2-La transformation du paddy dans les rizeries
Industrialiser le secteur rizicole était l'un des
objectifs des autorités politiques. Il s'agissait pour la Soderiz
d'offrir aux ivoiriens, grâce à ses unités industrielles
une meilleure qualité du riz local, pouvant concurrencer le riz
importé. En 1973, plus de 147 000 tonnes de riz sont venu des Etats Unis
d'Amérique et des pays d'Asie tel que la Chine, la Thaïlande,
l'Inde, le Pakistan, le Vietnam et de la Birmanie qui constituaient les
fournisseurs de la
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Côte d'Ivoire pour l'importation du riz. Ce riz
était beaucoup prisé par les populations urbaines car il
était qualifié de riz de luxe.
La transformation du paddy paraissait donc fondamentale pour
la société rizicole. En Côte d'Ivoire, il existe trois
modes possibles pour effectuer la transformation du paddy en riz blanchi. On a
la transformation manuelle ou pilonnage, la transformation mécanique
avec décortiqueuse, beaucoup plus utilisée par le circuit dit
traditionnel car la qualité était approximative. Le
troisième mode de transformation est mécanique et se fait avec
des usines de transformation de capacité variant entre 1 et 4 tonnes.
C'est ce mode de transformation que la Soderiz a adopté depuis 1971.
Elle a créé et renforcé près de onze unités
industrielles de transformation de paddy presque dans toutes les
régions117. Ces différentes rizeries ont
été installées par la Soderiz avec l'aide de l'Etat qui
poursuivait, son objectif de développement de certaines zones du pays.
Les critères d'implantation de ces rizeries dans les différentes
zones incluaient les critères de rationalité économique,
des préoccupations de développement et des considérations
géographiques. Les rizeries répondaient aux soucis de
l'institution rizicole de mieux exécuter son programme industriel de
riz. Les grandes unités industrielles devaient donner un rendement
supérieur afin de permettre une valorisation possible et fournir sur le
marché un riz de quantité homogène pouvant concurrencer le
riz importé qualifié de riz de luxe118.
Les unités industrielles étaient parfaitement
adaptées aux conditions d'usinage de la Soderiz. C'est-à-dire des
usines plus ou moins neuves avec des capacités de production pouvant
satisfaire la Soderiz. Le paddy une fois dans les rizeries était
transformé en riz blanc et mis dans des sacs, prêt à
être commercialisé.
Le traitement industriel du paddy a fait fonctionner la
Soderiz et les différentes
117 Ces usines sont les suivantes : usines de Bouaké, Man,
Korhogo, Bouna, Odienné, Daloa, Gagnoa, San Pedro, Bongouanou
118 ADS, Rapport annuel Soderiz 1974, p31
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rizeries à pleine capacité. La transformation du
paddy en riz blanchi a donc subi une nette progression pendant la
période Soderiz. La capacité de production fut portée
à prés de 35 000 tonnes par an. En 1975, le riz usiné
était de 112 827 tonnes contre 11 500 tonnes, en 1971.
Pour augmenter la capacité de transformation des
usines, une grande attention était portée à la
qualité du paddy réceptionnée. Cela a facilité le
passage du rendement à l'usinage de 57% au début de 1971 à
60% en 1972. L'amélioration du rendement a été possible
grâce à la présence de riziers hautement qualifiés
et expérimentés européens notamment Français et
Allemands à l'usine de Korhogo en 1971119. La présence
de ces coopérants européens était surtout le fruit de la
coopération entre la Côte d'Ivoire et les différents pays
européens. De Korhogo, ils étendirent les actions de formations
et de perfectionnement des techniciens aux usines de Bouaké, Man,
Yamoussoukro et de Bouna en 1972.
Après la collecte et l'usinage, la Soderiz a
décidé d'appliquer la troisième phase du système de
production qui consiste à commercialiser et à distribuer le
riz.
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