2) Exemples
Les Roms roumains migrants circulent. Ils passent quelques
mois en France puis rentrent chez eux et repartent, quand ils ont réuni
assez d'argent pour le voyage. Si un migrant a reçu une ARH, il
possède déjà le pécule suffisant pour revenir en
France. Le temps passé en Roumanie sera donc plus réduit. Les
acteurs de cette migration que j'ai rencontrés m'ont tous fait part de
cette mobilité.
D. - «A lot of people come home, in order to see the
family. They get some money and they go back. 80 % of them went back to France,
they are still in France right now. [...] The problem is that those settlement
are like small communities, they know each other, they know where to go. If you
don't try to work with them over there, to send them back is useless. They are
not more a Romanian problem that a French problem... they are... for two weeks,
after two weeks, they are a French problem again.»118
D. met ici en avant, le fait que sans réelle insertion
en France, ou réinsertion en Roumanie, les ARH ne font que favoriser et
intensifier le phénomène de circulation migratoire. En effet,
cette migration est présente et tend à s'imposer comme un mode de
vie. Pour Catherine Wihtol de Wende, « beaucoup de ces nouveaux
migrants aspirent davantage à la mobilité qu'à
l'installation définitive. »119 G., directrice de
l'ASFRP, en a fait part au cours de notre entretien.
G. - « La famille à F., ça fait huit
ans qu'elle fait l'aller-retour. Elle est là, avec son mari, et puis ils
s'en vont. On ne les voit plus. Et puis elle revient avec sa fille et ses
petits enfants. Là ça fait depuis le mois de décembre
qu'elle est venue avec sa fille et ses petits enfants. Là ils vont
partir au mois
117Morokvasic M., « Entre l'est et l'ouest, des migrations
pendulaires », in Morokvassic M., Rudolph H. (dir.),
Migrants. Les nouvelles mobilités en Europe, L'harmattan,
Paris, 1996, p. 148.
118Annexe 1 : extraits d'entretiens.
119Wihtol de Wenden C., La globalisation humaine, op.
cit., pp. 50-51.
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de mai. [...] Il y a des gens comme ça, comme le
monsieur qui boite. Il est parti. Il est arrivé en 2006, ils ont
été expulsés. Il est parti, il est revenu et là il
est reparti de nouveau... Ils vont revenir. »120
Bien que visible, cette circulation migratoire est parfois mal
comprise ou peu reconnue. Les pouvoirs publics, comme les acteurs associatifs,
peuvent se sentir dépourvus face à un phénomène
qu'ils ne saisissent pas.
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