CHAPITRE 4
ANALYSE DES HIMO AU CAMEROUN
Ce chapitre présente les résultats de l'analyse
concernant chacune des sous-questions de recherche évoquées dans
le chapitre 1 .La section 4.1 traite de la question de la pertinence de
l'approche HIMO dans le contexte camerounais, la section 4.2 aborde la question
de l'expérience et l'impact des HIMO, la section 4.3 passe en revue les
sources potentielles de financement des HIMO, La section 4.4 évoque le
ciblage des bénéficiaires tandis que les prérequis
institutionnels sont scrutés en dernière analyse à la
section 4.5 .
4.1 PERTINENCE DE L'APPROCHE HIMO DANS LE CONTEXTE
CAMEROUNAIS
Au premier janvier 2010, la population camerounaise
s'élevait à environ 20 millions habitants. C'est une population
essentiellement jeune, les moins de 15 ans représentent environ 43,6% de
la population totale contre 5% pour les populations âgées de plus
de soixante ans (BUCREP, 2010). Les femmes constituent environ 50,5% de cette
population comme le révèle le tableau ci-après.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) du Cameroun a
enregistré un taux moyen de croissance réelle de 2% en 2009.En
matière de finances publiques, on relève une réduction du
stock de la dette publique qui est passée de 4890, 3 milliards de francs
CFA en 2005 à 1427, 6 milliards en 2008 .Cette évolution
résulte essentiellement des allégements de dette obtenus
après l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative «
Pays Pauvre Très Endetté »(PPTE). L'économie
informelle y compris le secteur agricole occupe environ 90% de la population
active (INS, 2010).
4.1.1 : Le défi de la pauvreté rurale
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Selon la troisième Enquête Camerounaise
Auprès des ménages (ECAM 3), en 2007, 39% de camerounais vivaient
sous le seuil de pauvreté à savoir 738 francs CFA par
jour.3Le graphique 3 montre qu'il existe de grandes
disparités de la pauvreté entre les zones urbaines et les zones
rurales du Cameroun.
Selon cette enquête, en 2007, l'incidence la
pauvreté a nettement reculé depuis 2001 en milieu urbain de
l'ordre de 5,7 points de pourcentage et notamment dans les villes de
Yaoundé et de Douala. Par contre l'incidence de la pauvreté s'est
aggravée de près de 3 points, surtout dans les 3 provinces
septentrionales (Adamaoua, Nord et Extrême nord).
La quasi-totalité (94%) de personnes classées
dans le quintile le plus pauvre résident en zone rurale, contre 2%
seulement à Douala et à Yaoundé, 6% dans les autres
villes. Ces disparités sont tributaires des opportunités
d'accès aux revenus qu'ont les populations dans leur milieu de
résidence.
De 2001 à 2007, la population vivant en dessous du
seuil de pauvreté au niveau national est resté quasi stable,
passant de 40, 2% à 39, 9%. Le milieu rural, qui tire principalement ses
ressources de l'activité agricole, se caractérise par des
inégalités fortes. Cette situation d'incidence
élevée de la pauvreté, surtout en milieu rural, où
le problème s'aggrave davantage, souligne la nécessité de
renforcer ou d'améliorer les stratégies mises en place pour
lutter contre la pauvreté. Parmi celles-ci l'approche HIMO pourrait se
justifier par les résultats de l'analyse à suivre sur le
marché de l'emploi et sur les besoins en infrastructures.
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