III.9.2 Effets sur la production
maraîchère
De par sa proximité avec les centres urbains et la
diversité des denrées alimentaires qu'elle met à la
disposition des consommateurs urbains, le maraichage contribue à
l'amélioration significative des régimes alimentaires, en ce sens
qu'il permet d'améliorer la qualité alimentaire et nutritionnelle
des populations.
Le maraichage joue un rôle capital dans l'alimentation
des citadins comme l'a souligné la FAO à l'occasion de la
Journée mondiale de l'environnement du 5 juin, (FAO, 2005) et maintient
la sécurité alimentaire en période de crise et disette.
Car, quelque soit le résultat d'une crise grave dans le pays (troubles
civils, sécheresse généralisée, dévaluation
de la monnaie...) ou d'une crise grave du ménage (maladie, perte de
l'emploi, etc.), l'agriculture urbaine joue un rôle important dans la
mesure où elle fournit des réserves alimentaires d'urgence. C'est
dans cette optique que nos pays doivent accorder une importance
particulière à la promotion de cette activité dans tous
les espaces disponibles.
Cependant, les expropriations des terres agricoles
opérées par les communes, entravent la bonne marche de la
production maraichère.
En effet, ces expropriations touchent en plus des terres
agricoles, les sites de productions maraichères. Cette situation est
d'autant plus inquiétante que les produits maraichers ont pris une place
importante dans les habitudes alimentaires des citadins, et contribuent
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significativement à la sécurité
alimentaire à travers leurs apports nutritifs, ainsi que les revenus
qu'ils génèrent aux producteurs.
Ainsi, dans la ville de Zinder les sites comme Kagna et Midic
contribuent de manière significative à l'approvisionnement du
grand marché de Zinder en légumes.
L'importance des sites maraichers périphériques
de la Ville de Zinder particulièrement celui de Midic, se justifie selon
les paysans au fait que même une grève d'un jour entraîne
une rupture en légumes dans le marché « dolé »
de Zinder.
Cependant, malgré l'importance de ces sites les
communes continuent à mener des actions tendant à leur
disparition. Par exemple dans la commune IV, une partie des parcelles se situe
sur un kori qui draine l'eau vers la mare de Midic. Cette situation limite
l'écoulement vers la mare, ce qui n'est pas sans conséquence sur
la productivité du site.
Au Sénégal, une étude menée
à la demande de l'IAGU en 2001, auprès de 75 maraîchers de
la région de Dakar a permis d'évaluer avec des réserves de
biais et aux rétentions de l'information, que les revenus nets
tirés de l'activité agricole sont supérieurs au SMIG en
vigueur (tableau n°3) qui est de 371 000 FCFA/an.
Sites
|
Revenu moyen (FCFA)
|
Coût moyen du matériel (FCFA)
|
Coût moyen des intrants (FCFA)
|
Bénéfice net par campagne (FCFA)
|
Pikine Nord
|
1 255 660
|
5 645
|
57 297
|
1 192 717
|
Pikine Ouest
|
1 217 500
|
30 820
|
25 560
|
1 161 117
|
Ouakam
|
610 750
|
2 125
|
2 875
|
605 750
|
Cité SHS
|
402 071
|
1 628
|
54 071
|
346 371
|
Tableau n°2 : Compte d'exploitation par
campagne dans quelques sites maraîchers de Dakar (source : Bagnou. A,
2010)
A Kumasi (Ghana), Cornish et IWMI ont évalué en
2001 les revenus nets générés à partir de
l'activité agricole sur 11 900 ha de périmètres
maraîchers dans la périphérie de Kumasi. Ces revenus sont
de 700 à 1000 US $ par an (soit 490 000 à 700 000 FCFA) par
exploitant sur une superficie moyenne de 0,1ha. (Bagnou. A, 2010).
Selon la même source, les revenus nets par campagne d'un
exploitant agricole à Niamey s'élèvent à 856 940
FCFA/campagne (de 3 mois), ce qui est supérieur au SMIG du Niger (en
2012) qui est de 90 141 FCFA sur les 3 mois.
Il ressort donc, que le maraichage a un niveau de
rentabilité économique élevé et supérieur au
SMIG de ces pays.
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Dans la ville de Zinder, le tableau n°3 fait ressortir le
revenu net d'un exploitant par campagne agricole au niveau du site de Midic.
Nom des spéculations
|
Forme de vente
|
Prix de vente (FCFA)
|
Superficie totale occupée (m2)
|
Nombre de planches
|
Prix total (FCFA)
|
Laitue
|
Planche
|
1250
|
300
|
80
|
100 000
|
Choux
|
Planche
|
2000
|
18
|
36 000
|
Carotte
|
Planche
|
1500
|
15
|
22 500
|
Oignon
|
Planchette
|
600
|
20
|
12 000
|
Pomme de terre
|
Planche
|
3500
|
10
|
35 000
|
Tomate
|
Panier
|
1250
|
10
|
12 500
|
Melon
|
Unité
|
100
|
15
|
1500
|
Oseille
|
Planche
|
400
|
5
|
2 000
|
Tableau n°3 : Revenu net d'un exploitant
par campagne dans le site de Midic (Source : Nouhou Ibrahim, 2012)
Ainsi, selon ce tableau et en tenant compte des retentions
d'information, le revenu moyen net d'un maraicher de Midic pendant une campagne
sur une parcelle moyenne de 300 m2 est de 221 500 (FCFA), un chiffre
nettement supérieur au SMIG du Niger qui est de 30 047 (FCFA) par mois
en 2012. Il faut aussi noter que la campagne des laitues se pratique pendant
toute l'année et dure en moyenne 70 jours.
Cependant, au moment de l'étiage certains producteurs
cessent l'exploitation du site compte tenu des difficultés
d'accès à l'eau, ce qui constitue un frein au
développement de ce secteur et l'amélioration des revenus des
producteurs.
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