III-LA MISE EN PLACE DE STRUCTURES POUR
LA COMMERCIALISATION ET LA DISTRIBUTION DU RIZ
La Soderiz devait être une entreprise de
commercialisation de riz. En effet, la commercialisation était la
dernière étape de la chaine de production du riz blanchi. Elle se
faisait en liaison avec des structures chargées du commerce du riz
importé à savoir la chambre de commerce et de la Caisse
Générale de Péréquation et des Prix (CGPP).
119 Ministère de l'Agriculture, rapport final ...
op.cit, p18
86
1. La gestion du riz de la Soderiz par la chambre de
commerce
Selon le décret n°70-564 du 23 septembre1970,
portant création de la Soderiz, elle a pour rôle de participer
à l'organisation du commerce et à la commercialisation du riz
dans le cadre de la réglementation en vigueur120. La Soderiz
en succédant à la Satmaci avait pour rôle de poursuivre
également son action commerciale. En effet, au début des
années 60 l'encadrement de la riziculture, la commercialisation du paddy
et la gestion des rizeries furent gérés par la Satmaci. Pendant
cette période la Chambre de Commerce de Côte d'Ivoire intervenait
par le biais d'un cartel. Selon Yao Gérard, ancien directeur
régional centre 1973 - 1977 de la Soderiz, « le
président de la Chambre de Commerce Massieyé était lui
même importateur à titre personnel. Il faisait partir du groupe
Massieyé et Ferras. C'était aussi de grandes boutiques de la
place telles que CFCI, CFAO, SCOA etc.... »121. La Chambre
de Commerce de Côte d'Ivoire a été créé en
1908. Elle avait une mission économique. Dès le début de
l'indépendance le gouvernement lui confie la gestion et la
répartition du riz importé122. Elle était
responsable de l'écoulement, de la distribution et de la
régulation des stocks de riz.
La Soderiz a participé à cette politique de
commercialisation de riz avec la Chambre de Commerce. Le riz après
transformation dans les usines Soderiz était mis en totalité
à la disposition du Ministère du commerce. La Chambre de Commerce
sous la recommandation de son ministère de tutelle, devait se saisir du
stock de riz local mis à sa disposition et elle se chargeait de la
distribution. Cette distribution se faisait à travers les
différents offices commerciaux contrôlés par la Chambre de
Commerce. Cette structure s'occupait de la commercialisation du riz
importé par l'intermédiaire des maisons de
120 JOCI du 25 septembre 1970, p 1632
121 G, YAO, ancien directeur régional centre de la Soderiz
1973 - 1977, entretien réalisé à Abidjan Marcory le 14
octobre 2010
122R, T, BEKOIN : 2006, La Chambre de commerce de
la Côte d'Ivoire de la colonisation à l'après
indépendance : naissance apogée et déclin d'une
institution 1908-1992, Thèse de doctorat, Université de
Cocody, p 508
commerce123
. Cette institution à vocation économique veillait
aussi à ce qu'il n'y
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ait pas de pénuries de stock de riz. Elle se devait
d'approvisionner régulièrement le marché du riz et
s'assurer que les importateurs ne travaillent pas a perte. Le riz local produit
par la Soderiz était donc commercialisé parallèlement avec
le riz importé. La chambre de commerce était donc le distributeur
du riz local de la Soderiz. La commercialisation était
élevée au rang d'une activité vitale car elle rapportait
d'énormes devises à la société124. Plus
de 120 000 tonnes de paddy étaient commercialisées par la Chambre
de Commerce ce qui représentaient un bénéfice minimum de 9
milliards de Francs CFA qu'aucune activité en particulier l'encadrement
ne mettaient à la portée de la Soderiz125.
Entre 1970 et 1974, la Chambre de Commerce évacuait
toujours les stocks déclarés par la Soderiz. Entre les deux
structures il existait une collaboration parfaite. La Chambre de Commerce
devait tenir compte des cours du marché mondial du riz pour
l'écoulement des stocks qu'elle gérait. A cet effet, dans le cas
du prix de cette denrée à grande consommation et pour d'autres
raisons, l'Etat créa une structure pour la stabilisation du prix du
riz.
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