Partie II : Evaluation
de l'impact de la certification sur les performances socio économiques
des entreprises forestières camerounaises
Conformément aux hypothèses postulées en
réponse à la question principale de recherche qui était de
savoir quelle est l'impact de la certification forestière sur
l'efficacité socioéconomique des entreprises du secteur, la
partie précédente présente la certification comme une
réponse théorique qui garantit les intérêts sociales
des populations à la rive des forêts, et des employés des
sociétés certifiées, tout en générant de
nouvelles sources de rentabilité aux entreprises.
Dans cette deuxième partie, il sera question de
vérifier ce postulat.
Une descente sur le terrain était nécessaire, au
regard de la nature microéconomique de l'étude, pour mieux
apprécier le comportement des parties concernées par
l'étude.
De ce fait, nous présenterons tout d'abord la
méthodologie de collecte et de traitement ainsi que l'analyse
descriptive des données (Chapitre III), et ensuite, nous
procéderons à une évaluation de l'impact de la
certification sur les performances socioéconomiques des entreprises
forestières au Cameroun (ChapitreIV).
Chapitre III :
contours méthodologiques et description des données
Introduction
En réponse anticipée à notre question
principale de recherche qui est de savoir quel est l'impact de la certification
forestière sur l'efficacité socioéconomiques des
entreprises du secteur dans le Bassin du Congo et au Cameroun en
particulier?, nous avons dans l'introduction générale de notre
étude formulé deux hypothèses principales
complémentaires. La première dispose que la certification
forestière garantit une efficacité sociale des exploitants
forestiers. La seconde quant-à elle dispose que la certification
améliore la performance économique des exploitations
forestières certifiées au Cameroun. Dans la partie empirique de
notre travail, nous désirons tester ces hypothèses qui jusqu'ici,
ne sont fondées que sur des relations théoriques. Cependant, il
s'avère que les concepts théoriques de garantie de
l'efficacité sociale, d'amélioration des performances
économiques, et de certification elle-même restent encore trop
abstraits pour faire l'objet d'une recherche empirique. Il convient de les
transformer en concepts opératoires, qui sont à la fois des sous
concepts plus concrets et des référents empiriques aux relations
hypothétiques.
Ce chapitre a pour objectif de construire un cadre
opératoire, de présenter la collecte et la description des
données.
Section I : Cadre
opératoire et collecte d'informations
Cette étape est déterminante pour la
vérification empirique des hypothèses théoriques. Elle
suppose la construction des référents empiriques qui permettent
d'approcher, de qualifier, de quantifier, voire de capter l'information
empirique qui valide les relations théoriques. Elle sera abordée
en deux temps : tout d'abord la construction du cadre opératoire
lui-même, et ensuite, la collecte d'informations à analyser.
I.1 : Construction du cadre opératoire
Dans cette sous-section, il sera question pour nous, de
pouvoir partir des hypothèses et des différentes relations
théoriques entre certification forestière et performance
socioéconomique qui en découlent pour isoler concrètement
les faits observables pour l'analyse. Nous l'aborderons en deux temps. Il nous
reviendra de passer des hypothèses aux indicateurs, puis, à la
collecte des informations à analyser.
I.1.1 : Passage des hypothèses aux
indicateurs
Pour mieux comprendre les dimensions du
phénomène étudié afin de choisir les instruments de
précision et de mesure des variables, il convient, avant de
présenter la traduction des hypothèses en indicateurs, de
définir tout d'abord les unités d'analyse.
a) Unités d'analyse
Les unités d'analyse correspondent aux personnes et
objets qui font l'objet d'observation. Dans cette étude, nous porterons
un intérêt sur quelques parties prenantes dans les
activités d'exploitation forestière. Une étude sur
l'impact de la certification forestière sur les performances socio
économiques suppose d'observer d'une part les entreprises, les
populations, les employés et l'Etat pour ce qui est de l'aspect social.
D'autre part, les entreprises, le marché de bois certifiés et non
et une fois de plus les employés pour ce qui est des performances
économiques.
Observer les entreprises suivant l'aspect social reviendra
à observer la mouvance comportementale de ces dernières suivant
qu'elles sont certifiées ou non, ou alors, suivant qu'on se situe
à la période avant certification ou après vis-à-vis
des populations locales et des employés.
Observer les populations suivant cet aspect social reviendra
à observer les modifications survenues avec la certification pour
sauvegarder, voire, consolider les intérêts de celles qui sont
riveraines aux forêts.
Pour ce qui concerne les employés, nous nous
intéresserons à leur sécurité sociale, ainsi que
des conditions de travail dans les sociétés dont le comportement
sera étudié.
En ce qui concerne les performances économiques, nous
observerons beaucoup plus les entreprises, les paramètres de
marché et des employés dans l'otique des intérêts
des entreprises
b) Des concepts aux indicateurs passant par les
variables
Pour opérationnaliser la première
hypothèse qui affirme que la certification forestière
a un effet positif sur l'efficacité sociale des entreprises
certifiées, il a été question de
procéder par une recherche pré-test qui a consisté
à établir un questionnaire et à appliquer aux
unités d'analyse définies plus haut afin d'évaluer cette
incidence. L'efficacité sociale peut être abordée sous
l'angle externe comme sous l'angle interne suivant qu'il s'agisse de tout
ce qui relève des droits et du traitement des employés, ou des
rapports avec les populations à la rive des forêts. Le concept
d'efficacité (responsabilité) sociale a été traduit
en variables, puis en indicateurs par le truchement des huit conventions
fondamentales de l'OIT, de la convention collective, d'un certain nombre de
Principes critères et indicateurs de gestion durable des forêts
du référentiel du Forest Stewardship Council telle qu'une partie
du principe I liée au respect de lois nationales et des normes FSC, le
Principe III qui traite du droit des populations autochtones et une partie du
principe 4. Ces conventions et principes prennent en compte tout ce qui est
relatif aux droits et devoirs des travailleurs (droit syndical, salaires,
santé et sécurité des employés, logement,
organisation, négociation libre avec leurs employeurs).Le passage de
l'hypothèse aux variables a consisté à donner des
attributs et des niveaux précis à chacun des concepts
opératoires.
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