3.La typologie des fibres musculaires
Il existe trois types de fibres reconnues qui sont les fibres
de type I, les fibres de type IIa et les fibres de type IIb ou IIx. Ces
dernières sont des fibres dites « rapides » car elles sont
majoritairement utilisées pour des efforts de courte durée et/ou
d'intensité élevée (Miller et coll., 1997). De plus, les
isoformes de chaînes lourdes de myosine que l'on peut trouver
majoritairement dans les fibres de type II sont des isoformes de type MLC3f. Le
but serait alors de pouvoir associer autant que possible les isoformes de
chaines lourdes de myosine de type II (MHCII) avec des isoformes de
chaînes légères de type MLC3f (Goubel et Lensel-Corbeil,
2003). Pour favoriser l'expression des fibres de type II, les
procédés à charges maximales sont un excellent moyen car
ils permettent une hypertrophie de ce type de fibres, bien
qu'inévitablement ces procédés agissent aussi
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sur la taille des fibres de type I (principe d'utilisation des
fibres musculaires d'Henneman) (Miller et coll., 1997). Ceux-ci nous disent
également que les procédés à puissance maximale,
c'est-à-dire lorsque la vitesse et la force sont optimales, favorisent
également le développement des fibres de type II. Ils expliquent
ce phénomène par le fait que la force
générée par le système neuromusculaire
dépasse presque immédiatement les forces externes
résistantes, ce qui a pour effet d'augmenter la vitesse
d'exécution du mouvement. Miller (2006) explique aussi que plus la
vitesse de raccourcissement du muscle est élevée, plus le nombre
de fibres II recruté sera important. Aagaard et Andersen (1998)
confirment cette hypothèse. Liu et coll. (2003) sont également en
accord avec ces résultats puisqu'ils considèrent qu'un
entrainement visant le développement de la force maximale induit une
transformation des MCH IIb vers les MHC IIa.
Principes fondamentaux pour favoriser l'expression des
fibres IIb
Les auteurs nous montrent que pour augmenter l'utilisation des
fibres de type IIb par notre corps, il est préférable d'utiliser
des charges dites légères (entre 30 et 50% du 1RM) (Miller,
1997). En effet, cette charge légère permettra au sujet de
développer une vitesse d'exécution beaucoup plus importante que
s'il devait soulever une charge lourde (courbe charge-vitesse ou
force-vitesse). Les fibres IIb étant utilisées majoritairement
pour les mouvements rapides et intenses, nous pouvons considérer que
c'est ce type de sollicitations qui permettra de développer au mieux
cette qualité. Les procédés à vitesse maximale sont
donc recommandés.
4. La raideur de la Composante Elastique Série
(CES)
Il est également possible de s'intéresser au
développement de la raideur du muscle dans le but d'augmenter
l'explosivité de celui-ci. En effet, un muscle plus raide provoque une
amélioration de l'explosivité par une augmentation de la
rigidité de la composante élastique série (CES) (Millet et
Le Gallais, 2007). Ces deux auteurs nous disent que l'augmentation de la
raideur de la CES aurait pour effet d'optimiser la transmission d'une force et
de restituer plus rapidement l'énergie potentielle emmagasiner lors du
cycle étirement-raccourcissement d'un muscle. La raideur musculaire peut
se traduire en terme de rapport entre la force maximale appliquée sur un
ressort (ici la CES) et la compression maximale de celui-ci (Millet et Le
Gallais, 2007). Cette raideur aura pour incidence de diminuer la durée
entre le cycle étirement et le cycle de raccourcissement du muscle,
comme le démontre très bien le modèle de Hill (Millet et
Le Gallais, 2007). La composante élastique série est
divisée en deux parties d'après le modèle de Shorten, une
active qui serait localisée au niveau des ponts d'union acto-myosine,
l'autre passive qui correspond à la CES du modèle de Hill (Goubel
et Lensel-Corbeil, 2003). La partie qui nous intéresse le plus ici est
la partie passive. En effet, cette composante se retrouve majoritairement dans
les tendons des muscles et de ce fait, pour diminuer le temps de la phase de
montée de force, il faut chercher à la rendre la plus raide
possible (Goubel et Lensel-Corbeil, 2003). Bojsen-Moller et coll. (2005), ont
pu montrer que la CES et plus
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précisément le complexe aponévrose-tendon
qui la compose est un déterminant de la performance en saut,
équivalent à la production d'une impulsion.
Principes fondamentaux pour augmenter la raideur de la
CES
Il s'agira dans ce cas de privilégier les
méthodes mettant en jeu le cycle étirement-raccourcissement du
muscle. La méthode la plus utilisée est la méthode
pliométrique proposée entre autres par Cometti (2001). Miller et
coll. (1997) sont en accord avec les propos de cet auteur et préconisent
également l'utilisation de cette méthode pour le
développement de la raideur de la CES ou encore la méthode
stato-dynamique qui permet également de solliciter la CES par la mise en
tension préalable au renvoi.
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