II-LES MISSIONS DE LA SODERIZ
A la naissance de la Soderiz, plusieurs missions lui ont
été assignée notamment celle de faire face a la forte
demande du riz. Par ce constat, la Soderiz, a eu pour mission première
de favoriser l'autosuffisance en riz en promouvant la culture du riz pour
satisfaire, définitivement les nationaux en riz. Ainsi, le challenge de
promotion du riz passait par l'assainissement des milieux de productions et
aussi des conditions de vie des producteurs. Toutes les actions reposaient sur
l'adoption de nouvelles méthodes de production dans le secteur
rizicole.
1. La promotion de la culture du riz
L'Etat ivoirien, en créant la Soderiz, voulait
développer la riziculture. Selon l'article 2 du décret portant sa
création, elle a pour objet d'étudier et de proposer au
gouvernement de Côte d'Ivoire, toute mesure tendant à assurer
l'exécution de la politique de développement de la riziculture et
des industries connexes79. D'après Hirsch, les
autorités voulaient faire de la culture du riz, une culture de rente
à l'image du café et du cacao80. Ainsi, pour suivre
cette logique, la promotion de la riziculture devint l'une des priorités
de la Soderiz. Cette promotion de culture se faisait en collaboration avec les
paysans qui devaient adhérer à la nouvelle politique rizicole. Le
monde rural devient alors l'espace privilégié pour la promotion
de la riziculture.
Société de production, la Soderiz
perpétue une tendance dominante du développement rural ivoirien
par la promotion de la riziculture. Pour cela elle organise la promotion de la
culture du riz à travers l'introduction d'une nouvelle
79 JOCI du 23 septembre 1970,
p 1631
80 R D HIRSCH, op. Cit p
102
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variété de riz, de type asiatique appelé
oryza sativa. Cette nouvelle variété était très
productive et permettait aux riziculteurs de tirer un énorme profit de
la production rizicole. Le type oryza sativa englobe deux subspécies,
« indica » et « japonica » à caryopse
blanchâtre81. En général, les consommateurs
recherchent les variétés à grains longs et donnant des riz
où après cuisson, chaque grain se sépare bien l'un de
l'autre. Ces variétés appartiennent au subspécies «
indica » effilé long, asymétrique dont la longueur
divisée par la largeur est supérieur à 3
millimètres.
L'espèce oryza glaberima à caryopse brun
était jugé peu productive, mais était résistante
à la sécheresse82. C'est d'ailleurs cette
espèce qui avait été utilisée par la Satmaci et
pendant la période coloniale. L'Etat s'est donc appuyé sur la
région du nord pour relancer à grande échelle la culture
du riz. Les autorités visaient à lutter contre les
disparités régionales, qui existaient entre le nord et le sud.
Ils voulaient faire de la zone savanicole, le grenier du pays, vu les
énormes potentialités agricole qu'elle regorge.
En outre, la Soderiz devait assurer les services de
vulgarisation du secteur riz, dans la logique de promouvoir la culture du riz.
Elle devait fournir des moyens de production et du crédit aux paysans
tout en leur assurant de meilleures conditions sociales. Ensuite elle devait
garantir l'achat du riz paddy à un prix fixé. La production du
riz devrait être soutenue par des mesures de toutes sortes, permettant
aux paysans de tirer des bénéfices. La Côte d'Ivoire
à partir de 1970 a utilisé des incitations portant sur la culture
rizicole pour encourager la croissance de la production.
La Soderiz a donc eu pour mission première de
promouvoir la culture du riz afin d'augmenter la production et combler le
déficit en riz. Cette mission ne saurait se faire sans la modernisation
des pratiques culturales y compris des conditions de vies meilleures pour les
producteurs.
81 J, MAYER ; R, BONNEFOND, 1973 : les
rizicultures paysanales, améliorations possibles,
République Française, secrétariat d'Etat aux affaires
étrangères, p 38
82 A, MEUNIER, op.cit p 58
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