5. Le réflexe agoniste-antagoniste
Un développement de la force maximale serait aussi
susceptible d'agir sur les mécanismes réflexes liés
à la musculature agoniste et antagoniste. Pour des personnes peu
entrainées, lors d'un effort intense, nous pouvons voir que lorsque le
muscle agoniste est mis en jeu, le muscle antagoniste participe au même
moment. C'est un facteur limitant de la force étant donné que,
par définition, les muscles agonistes et antagonistes ont des effets
attendus opposés. Duchateau (1997) suppose que le renforcement
musculaire via l'augmentation de la force permettrait d'inhiber encore plus les
afférences des muscles antagonistes, ce qui favoriserait l'expression
des muscles agonistes en supprimant les contractions parasites. De plus
Häkkinen et coll. (1998), ont démontré lors d'une
étude qu'un entrainement en force agit sur plusieurs facteurs. Les
facteurs qu'ils ont étudié étaient la force, la section
transversale du muscle et l'electromyographie (EMG) des muscles agonistes et
antagonistes concernés. Nous avons donc pu constater que ces trois
facteurs ont évolué dans le sens où la force et la section
transversale du muscle ont augmenté similairement, l'EMG des muscles
agonistes augmente également (de 4 à 7%) via
l'amélioration de la force maximale alors que la participation des
muscles antagonistes semble diminuer (de 4 à 6%). Cela confirme bien les
affirmations de Duchateau (1997) sur le fait qu'un entrainement en force
favorise le développement d'une inhibition des muscles antagonistes.
Principes fondamentaux pour augmenter le mécanisme
réflexe d'inhibition
Afin d'augmenter l'efficacité du réflexe
d'inhibition du muscle antagoniste, un entrainement visant à augmenter
la force maximale via un procédé à charges maximales
apparaît très efficace. En effet, Duchateau (1997) a montré
que ces procédés vont augmenter la capacité du
système à inhiber la production de force des muscles antagonistes
comme le confirment Häkkinen et coll. (1998). Pour augmenter
l'efficacité de ce réflexe, nous pouvons donc clairement affirmer
qu'un entrainement en force à charges maximales (méthode des
efforts maximaux de Zatsiorski) serait le plus approprié. Ce type
d'entrainement favorise également l'amélioration du
contrôle moteur par le sujet. En effet, Duchateau (1997) nous montre que
sur des sujets non-entrainés, la
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musculature antagoniste peut influencer le contrôle du
mouvement car celle-ci provoque des contractions parasites ce qui limite la
performance du muscle agonsite. De plus, l'auteur affirme qu'un processus de
renforcement musculaire permettrait système d'augmenter le
réflexe d'inhibition du muscle antagoniste,laissant ainsi la
possibilité au muscle agoniste d'exprimer tout son potentiel (Duchateau,
1997).
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