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Pratiques de GRH et performance sociale dans une société commerciale: Cas de la société Proda SARL

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par Victor Finagnon & Sourou Isaie KOUNOUDJI & BALOGOUN
Université d'Abomey-calavi (FASEG) - Licence professionnelle 2012
  

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2.1.2.2.5. Performance sociale

Si la littérature relative à la GRH regorge d'études ayant analysé l'impact des pratiques de GRH spécifiques ou d'un ensemble de pratiques de GRH sur la performance des entreprises en général (BOSELIE et al. 2005, GUEST et al. 2003, HILTROP 1996, HUSELID 1995, ...), peu de ces études se sont attardées spécifiquement et uniquement sur l'analyse de la performance sociale des entreprises. Ainsi, quand la notion de performance ne se focalise pas principalement sur des mesures financières (GUEST et al. 2003, ROGERS et WRIGHT 1998, ...), elle est alors appréhendée de manière plus globale. La performance est dans ce cas approchée selon différents niveaux qui sont généralement combinés et qui sont sensés s'influencer les uns les autres : un niveau social via l'analyse du turnover, de l'absentéisme, ... ; un niveau organisationnel via notamment l'analyse de la productivité, de l'innovation, ... ; un niveau économique via l'analyse de la rentabilité, de la performance financière, de la croissance des ventes,...Dans le cadre de cette étude, c'est plus spécifiquement à la performance sociale que nous nous intéressons.

Diverses approches fondatrices de la pensée en management, se sont préoccupées de montrer l'utilité d'un lien entre la performance attendue par les dirigeants, et une certaine satisfaction des composantes sociales. Elles s'opposent aux approches théoriques qui estiment que la performance sociale est à proscrire, quand l'objectif essentiel est de servir les intérêts des propriétaires-actionnaires. Elles entendent pour leur part, que les dirigeants trouveraient avantage à faire preuve d'une attention particulière à l'égard d'autres parties prenantes.

TAYLOR a pensé que l' « organisation scientifique du travail » (OST) pouvait parvenir à établir l'harmonie au sein des entreprises, grâce à la satisfaction conjointe des intérêts économiques bien compris, de l'employeur et des ouvriers. La performance qui l'a préoccupé en priorité, est la performance humaine, et en particulier la productivité individuelle du travail. L'ouvrier est supposé faire de nombreuses concessions en vue du seul gain économique. Il ne doit pas travailler au gré de son inspiration, mais au contraire en se conformant strictement aux règles comportementales très précises, prédéfinies en dehors de lui, par des spécialistes des méthodes de travail. Il accepterait de faire l'apprentissage, puis de se plier aux normes de compétences requises. Il est prétendu être stimulé par la perspective de recevoir un très haut salaire, s'il parvient à réaliser la quantité de travail prévue.

Mais le courant de pensée dit « relations humaines », apparait à travers plusieurs analyses de ses représentants, comme une réaction contre le taylorisme. L'idée que la satisfaction de besoin non économique des salariés puisse améliorer la valeur ajoutée de l'entreprise, est développée à travers différentes analyses. Les enquêtes à l'atelier de Hawthome de la Werstern Electric ont montré (F. J. ROETHLISBERGER, et W. J. DICKSON, 1939), entre autres, qu'une personne pouvait tirer satisfaction de son travail et s'y impliquer, si des liens de solidarité existaient entre les personnes, si des relations de confiance étaient développées entre les dirigeants et les employés, et si le groupe pouvait se mobiliser sur ses objectifs. MASLOW (1954) a souligné qu'un individu serait incité à s'engager dans son travail, s'il percevait que les besoins divers (physiologique, sécurité, appartenance, estime, épanouissement, ...) qu'il ressentirait, pourraient être satisfait dans son organisation d'appartenance. Un style de commandement attentif aux personnes, devrait encourager un bon moral, lui-même supposé favorable à l'augmentation de la productivité, et à la baisse de l'absentéisme et des départs.

La satisfaction de besoins affectifs et de développement intellectuel, serait la condition d'un engagement dans le travail, et dans les objectifs organisationnels. L'état d'esprit général de ces analyses, traduit une morale personnaliste et utilitariste. Ce type d'argumentaire sur les avantages économiques et sur la régulation harmonieuse des relations intra-organisationnelles, permis en raison du respect exprimé aux personnes, et grâce au développement des ressources humaines, s'observe dans de nombreuses analyses de GRH. Du fait de la difficulté à faire la preuve de retours d'un investissement en ressources humaines, on en vient fréquemment à invoquer les bienfaits de la philanthropie.

Quant à l'approche de théorie des organisations dite « socio-technique », l'organisation du travail ne dépend pas seulement de la technologie, ni seulement des comportements humains, mais au moins des deux à la fois. Elle voit l'entreprise comme un système ouvert, en interaction continuelle avec son environnement. Elle s'inspire de « la théorie générale des systèmes » définie par Von BERTALANFFY en 1937 (1956). Un système étant une collection d'entités en interactions, la vision socio-technique s'attache à explorer les rapports qui existent entre la technologie et un groupe social. Si « le tout est plus que la somme des parties », on aurait à gagner en productivité et en qualité de la vie au travail, à tenir compte de ces relations. L'analyse socio-technique, est une défense de la légitimité productiviste de la notion de qualité de la vie au travail. Elle se positionne comme une remise en cause radicale des représentations mécanicistes de l'organisation du travail, inspirées de l'OST. Elle montre les contradictions de la quête de productivité de l'organisation taylorienne. En séparant strictement les activités de conception du travail de celles d'exécution, l'OST ne tirerait pas partie de la multiplicité des capacités en réserve chez un être humain. Ces approches ont été assez en vogue avec le courant « conditions de vie au travail » des années 1960 et 1970. Si la question des conditions meilleures de vie au travail est toujours apparente, on insiste surtout aujourd'hui sur la formation et l'information des salariés, le plus en amont possible d'un projet de changement technique. Cette approche illustre, à travers sa conception de l'intervention intra-organisationnelle, une recherche d'intersubjectivité entre les protagonistes, sur ce que devrait être l'organisation. Ces concepteurs soulignent fréquemment que le diagnostic et la recherche de solutions aux problèmes rencontrés, doivent se faire avec toutes les personnes qui seront touchées par les solutions décidées. Les négociations qui en découleront permettraient d'intégrer des solutions locales à un projet global, en tenant compte des contraintes et des logiques propres à chaque situation de travail.

Bien que chacune de ces approches soit l'une contre l'autre, elles se rejoignent à certains niveaux. Ainsi, Taylor bien qu'il mette l'accent sur la démarcation entre l'exécution et la conception dans l'organisation, souligne le salaire au mérite. Il condamne alors l'incompatibilité entre le travail et la rémunération : les propos de Taylor sont fortement imprégnés de morale. Le courant dit « relations humaines » bien qu'en allant contre le taylorisme en développant que la satisfaction des besoins non économiques des salariés puisse améliorer la valeur ajoutée de l'entreprise, parle indirectement de la récompense liée au travail. C'est ainsi que MASLOW a souligné qu'un individu serait incité à s'engager dans son travail s'il percevait que les besoins divers qu'il ressentirait, pourraient être satisfaits dans son organisation d'appartenance. L'analyse socio-technique, est une défense de la légitimité productiviste de la notion de qualité de la vie au travail. Elle se positionne comme une remise en cause radicale des représentations mécanicistes de l'organisation du travail, inspirées de l'OST. Elle montre les contradictions de la quête de productivité de l'organisation taylorienne. En séparant strictement les activités de conception du travail de celles d'exécution, l'OST ne tirerait pas partie de la multiplicité des capacités en réserve chez un être humain.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote