4.1.3 : L'Exode vers les villes
Parmi les causes de l'exode des jeunes vers les villes, on
peut distinguer les facteurs de réputation du milieu rural et les
facteurs d'attraction du milieu urbain (Barbier et al, 1978).
La différence de niveau de vie entre la campagne et la
ville est le facteur qui apparait le plus souvent dans les diverses
déclarations à ce sujet. Le niveau de vie est beaucoup plus
faible en milieu rural qu'en milieu urbain : revenus des populations plus
faibles, investissements publics proportionnellement moins
élevés, services sanitaires et sociaux plus rares et moins
performants.
9 Cérémonie organisée dans les
chefs-lieux de Région du Cameroun en l'honneur du monde agricole. C'est
souvent l'occasion pour les autorités de passer en revue les
réalisations en faveur du monde rural. La dernière fête a
eu lieu à Ebolowa dans le chef-lieu de la Région du Sud Cameroun
en présence du chef de l'Etat Camerounais.
10 Boisson locale faite à base de mil et de
mais particulièrement prisée des pauvres à cause de son
prix bas (environ 100 francs OEA la bouteille (0,15 Euro))
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La migration vers la ville apparait surtout comme une
quête de meilleures conditions d'existence par la jeunesse, une tentative
pour elle de fuir la pauvreté rurale.
Le travail agricole est en lui-même une cause d'exode
rural par sa dureté (pénibilité, revenus
aléatoires, absence d'horaires de travail et de congés) que par
sa monotonie.
Dans la mise en oeuvre de sa nouvelle politique de
développement du secteur rural adoptée en 2005, le Gouvernement
camerounais dresse le constat d'un monde agricole malade, structurellement
incapable désormais de nourrir la population camerounaise .Plusieurs
contraintes qui bloquent la production ont été identifiées
à savoir : le vieillissement de la population rurale, l'insuffisance des
infrastructures d'appui au développement du secteur rural (pistes,
routes), et les difficultés de commercialisation de la production,
souvent du fait d'une chaine de commercialisation trop longue qui accapare
l'essentiel de la valeur ajoutée agricole et freine le
réinvestissement.
Le sous-emploi dans cette partie du pays est surtout
saisonnier, il est source de désoeuvrement et d'ennuis, toutes choses
qui augmentent la fascination de la ville (Gubry et al, 1991).Les
conséquences de l'exode rural se font sentir aussi bien en milieu urbain
qu'en milieu rural.
En milieu rural, on assiste au dépeuplement des
campagnes. Ce dépeuplement concerne surtout les jeunes. La population
des campagnes devient de plus en plus vieillissante car privée de ses
forces vives et du dynamisme de sa jeunesse. Le dépeuplement des
campagnes et le vieillissement de la population rurale entrainent une
stagnation de la production agricole et la réduction des surfaces
cultivées. En ville, la manifestation visible de l'exode rural est la
croissance urbaine . Cette croissance entraine un développement
anarchique des villes, leur hypertrophie, une urbanisation sauvage dans des
quartiers insalubres et le surpeuplement.
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Les villes de Douala et de Yaoundé, respectivement
chefs-lieux des régions du littoral et du centre ont des taux
d'urbanisation particulièrement élevés (92,6 pour le
Littoral et 71,9 pour le Centre) (voir graphique 4).L'exode rural,
conjugué au chômage dans ces villes y aggravent la situation
sociale11.
Dans ce contexte, il serait pertinent de donner une place
importante aux travaux publics HIMO comme moyen de créer des emplois
ruraux et ainsi freiner l'exode rural vers les villes.
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