II.3. L'impact sur les autres acteurs
Les acteurs auxquels nous faisons ici allusion sont les
communes, les entrepreneurs et l'Etat central car nous avons auparavant
suffisamment montré, à travers tout le chapitre
précédent (Chapitre I), les impacts sur les populations qui sont
les premières bénéficiaires.
II.3.1. L'impact sur les communes
bénéficiaires
La communalisation intégrale a entraîné
l'apparition de communes totalement démunies aussi bien dans tout le
Burkina Faso que dans la zone d'intervention du FICOD-B/Est. Ces
collectivités territoriales ont des difficultés pour jouer leur
rôle qui est d'impulser le développement à la base. Les
transferts de compétences de l'Etat ne sont pas toujours
accompagnés des moyens et des ressources nécessaires à
l'exercice normal de ces compétences comme le prévoit l'article
36 du Code Général des Collectivités Territoriales. Les
élus sont obligés de se tourner vers d'autres structures d'appui.
Le FICOD-B leur donne
83
satisfaction même si toutes leurs demandes ne sont pas
acceptées.124 En effet, le PFA, dans ces contrats, avec les
CVGT avait prévu la restitution des infrastructures aux communes. C'est
ce qui se passe en ce moment avec la création des CVD qui ont
été déjà mis en place dans certaines
localités. La satisfaction des maires est telle qu'il y en a un qui
affirme devoir sa réélection aux investissements du FICOD-B.
A quelques exceptions, les chargés de projets ont
toujours été respectés par tous les élus locaux en
reconnaissance des différents appuis dont ils ont
bénéficié. En ce qui concerne la prochaine phase du
FICOD-B qui débute à partir de janvier 2008, les maires sont
déjà aux aguets parce que le Projet est l'un des plus efficaces
de la Région. Les promesses données sont
généralement tenues.
II.3.2. Les entrepreneurs
Les entrepreneurs sont des acteurs incontournables dans le
dispositif du FICOD-B en ce sens que qu'ils sont chargés de
réaliser les projets qui ont été élaborés.
Avec le PFA, il était plus facile de mesurer l'impact des
activités du Projet sur les entrepreneurs car ils étaient en
grande majorité de la Région de l'Est et de la province du
Koulpélogo. Plusieurs tâcherons sont devenus des entrepreneurs
importants grâce aux travaux qu'ils ont pu réaliser. L'existence
du Projet a joué un rôle positif dans l'évolution de leurs
activités. Plus d'une quarantaine d'entrepreneurs ont été
sollicités.125 Mais avec le FICOD-B, le principe qui
consistait à privilégier les entrepreneurs locaux a
été abandonné et ils sont obligés de concurrencer
avec d'autres plus nantis qui présentent de meilleures offres
techniques, financières et administratives.
On peut affirmer que la disparition du PFA n'a pas
été avantageuse pour les entrepreneurs locaux.
|