Certification de gestion durable des forêts et efficacité socioéconomique des entreprises du secteur dans le bassin du Congo. Cas du Cameroun( Télécharger le fichier original )par Jonas NGOUHOUO POUFOUN Université de Yaoundé 2 - Diplôme d'études approfondies/ Master II en sciences économiques 2008 |
Chapitre II : Justification théorique et relations entre certification forestière et performances socio économiquesIntroductionL'objectif majeur de la certification forestière est de garantir une conformité entre les activités d'exploitation forestière et la préservation de l'équité sociale, des fonctions environnementales, écologiques et la conservation de la biodiversité. Dans ce travail de recherche, nous examinerons l'impact de la certification forestière sur les performances socioéconomiques des entreprises du secteur au Cameroun. Ce chapitre se fixe pour objectif de donner une justification théorique à la certification forestière et de construire les relations théoriques entre cette certification et les performances socio-économiques. Pour y parvenir, il sera tout d'abord question de revenir sur les débats traditionnels d'une part entre utilitaristes et conversationnistes et d'autre part une approche commerciale et une approche institutionnelle (SECTION I) ; et ensuite, de présenter les relations théoriques entre certification forestière et performance socio économique à partir de la théorie de l'agence (Pour l'aspect socio économique) et le Modèle S-C-P (Pour l'aspect performances économiques). Section I : Justification théorique de la certificationLa problématique de conservations et de valorisation in situ41(*) et ex situ42(*) de la biodiversité génère de vifs débats entre d'une part les tenants de la théorie du commerce international de RICARDO (l'école néoclassique et classique (EC)) qui ont une approche utilitariste et éconocentriste et d'autre part ceux du mythe de « l'or vert » ou encore les conversationnistes qui matérialisent la montée en force des mouvements environnementaux (avec l'adoption de multiples Conventions internationales). Il peut aussi laisser voir une opposition d'une approche commerciale à une approche institutionnelle autour des «...trois dimensions de la soutenabilité (environnementale, économique et sociale) dans une dialectique qui constitue l'essentiel des débats actuels sur l'impact des activités humaines sur l'habitat naturel et social » (NJOMGANG, 2005). I.1: L'école néoclassique et classique (EC): Soutenabilité faible et approche commercialeL'attitude de cette école est dominée par l'efficience économique. Le marché est l'instrument régulateur de l'exploitation des ressources. Il laisse ainsi le champ libre à une exploitation des ressources naturelles et de l'environnement sans souci de préserver une équité intra et inter générationnelle. Cette exploitation est fortement soutenue par les théories du commerce international de RICARDO. I.1.1 : Soutenabilité faible ou économique : une dominance de l'approche utilitaristeLa soutenabilité faible est le paradigme de l'école néoclassique et classique (EC). Elle stipule que le stock de capital soit constant, indépendamment du capital naturel. Ainsi, on n'accorde aux biens naturels que la valeur des services qu'ils rendent et non une valeur d'existence. Les produits forestiers ligneux sont ainsi évalués à leur valeur d'usage (valeur d'échange). Cette valeur intègre l'ensemble des coûts de production, de transactions, ainsi que la marge bénéficiaire de l'exploitant (le prix de vente). Econocentriste ou utilitariste restent essentiels et incontournables dans cette étude. La valeur économique des plantes est beaucoup plus évaluée au plan quantitatif. Cette valeur est assimilable à la fonction utilitaire attribuée à la biodiversité (METRICK et WEITZMAN, 1998). Nous rapprochons ces usances à la première loi de la thermodynamique basée sur l'équation quantitative d'Einstein selon laquelle, la quantité d'énergie (fournie directement ou indirectement par le Soleil) présente dans l'univers est constante. L'énergie n'est donc ni créée ni détruite ; elle est seulement transformée en une forme ou en une autre (chaleur, lumière ou énergie mécanique), et donc intégralement conservée à travers tout le processus de transformation (principe de la balance matière). C'est la loi de la conservation de la matière (masse et énergie) de LAVOISIER. Ce rapprochement détermine le comportement de tout exploitant forestier qui privilégie sa rentabilité au prix d'une exploitation sans discrimination des ressources. Le capitalisme et l'utilitarisme purs priment sur des préoccupations sociétales. Cette approche reste fortement compatible avec la théorie de libéralisation des échanges de RICARDO. * 41 Dans le milieu naturel même ou dans le milieu où se sont développés les caractères distinctifs de l'espèce * 42 En dehors de leur milieu naturel, dans des jardins botaniques ou des banques de semences |
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