.
Le gouvernement camerounais a adopté en 2003 le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)
qui a pour objectif de promouvoir des politiques macroéconomiques et
sectorielles visant à améliorer la croissance, à
réduire la pauvreté et à conduire le pays vers la
réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD). En juin 2008, une déclaration pour la
promotion des approches intensives en emplois assortie d'un document
explicitant la stratégie de promotion de ces approches a
été rendue publique. Selon cette déclaration, la
stratégie de promotion des approches à haute intensité de
main d'oeuvre est un élément essentiel de la politique de
l'emploi mis en oeuvre par le gouvernement. Elle s'applique de
préférence dans le domaine des infrastructures routières,
des activités productives, de la création et de l'entretien des
installations d'assainissement, de la protection de l'environnement, des
bâtiments et des services collectifs, de la collecte et de la gestion des
déchets. Aussi grâce à l'appui du Bureau International du
Travail (BIT), quelques projets pilotes utilisant des approches HIMO ont vu le
jour au Cameroun.
Au Cameroun, près de la moitié du Budget
d'Investissement Public (BIP) est consacré à la création
et à l'entretien des infrastructures. Les possibilités de
promouvoir l'emploi par les approches HIMO
1 Expression qui désigne en
réalité les périodes de soudure. C'est également
les périodes de baisse d'activités agricoles en zone rurale.
2
restent toutefois inutilisées ou
sous-exploitées. Certains projets continuent d'être
exécutés par l'utilisation d'équipements lourds alors que
l'utilisation d'une main d'oeuvre intensive, et à faible
rétribution pourrait produire les mêmes résultats et
à moindre coût.
Le BIT estime que le potentiel d'emplois qui peut être
obtenu des investissements publics consacrés aux infrastructures au
Cameroun est important. Une affectation de 10% du budget alloué à
la réhabilitation et à l'entretien des routes non revêtues,
soit environ 5 milliards de francs CFA, en utilisant des approches intensives
d'emplois permet de créer plus de 7830 emplois nouveaux dont 3860 de
manière directe. A budget égal, les chantiers HIMO
créeraient 2,2 fois plus d'emplois totaux que dans les chantiers
à Haute Intensité d'Equipement (HIEQ) (Yemene et al, 2009
:110).
Le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi
(DSCE) signé par le gouvernement camerounais identifie quatre volets
dans la mise en oeuvre de la stratégie de promotion des approches HIMO
au Cameroun :
? Le développement d'un environnement politique
institutionnel favorable aux approches HIMO ;
? Le renforcement des capacités des acteurs
impliqués ;
? La promotion de l'application des approches HIMO dans les
investissements publics ;
? L'amélioration des connaissances sur les HIMO. En
particulier dans le domaine des travaux publics pour lutter contre le
sous-emploi et le chômage.
Au regard de ces préjugés favorables dont
semblent bénéficier les approches HIMO et du taux
élevé des personnes sous-employées dans les zones rurales
du Cameroun, la question de recherche adressée dans le présent
mémoire est la suivante : est-ce que l'adoption par le Cameroun d'un
programme HIMO constituerait une réponse pertinente, faisable, et
efficiente au problème de sous-emploi en milieu rural ?
La réponse à cette question s'articule autour des
sous-questions suivantes :
1. Un tel programme dans le contexte camerounais est-il
pertinent ?
2. Quelle expérience dispose le Cameroun dans le
domaine des HIMO et quels impacts ont eu les programmes pilotes introduits
depuis quelques années ?
3. Comment un programme HIMO serait -il financé ?
4. Comment assurer le bon ciblage des
bénéficiaires ?
5. Quels sont les prérequis institutionnels pour la
réussite d'un tel programme au Cameroun ?
Structure du mémoire
3
Le présent travail de recherches est subdivisé
en cinq chapitres parmi lesquels l'introduction occupe le premier chapitre. Le
chapitre 2 traitera principalement de la revue de la littérature sur les
HIMO et les HIEQ .La méthodologie adoptée sera exposée au
chapitre 3 et le chapitre 4 sera consacré essentiellement à
l'analyse des HIMO au Cameroun. Il est prévu de conclure cette
étude au chapitre 5 par quelques recommandations.
4
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