INTRODUCTION
1. Analyse succincte du handball moderne
Depuis déjà quelques années, il a
été montré que les qualités physiques à
développer en priorité dans les sports collectifs étaient
souvent bien différentes des autres types de sports. En effet, dans les
sports collectifs, nous sommes principalement confrontés à des
efforts de type intermittents, qui obligent les joueurs à disposer d'une
grande puissance aérobie, comme le montrent certaines études
(Pers et al., 2002). Cette vérité est de plus en plus
nuancée, dans le sens où ce qui est mesuré le plus souvent
est un temps relatif à un type de locomotion. C'est-à-dire que
les auteurs considèrent qu'il est plus intéressant de
développer la puissance maximale aérobie que les qualités
d'explosivité ou de vitesse maximale car les phases les plus longues au
handball par exemple sont la marche, la course lente et la course rapide
(environ 81% du temps total), le sprint ne représentant que 7% du temps
total (Sibila et al., 2004). Désormais, les auteurs ont une
approche plus qualitative de la préparation physique au handball.
Effectivement, même si les phases de sprints ne représentent que
7% du temps total, c'est durant ces instants qu'une équipe peut prendre
l'avantage sur une autre (Kyrolaine et al., 2004). L'une des
qualités physiques primordiales au handball, et aussi dans les autres
sports collectifs serait donc la vitesse maximale, ou encore
l'accélération.
2. La qualité de vitesse maximale
La vitesse maximale d'un sportif est la capacité de
celui-ci à parcourir une distance donnée le plus rapidement
possible. Comme le disent Kyrolaine et al. (2004), c'est cette
qualité de vitesse qui permettra à un athlète de prendre
ou non l'avantage sur son vis-à-vis en sports collectifs. Ainsi, il
convient donc d'orienter principalement les contenus de préparation
physique vers le développement de ce type de qualité pour cette
catégorie de sports.
D'un point de vue physiologique, le sprint est une action dont
la production d'énergie est majoritairement assuré par le
système créatine-phosphate (CP, 55%) et la glycolyse
anaérobie (34%) pour un sprint de 3 secondes, temps moyen d'un sprint en
sport collectif (Spencer et al., 2005). Pour traduire ceci, il faut
préciser que la production d'énergie par ces deux systèmes
reflète l'importance des qualités musculaires de force et
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de puissance ou encore de raideur musculaire dans la
réalisation d'un effort de type supra-maximal plus que les
qualités d'endurance musculaire ou encore de souplesse (Morin et Belli,
2003). C'est pourquoi beaucoup de méthodes de développement de la
vitesse maximale de sprint s'intéressent d'avantage au
développement des qualités musculaires avec des cycles de
pliométrie, de force maximale, de puissance maximale et de
fréquence gestuelle (Cometti, 2007).
D'un point de vue biomécanique, le sprint de courte
distance (inférieur ou égal à 100 mètres), se
traduit par un passage par trois phases successives (Mero et
al., 1992). Selon ces auteurs, la course de vitesse ou sprint se
caractérise par une première phase d'accélération
sur les 30 à 50 premiers mètres, où la fréquence
des foulées et leur amplitude augmentent progressivement tandis que les
temps de contact au sol diminuent. Une des résistances les plus
importantes pendant la phase d'accélération initiale est la force
d'inertie. Ainsi, plus l'athlète sera capable de dépasser cette
force, plus celui-ci ira vite. S'en suit une phase de maintien de la vitesse
maximale atteinte qui devra durer le plus longtemps possible afin d'obtenir le
meilleur temps de course possible. Durant cette deuxième phase, la
fréquence et l'amplitude de la foulée atteignent leurs valeurs
optimales et le temps de contact au sol représente seulement 40% du
temps total, le reste correspondant au temps passé en phase
aérienne (Allard et Blanchi, 2000). La dernière phase, si elle a
lieu, est la phase de décélération. Celle-ci doit
être la plus courte possible car elle est déterminante du temps
mis sur telle ou telle distance.
Dans la plupart des cas, au handball, la distance de course
à vitesse maximale n'excède pas les 20 à 30 mètres
(Aptel, 2005). C'est donc sur cette distance que doit être portée
l'attention pour un développement de la vitesse spécifique.
Maintenant que ce constat est établit, il devient
nécessaire de discuter de la qualité physique de
réitération de sprints étant donné qu'un match de
handball n'est pas composé d'un seul sprint mais bien d'une succession
de ceux-ci ; la capacité à les répéter étant
considérée comme déterminante dans la performance
(Cometti, 2007).
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