Certification de gestion durable des forêts et efficacité socioéconomique des entreprises du secteur dans le bassin du Congo. Cas du Cameroun( Télécharger le fichier original )par Jonas NGOUHOUO POUFOUN Université de Yaoundé 2 - Diplôme d'études approfondies/ Master II en sciences économiques 2008 |
ConclusionL'objectif de ce chapitre était de présenter les instruments de gestion durable des forêts au Cameroun. Pour y parvenir, il a été important d'une part, de revenir sur l'ensemble des réformes nationales ainsi que les initiatives internationales auxquelles le Cameroun a pris part. D'autre part, il a été nécessaire de présenter la certification et sa mise en place au Cameroun. Pour ce qui est des reformes, la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche constitue le pilier essentiel de la politique de gestion forestière durable du Cameroun. Cette loi peut à elle seule garantir l'aménagement durable des forêts, la préservation des intérêts des parties prenantes dans l'exploitation. Au vu de son contenu, elle constitue «un outil juridique remarquable pour limiter l'exploitation anarchique du bois » capable d'atténuer « les effets des politiques libérales du Fonds monétaire international (FMI) et de la banque mondiales qui ont conduits à force de privatisation à déposséder l'Etat Camerounais de toute emprise sur son patrimoine forestier » (ANONYME, 2003)40(*). Ces reformes ont eu un apport remarquable en matière d'aménagement, d'industrialisation du secteur et décentralisation pour une inclusion des populations pour une gestion participative des ressources. Cependant, L'Etat rencontre de grandes difficultés pour financer le fonctionnement de son administration forestière, cette dernière est défaillante et ne peut veiller à l'application de cette loi, les agents, dont l'effectif est insuffisant, n'ont pas toujours une formation complete, ne sont bas assez motivés, corrompus pour certains, et se tiennent ou sont tenus, trop souvent éloignés du terrain (BERGONZINI, 2000) ; ce qui annihile voire supprime le pouvoir de monitoring de l'activité d'exploitation forestière. La perpétuité des pratiques illicites, irresponsables et non durables des forêts malgré de multitudes efforts du gouvernement a montré les limites des plans d'aménagement approuvés et révèle une nécessiter de recourir à la certification forestière qui est un instrument complémentaire. Pour ce qui est de la certification entendue comme instrument de marché pour une gestion durable des forêts, son application en Afrique centrale et au Cameroun en particulier reste laborieuse (KOUNA ELOUNDOU et al, 2008) du fait de la spécificité du Bassin du Congo et de ses exigences liées à sa performance, toutefois, on note une progression bien que jugeable de faible par rapport aux surfaces totales certifiées. * 40 ANONYME, (2003), La forêt au Cameroun. Quand la puissance de l'argent s'impose aux lois, Afrique XXI, Dossier bois numéro d'Automne |
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