III.10 Insécurité foncière
périphérique
La sécurisation foncière dans les villages
d'enquêtes reste relativement traditionnelle. Les propriétaires
fonciers continuent à se sécuriser de manière
traditionnelle en se basant sur le témoignage des anciens et des sages
du village.
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Les Cofocom installées au niveau des communes de la
Ville de Zinder pour assurer la sensibilisation des populations sur les textes
en matière de gestion foncière ne sont pas fonctionnelles. C'est
la Cofodep de Mirriah qui n'est pas très accessible aux populations qui
prend en charge les questions foncières au niveau de la Ville de
Zinder.
Les activités rurales périphériques sont
caractérisées par une forte insécurité liée
généralement à la dynamique urbaine, au non respect des
textes et lois en vigueur par certains responsables, et à la
méconnaissance des procédures de sécurisation
foncière par les paysans.
L'insécurité foncière touche même
les ressources supposées être sécurisées. En effet,
il existe des aires de pâturage balisées qui ont été
vendues par les communes. Dans Garin Mamar un village
périphérique, l'aire de pâturage de « Birni Est
», qui est balisée a été transformée d'abord
en champs, puis en parcelles sans que rien ne puisse être fait. La
transformation des aires de pâturage en champs résulte de la vente
de ces aires par les chefs coutumiers et des occupations anarchiques par les
populations. Ces actions constituent des violations des textes en vigueur
notamment le décret n°87-77/PCMS/MI du 18 juin 1987.
Photo 3: Couloir de passage occupé par
les cultures
Ce couloir de passage finira par être vendu comme champs
ou lotis et c'est la mobilité des animaux qui sera compromise. Cette
situation est contraire aux dispositions de l'ordonnance 2010-29 du 29 mai 2010
relative au pastoralisme qui stipule à son article 3 que « La
mobilité est un droit fondamental des éleveurs, pasteurs nomades
et transhumants. Ce droit est reconnu et garanti par l'Etat et les
collectivités territoriales ».
Plusieurs démarches ont été entreprises
par les structures locales de la société civile, notamment l'AREN
pour le respect des ressources partagées, mais en vain.
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Cette situation créée des conflits entre
agriculteurs et éleveurs, où ces derniers voyant leurs espaces
occupés par des champs, poussent leurs animaux au-delà des
endroits réservés au pâturage.
Ces actions ont entraîné une disparition
progressive des aires de pâturage. Les quelques aires de pâturage
qui restent sont constituées de rochers, et le pâturage n'est
possible qu'en saison de pluie.
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