4.1.4 : La situation des infrastructures en milieu
rural
L'argument en faveur de l'approche HIMO est encore
renforcé par la situation infrastructurelle qui n'est pas reluisante
dans les zones rurales du Cameroun.
En ce qui concerne l'offre en infrastructures
routières, le Cameroun dispose d'un réseau routier
constitué de routes en terre et bitumées comportant un ensemble
d'ouvrages d'art et d'assainissement. Ce réseau est divisé en
réseau urbain et en réseau rural. Le linéaire total de ce
réseau est estimé à environ 49 809 kilomètres
(Ministère des Travaux Publics, 2008).
Le tableau 7 repertorie l'ensemble des infrastructures
routières des 10 régions que compte le Cameroun.
11 Cela a pour corollaire l'augmentation de la
délinquance, de la prostitution et de l'alcoolisme.
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Ce réseau est subdivisé en quatre principales
catégories : les routes nationales, provinciales, départementales
et rurales.
Les routes nationales, d'un linéaire de 7427km, dont
51% sont en terre, relient la capitale aux chefs-lieux de région et
assurent la communication avec les pays voisins. Elles sont affectées au
trafic international et desservent les grands pôles économiques et
stratégiques.
Les routes provinciales assurent la liaison entre les
chefs-lieux de départements. Elles ont un linéaire de 5746 km de
routes, dont 4827 km sont en terre et 919 km sont revêtues.
Les routes départementales relient les chefs-lieux des
unités administratives des arrondissements entre eux d'une part, et avec
le chef-lieu de département et le réseau des routes nationales ou
provinciales d'autre part. Ce réseau est de 8034 km de routes, dont 7718
km sont en terre et 316 km sont revêtues.
Les routes rurales assurent la liaison à
l'intérieur des arrondissements, des villages, des plantations, des
zones d'activités agricoles, et agro-industrielles. Elles permettent le
désenclavement des campagnes, la collecte des produits et leur
acheminement vers les centres urbains via les réseaux des routes
départementales, provinciales, et nationales. Ce réseau a un
linéaire de 28604 km dont 28473 km de routes sont en terre et 131 km
sont revêtues.
On note que l'offre en infrastructures est assez faible dans
les régions de l'extrême nord, du Littoral, du Nord-Ouest, de
l'Ouest et du Sud-ouest12.
12 Les données ci-dessus proviennent du
Ministère des Travaux Publics et de l'étude du BIT sur le
potentiel d'emploi dans le secteur des infrastructures au Cameroun d'octobre
2009 .Il n'est pas exclu que ces chiffres aient connu une évolution
depuis lors.
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Il apparait de l'analyse des données contenues dans le
tableau 6 que la demande en entretien et réhabilitation en
infrastructures routières apparait largement insatisfaite, surtout dans
les zones rurales.
Malgré d'importantes ressources allouées au
secteur, le réseau dans son ensemble continue à se
dégrader. L'accent devrait donc être mis sur la
réhabilitation et l'entretien du réseau existant, puis son
extension progressif. Les travaux HIMO sont un des leviers à la
disposition du Gouvernement pour améliorer l'offre de demandes en
infrastructures routières.
En ce qui concerne le domaine des bâtiments publics
construits dans les zones rurales, on peut recenser principalement les
infrastructures qui relèvent du domaine de la santé et de
l'éducation. Il s'agit notamment de la construction des salles de
classe, des bâtiments administratifs, des centres de santé dans
ces zones où le besoin se fait cruellement sentir. Le tableau 12 montre
le volume d'infrastructures construites dans le secteur de l'éducation
de 2003 à 2007 .Tous ces investissements de l'Etat sont pourvoyeurs
d'emplois et peuvent être efficacement réalisés par
l'utilisation des méthodes à haute intensité de main
d'oeuvre.
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Des grands projets d'irrigation et de lutte contre la
sécheresse dans la partie septentrionale du pays peuvent
également constituer des viviers non négligeables d'emplois
à travers des techniques HIMO.
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