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Les effets des marchés fonciers et expropriations des terres dans la ville de Zinder au Niger

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par Ibrahim NOUHOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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III.2 Développement des marchés fonciers et expropriations dans l'espace périurbain de Zinder

On constate depuis quelques années une hausse de vente de terres agricoles à la périphérie de la Ville de Zinder. En effet, depuis l'installation des communes (2002-2004) auxquelles a été

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transféré le droit de lotir6, le lotissement a constitué leur principale source de revenu. Ainsi, il s'est de facto développé un engouement pour les lotissements, et ceci sans une réelle manifestation des besoins en lotissements.

En effet, la dynamique de la parcellarisation est tellement criarde que, même dans dix (10) ans certains champs lotis ne seront pas construits.

Cette dynamique de parcellarisation explique le développement des marchés fonciers dans la périphérie de la Ville de Zinder. Les paysans se précipitent pour vendre les terres aux plus offrants ou vont vers les communes pour leur proposer de parcelliser les champs.

Cependant, certains paysans continuent à mettre en culture les lotissements. Mais cette mise en culture des champs lotis devient difficile, puisque les paysans hésitent à investir dans ces champs parcellisés par crainte d'une éventuelle expulsion.

Il arrive aussi que les propriétaires interdisent aux paysans toute exploitation de leurs parcelles.

III.2.1 Le rétrécissement des ressources foncières périphériques

L'étalement urbain consécutif aux ventes des champs et aux lotissements a modifié les unités d'occupation du sol de la Ville de Zinder, comme l'indique les cartes n°5 et n°6.

6 Loi 2008-37 modifiant et complétant la loi n°61-37 du 24 novembre 1961 réglementant l'expropriation pour cause d'utilité publique et l'occupation temporaire et Ordonnance n° 2010-54 du 17 septembre 2010 portant Code Général des Collectivités Territoriales de la République du Niger.

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Carte 4: Occupation des sols en 1986

Carte 5: Occupation des sols en 2011

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Ces cartes permettent d'évaluer l'évolution de l'occupation des sols de 1986 à 2011, ainsi que les changements intervenus en périphérie de la Ville de Zinder.

Ainsi, la situation de 1986 et 2011 se caractérise par la présence des steppes arbustives très denses sur la bande Sud, Sud-Est, et au Nord-Est. Des steppes arbustives denses au Sud-Est et au Nord-Est. On constate aussi la présence d'une steppe arbustive dégradée, s'étalant de l'Ouest au Nord, ainsi qu'au Sud du périmètre des lotissements.

Quant aux espaces cultivables, ils se localisent tout autour de la ville.

Ainsi, les cartes n°5 et n°6 montrent un rétrécissement des superficies consacrées à l'agriculture, au maraîchage et à l'élevage, du fait de leur « grignotage » par la Ville de Zinder.

La dégradation de ces ressources naturelles périphériques, reflet du poids démographique et des enjeux économiques principalement, consécutive à la vente des terres et aux expropriations, a changé la situation des années 1986 et a conduit à une situation de rareté, comme l'indique la carte d'occupation de 2011.

Cette rareté affecte principalement les terres cultivables et celles destinées à l'élevage, avec comme conséquence un déficit de production et une disparition des espaces servant au pâturage.

La dégradation des ressources foncières périphériques au profit de la ville est illustrée à travers les graphiques n°6 et n°7, qui montrent le taux de l'étalement urbain sur l'espace rural.

Graphique 5: Taux d'occupation des sols en 1986 (source : géo référencement de l'image landsat de 1986)

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Graphique 6: Taux d'occupation des sols en 2011(source : géo référencement de l'image landsat de 2011)

En comparant les deux graphiques on remarque un rétrécissement des ressources foncières périphériques au profit d'un accroissement des espaces urbanisés.

Ainsi, on passe en 15 ans de 20% d'occupation urbaine à 31% soit 3577,7500 ha engloutis par les lotissements.

Les 36% des steppes en 1986, toute catégorie confondue, sont réduits à 29% en 2011. Ces espaces destinés au pâturage et qui assuraient un bon développement de ce secteur, passent de 2547,59 ha à 2041,49 ha soit un écart de 506,1 ha. Quant aux espaces réservés aux cultures sous pluies, ils passent de 2788,82 ha à 2562,53 ha soit un écart de 226,29 ha, ce qui représente 3% des unités d'occupation cartographiées.

La végétation étant réduite, la production agricole est soumise à une dégradation croissante par l'action de l'érosion hydrique et éolienne.

Le réseau hydrographique sur l'espace périphérique cartographié est constitué d'une importante mare, notamment celle de Kagna où se pratique le maraîchage et la riziculture.

Avancée du front urbain

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Photo 1: Pratique du maraichage et de la riziculture autour de la mare de Kagna (Source: nos enquêtes)

La photo n°1 montre la mare de kagna, qui est un site de maraichage et de la culture du riz, quoique en quantité réduite. Ce site est confronté à l'étalement du front urbain, consécutif aux ventes et expropriations sans aucun contrôle.

Ainsi, les superficies destinées aux cultures maraîchères dans l'espace cartographié passent de 209,20 ha à 187,10 ha soit 22,1 ha engloutis par la ville.

Les phénomènes des ventes et expropriations des terres sont animés par un certain nombre d'acteurs.

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