3- Exploiter rationnellement les potentialités
rizicoles du pays.
La Côte d'Ivoire est un pays essentiellement agricole.
Elle regorge d'énormes potentialités rizicoles. Pour faire face
aux problèmes alimentaires constatés en 1965, les
autorités ont décidé de mettre à contribution les
terres, afin de doubler la production rizicole. En effet, il existe en
côte d'Ivoire 17 millions de terres arables représentant 53 % des
terres existantes dont seulement 40% sont annuellement utilisées. Les
facteurs naturels qui permettent la croissance de la production du riz en
Côte d'Ivoire sont la végétation, le sol, l'hydrographie et
le climat. Le pays dispose de terres convenables notamment de bas-fonds qui
sont propices à la riziculture.
Au niveau de l'hydrographie, les conditions étaient
réunies pour le développement de la riziculture. Le pays
possède un important réseau hydrographique qui favorise la mise
en place de barrages pour la riziculture
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irriguée. La maitrise de l'eau devait être
obtenue par la construction de barrages et l'aménagement d'espaces hydro
agricoles. Cela s'est fait par le captage direct sur les cours d'eaux
saisonniers ou permanents.
Au niveau du relief, la Côte d'Ivoire possède des
plaines alluviales qui sont donc favorables à l'agriculture. Elle a un
relief très adapté à la production du riz. Ses
réseaux de rivières, coulant au deal de l'alignement sud-ouest et
nord-est des monts Tougoukoli vers le delta intérieur du Niger, sont
favorables à la culture du riz65.
En outre, la pluviométrie ivoirienne s'accommode
à la riziculture. Sur toute l'étendue du territoire national les
précipitations se situent entre 900 et 2500 millimètres, avec
environ un taux d'humidité de 60%66. Ses
précipitations sont propices à la riziculture pluviale et
irriguée. Selon Abdoulaye Sawadogo, il n'existait pas de contrainte pour
la mise en valeur de ces espaces. Toutes les Conditions d'exploitation des
potentialités rizicoles étaient donc réunies et se
prêtaient mieux à la culture du riz. De plus, il n'y avait pas de
contrainte foncière pour la plupart des bas fonds, puisque les bas-fonds
étaient inutilisables pour d'autres cultures67. Les
conditions d'exploitations étaient donc réunies et se
prêtaient bien à la culture du riz. Avec une telle richesse du
milieu naturel de la Côte d'Ivoire, Amon d'Aby disait en 1951 qu' «
elle est de tous les pays qui forment la fédération de
l'Afrique Occidentale Française la plus favorisée par la nature
et la plus riche. Cette situation, elle la doit à la nature de sa
végétation et de son sol »68. La Soderiz
devait donc exploiter rationnellement les énormes potentialités
naturelles, particulièrement rizicole dont le pays dispose, à
travers le développement de la riziculture. Toutes ces raisons ont
conduit les autorités ivoiriennes à penser à la mise sur
pied d'une nouvelle institution pour le développement de la
riziculture.
65 A, SAWADOGO, Op .Cit p
142
66 I, N'DABALISHYE,
op.cit, p 72
67A, SAWADOGO, Op .Cit, p
143
68 J, AMON D'ABY :
1951, La Côte d'Ivoire dans la cité
Africaine, Paris, Edition Larousse, p 79
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Cette institution naît donc dans un contexte où
l'Etat Ivoirien parait être déterminé à maitriser la
filière riz, en y apportant des innovations technologiques.
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Carte n°1 : végétation et hydrographie
de la Côte d'Ivoire
Source : J, C ARNAUD et G SOURNIA : 1980, «
Les forêts de la Côte d'Ivoire : Essai de synthèse
géographique » in annales de l'Université
d'Abidjan, série G, géographie, Tome IV, Abidjan, p 90
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