Conclusion
L'objectif de ce chapitre était de donner une
justification théorique à la certification forestière et
de définir des relations théoriques entre certification et
performance socio économique des entreprises du secteur.
Pour sa justification théorique, il ressort une
adéquation avec le courant conversationniste et l'école
keynésienne de la « deap ecology »
menée par David PEARCE qui garantisse une valorisation des ressources
forestières au delà de la valeur monétaire et de la valeur
d'usage. La certification internalise les dommages potentiels d'une
exploitation forestière suivant l'approche utilitariste et garantit un
minimum de valeurs sociales et environnementales.
Pour ce qui est des relations théoriques avec la
performance socio économique des entreprises, à travers le
modèle d'agence, nous sommes parvenus à ressortir la
certification comme à la fois une contrainte, un signal (information) et
un mécanisme d'incitation des entreprises à l'observation des
règles de gestion qui garantissent les intérêts socio
économiques des employés, des populations riveraines et du reste
des parties prenantes ainsi que la pérennité des ressources.
A travers le modèle S-C-P, la certification à
partir de ses trois dimensions, a constitué un gisement d'indicateurs de
compétitivité et de performance économique pour
l'entreprise et a permis par là même de concilier valeurs
sociétales et performance financière.
En somme, la certification forestière constitue un gage
pour une marche vers un équilibre général qui assure une
allocation socialement optimale (Pareto optimale) des ressources
forestières.
Conclusion Partie I
L'objectif de cette partie était de présenter
une approche théorique de la certification forestière et des
performances socioéconomiques des entreprises du secteur. Etant
donnée une intégration et une compréhension lente de la
certification, il a été indispensable de revenir tout d'abord sur
les instruments de gestion durables des forêts au Cameroun, avant de
donner une justification théorique à la certification et de
présenter enfin ses relations théoriques avec les performances
socioéconomiques.
De cette partie, il ressort du premier point que, les reformes
législatives et administratives ainsi que les initiatives nationales ont
eu un apport remarquable en matière d'aménagement,
d'industrialisation du secteur et décentralisation pour une inclusion
des populations pour une gestion participative des ressources. Cependant,
L'Etat rencontre de grandes difficultés financières et techniques
pour assurer le monitoring de l'activité d'exploitation
forestière et veiller à l'application les lois existantes. La
perpétuité des pratiques illicites, irresponsables et non
durables des forêts a révélé une
nécessité de recourir à la certification forestière
qui est un instrument complémentaire de l'action gouvernementale.
Cependant, elle progresse faiblement et lentement dans le Bassin du Congo et en
particulier au Cameroun.
Pour ce qui est du second point, la certification cadre avec
le courant conversationniste de l'école keynésienne menée
par PEARCE D. Elle constitue une solution aux conflits d'intérêts
dus aux comportements opportunistes des gestionnaires forestiers qui
découchent sur les problèmes d'asymétrie d'information et
d'agence. Et enfin, elle constitue un instrument de management
stratégique qui génère davantage des indicateurs de
performance financiers et non financiers.
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