4.1.5 : La disponibilité des matériaux
locaux
Les travaux HIMO font appel en grande partie aux
matériaux locaux pour leur réalisation13. Cette
politique contribue à la réduction sensible des coûts des
travaux compte tenu de la part relativement faible des dépenses en
produits importés (pièces de rechanges).
Les techniques HIMO améliorent par conséquent la
balance commerciale (Franco et al, 1998).Le tableau 10 présente la
situation de déficit de la balance commerciale du Cameroun depuis
l'année 2009 .L'utilisation des techniques HIMO à travers un
programme coordonné de grande envergure pourrait freiner
considérablement les importations en engins lourds, matériaux et
en pièces détachées, et ainsi générer des
économies en devises et influencer positivement la balance
commerciale.
13 L'utilisation du bois pour la construction des
ponts en zone rurale est particulièrement adaptée aux travaux
HIMO.
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Le Cameroun dispose d'atouts indéniables en ce qui
concerne la disponibilité en matériaux locaux. La
latérite, le sable, le gravier et autre sédiments couramment
utilisés pour la création et l'entretien des routes rurales sont
disponibles et peuvent être utilisés gratuitement par les
entreprises.
Les résultats de l'inventaire forestier national
réalisé sur près de 14 millions d'hectares montre que le
potentiel sur pied peut être estimé à plus de 1,5 milliards
de m3 dont 450 à 650 millions de m3 directement exploitables. Les
espèces commerciales identifiées s'élèvent à
300 espèces dont une trentaine fait l'objet d'une exploitation
régulière. La superficie forestière globale actuellement
ouverte à l'exploitation s'élève à 3.611.473 ha
(Bigombe Logo, 2009). On y retrouve des essences rares à l'instar de
l'okoumé, le bubinga, le tali, le moabi, le bambou de chine qui peuvent
servir à la construction d'ouvrages d'art comme des ponts, des
canalisations d'eau, des digues, des charpentes pour centres de santé et
établissements scolaires.
La circulaire No 002/CAB /PM du 12 mars 2007 du Premier
Ministre, chef du gouvernement du Cameroun impose désormais aux
entrepreneurs l'utilisation des matériaux locaux dans la construction
des bâtiments publics. Une telle démarche vise sans doute à
encourager l'utilisation des techniques HIMO en matière de construction
de bâtiments publics.
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