Chapitre II : Le bilan social
dans l'entreprise
Section1 : Analyse du bilan
social portant sur les différents secteurs l'entreprise
Dans cette partie, il s'agira de montrer l'impact du bilan
social dans l'entreprise à travers des ratios ; qui seront
regroupé en dix catégories. Cinq portent sur des aspects globaux,
les autres ayant trait à des thèmes spécifiques. Notons
que chaque entreprise à ses spécificités et relève
d'un secteur d'activité donné ; certains ratios ne seront
dès lors applicables à toutes les entreprises.
Paragraphe 1: valeur
ajoutée et personnel
Le concept de valeur ajouté économique est
désormais connu quoi qu'il inspire encore des polémiques
résiduaires quant à son mode de calcul. Il ressort de la
théorie macro- économique vise à mesurer la richesse
créée par un pays soit son produit intérieur.
Appliquée aux entreprises, la valeur ajoutée
mesure la contribution propre de l'entreprise à la production et
à la distribution des produits découlant de ses activités.
Elle correspond à la différence entre la valeur de la production
, soit hors subsides d'exploitation et montants compensatoires obtenus des
pouvoirs publics et les consommation intermédiaires , soit le cout des
approvisionnements et marchandises ainsi que celui des biens et services.
Examiner le lien entre le volume de l'emploi et la valeur
ajoutée est plus pertinent que la relation avec le volume de production.
En effet, c'est une partie de la richesse créée qui est
susceptible d'être distribuer au personnel sous forme de
rémunérations tandis qu'une partie de la valeur de la production
doit être affectée au paiement des fournisseurs dont la part de
nombreux facteurs propres à la nature des activités de
l'entreprise.
La notion de valeur ajoutée élargie est par
contre un concept nouveau qui vise à mettre en évidence la
richesse créée par l'ensemble des personnes occupées par
l'entreprise, indépendamment de leur statut. Elle correspond à la
valeur ajoutée classique majorée des charges liées aux
intérimaires et au personnel mis à la disposition de
l'entreprise.
Dans une optique socio- économique tout comme dans
celle adoptée par le bilan social, la notion de personnel occupé
par l'entreprise ne recouvre pas seulement les travailleurs inscrits au
registre du personnel, mais bien l'ensemble des personnes travaillant dans
l'entreprise sous l'autorité de la direction. Cette conception
amène l'analyste à revoir la définition classique de la
valeur ajoutée, qui reflète d'une manière incorrecte la
richesse créée par la combinaison des facteurs travail et
capital. On peut dès lors regretter qu'il ne soit pas possible d'isoler
le montant des sous -traitantes générales de manière
à leur donner un traitement similaire à celui du travail
intérimaire et de la mise à disposition.
Le taux de valeur ajoutée par rapport à la
production totale est un ratio classique qui s'impose dans l'analyse du bilan
social, car il permet d'éclairer l'examen de l'évolution de
l'emploi, en prenant en considération les modifications du degré
d'intégration verticale de l'entreprise ainsi que le contenu
technologique ou intellectuel des activités.
Ce taux ne constitue pas en soi un indicateur
d'efficacité ou de compétitivité. En effet, un taux de
valeur ajoutée élevé peut constituer un handicap s'il
provient d'une intégration verticale, ce qui signifie que l'entreprise
fait tout elle-même. En effet, une telle situation entraine
habituellement un niveau important de frais de structure et de rigidité
qui rend l'entreprise vulnérable aux aléas des fluctuations de
l'environnement économique. L'expérience des restructurations
d'entreprises et de groupes internationaux relève que le management
adopte de plus en plus une stratégie de spécialisation des
entreprises, allégeant leur structure et réduisant leur taille
(downsizing), afin de favoriser une meilleure
réactivité de l'organisation aux demandes du marché.
La valeur ajoutée par travailleur inscrit est une
mesure de productivité couramment utilisée dans un diagnostic
d'entreprise. L'interprétation de ce ratio doit prendre en
considération les caractéristiques et la nature de la production.
Il est clair que le ratio calculé pour une entreprise productrice
d'électricité présentera une valeur nettement plus
élevée que celle obtenue dans une firme de travaux publics. Le
calcul par heure prestée permet d'introduire le personnel
intérimaire ainsi que celui mis à la disposition de l'entreprise
dans l'analyse et d'utiliser la notion de valeur ajoutée élargie.
Il importe d'être prudent dans la comparaison de ce ratio avec ceux
d'autres entreprises car rappelons que sa valeur est notamment
conditionnée par le secteur d'activité.
En ce qui concerne son évolution dans le temps, une
variation importante doit s'apprécier en tenant compte du volume de la
valeur ajoutée. En effet, les heures prestées totalisent tant
celles qui ont traits aux prestations directement imputables à la
production que celles affectées à la gestion de la structure.
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