5. La période d'intervention
Notre intervention s'est déroulée sur une
durée de 6 semaines avec une augmentation croissante et progressive de
la charge de travail (figure 4 ; voir ci-dessous pour la quantification), sans
compter les phases de tests et d'apprentissage de la pliométrie qui
l'ont précédée et suivie.
Figure 4 : Evolution de la charge de travail pendant 6 semaines
(semaines 2 à 7). Les semaines 1 et 8 étaient
consacrées aux tests d'évaluation.
Charge de travail
1 2 3 4 5 6 7 8
Semaines d'entrainement
Charge de travail (%)
120
100
40
80
60
20
0
Ainsi, durant cette période, nous avions exclusivement
pour objectif le développement des qualités physiques ne faisant
intervenir que minoritairement les faiblesses techniques individuelles.
Nous avons tenté d'individualiser les charges de
travail grâce aux tests de détente verticale adaptés
effectués au début du cycle d'entrainement.
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Planification
La planification de notre intervention laisse apparaître
trois mésocycles courts de deux semaines chacun ainsi que deux phases de
tests avant et après entrainement. Le premier mésocycle est
consacré au travail de la pliométrie horizontal avec pour
objectif le développement de la coordination, de la force mais aussi de
la raideur neuromusculaire. Le deuxième mésocycle est
orienté sur un travail de pliométrie verticale avec des sauts
visant plutôt la hauteur que la longueur, ce qui augmente sensiblement
l'intensité. Le volume est également augmenté sur ce
mésocycle afin d'assurer une certaine continuité dans notre
protocole. Enfin, le dernier mésocycle de deux semaines est
consacré au travail de pliométrie verticale en contre-bas. Nous
savons que ce type de sollicitations est généralement le plus
intense et il était donc nécessaire de passer par les
étapes précédentes avant d'entamer ce mésocycle. Le
but de ce mésocycle était de développer principalement la
raideur neuromusculaire par l'utilisation d'une phase de freinage du mouvement
beaucoup plus intense et donc un renvoi également plus intense
(utilisation de l'énergie élastique par l'intervention du mode
d'action musculaire du cycle étirement-détente).
Remarque : une première
période de 4 semaines située avant le début de notre
protocole a permis aux joueuses d'apprendre la technique en pliométrie
afin de limiter le risque d'obtenir des résultats faussés par un
manque de technique individuel.
Séances
Les séances de préparation physique
étaient constituées d'un échauffement
général de 15 minutes contenant de la course, des gammes
athlétiques, de la mobilisation articulaire, d'une phase de gainage de 5
minutes pour le renforcement des ceintures et d'une phase de pliométrie
de 20 minutes environ destiné à notre protocole
expérimental.
? La pliométrie horizontale
Une séance de pliométrie horizontale est
constituée de sauts principalement de faible hauteur comme le passage de
haies basses ou encore le passage de plots écartés à
différentes distances selon le niveau de chacune. Ce travail
préliminaire est indispensable au bon fonctionnement des
mésocycles suivants où l'intensité et le volume seront
plus importants. Cette phase permet aux joueuses de préparer leur
organisme à subir des contraintes mécaniques importantes. Ce
travail s'effectue essentiellement à poids de corps. Le
développement de la coordination intersegmentaire
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et le gainage dynamique étaient
recherché. La part du travail quantitatif prime quelque peu sur le
travail qualitatif car les exercices sont relativement simples et la part de
technique nécessaire relativement faible.
? La pliométrie verticale
Pour concevoir les séances de pliométrie
verticale, nous avons eu recours à du matériel relativement
simple comme des haies hautes, des plinths, ou encore des marches de
différentes hauteurs. Les tests de sauts adaptés du SJ et du CMJ
nous ont servi principalement lors de cette phase du protocole pour
individualiser au mieux les hauteurs de sauts à franchir pour chacune
des joueuses. Cette phase de pliométrie est une suite logique à
la première phase car l'intensité augmente progressivement et le
volume également tout en nous permettant de conserver une justesse
technique. Le travail qualitatif commence à prendre une part plus
importante que le travail quantitatif car l'intensité est plus grande et
les risques augmentent. De plus, il était recherché
l'efficacité sur peu de répétitions plutôt qu'un
travail de mauvaise qualité sur beaucoup de
répétitions.
? La pliométrie verticale en
contre-bas
Ce dernier mésocycle est certainement le plus
intéressant car c'est celui où l'intensité et le volume de
travail sont les plus importants. En effet, le fait de sauter d'un endroit
surélevé vers un plan inférieur impose à
l'organisme un stress beaucoup plus important et l'oblige donc à
s'adapter d'avantage. Nous avons principalement utilisé des marches ou
encore des plinths pour cette période d'entrainement. Les hauteurs ont
été adaptées à chacune des joueuses pour limiter le
risque de blessures tout en étant au maximum de leur capacité
afin de développer de manière optimale les composantes
contractiles recherchées dans le cadre de notre étude. Le travail
qualitatif prime de manière absolue sur le travail quantitatif car le
risque de blessures augmente encore.
Remarque : nous avons également fait
attention à ce que la charge de travail entre les deux groupes soit
similaire. Pour ce faire, nous avons utilisé l'échelle de Borg
(Figure 5) associé à chaque semaine d'entrainement. Nous pouvons
donc relever les valeurs moyennes obtenues grâce à cette
échelle que nous avons multipliées par le nombre de semaines
d'entrainement (102 #177; 9 u.a pour le groupe GE et 90 #177; 5 u.a pour le
groupe GT). Nous n'avons pas observé de différence significative
quant à la charge de travail estimée entre les deux
groupes.
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Figure 5 : échelle de Borg modifiée
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