2.2.2.2 Théorie liée aux facteurs
individuels
Déjà Pierre Humbert cité
par Crahay (1996 : 6) s'interrogeait sur la manière
d'aborder le problème d'échec scolaire puisqu'il écrit
:
« un point essentiel du débat sur
l'échec scolaire est de savoir s'il faut traiter ce sujet sur le plans
individuel ou sur le plan collectif ».
Les facteurs individuels rassemblent les variables qui
caractérisent l'élève telles que son âge, son sexe,
estime de soi, ses aspirations scolaires. Pour des auteurs comme
Laforce, Pierre Humbert et
Lawson-Body, chacune de ces variables agit sur les
résultats scolaires de l'enfant soit indépendamment ou même
en relation avec d'autres. Sur l'âge par exemple, une étude de
Laforce sur trois cohortes d'étudiants divisés
en deux groupes d'âge (17 ans et moins ; 18 ans et plus) a abouti
à la conclusion que « les plus jeunes réussissent mieux
que les plus vieux », (cité par Compaoré,
1996 : 38).
Pour l'estime de soi, les travaux de Pierre Humbert
cité par Crahay sont à cet effet
éclairants. Ce chercheur lausannois, qui s'est beaucoup
intéressé à l'image de soi et aux idéaux des
élèves en difficulté scolaire, fait remarquer que la
nature de la relation entre
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échec scolaire et estime de soi est plus complexe qu'il
n'y paraît. Selon lui, l'intuition première laisse supposer que la
valorisation de soi est liée à la réussite et inversement
la dévalorisation serait associée à l'échec
scolaire. Mais l'on ne peut exclure que la relation aille en sens inverse car
il écrit : « si l'échec peut vraisemblablement avoir
comme conséquence une dépréciation de soi, on peut
supposer en retour qu'un enfant ayant au départ peu d'estime de
lui-même se trouve désavantagé dans les apprentissages
scolaires », (Crahay, 1996 : 193).
Quant au sexe, la plupart des recherches dans les pays en voie
de développement font ressortir la supériorité des
garçons sur les filles en indiquant que celles-ci réussissent
moins que les garçons.
Dans la même optique, il ressort d'une étude
faite par Lawson-Body (1993 : 37) au Togo qu'en raison des
ambitions scolaires plus élevées des parents pour les
garçons que pour les filles et de l'absence d'aspiration
élevée des filles elles-mêmes pour de longues
études, ces dernières réussissent moins à
l'école que les garçons. Cette situation est d'autant plus
manifeste chez les familles à bas statut socio-économique selon
l'auteur.
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