B. Processus d'amélioration des composantes de
la force explosive
L'explosivité est une qualité physique
conditionnée par de multiples facteurs. En effet, pour développer
la force explosive dans sa globalité, il n'est pas suffisant
d'améliorer uniquement une seule composante musculaire pour que
l'efficacité soit maximale. De plus, sur un profil force-vitesse (voir
Figure 1), nous pouvons déterminer deux profils différents qui
sont la puissance-force et la puissance-vitesse, en fonction de l'allure de la
courbe. Effectivement, plus la courbe aura tendance à montrer un niveau
de force élevé et un niveau de vitesse faible, plus le profil
sera dit « puissant-fort ». En revanche, plus la courbe sera à
l'avantage de la vitesse par rapport à la force, plus le profil sera dit
« puissant-vite ». Il sera donc intéressant d'en tenir compte
lors de la mise en situation sur le terrain.
1.La force maximale
Cazorla et coll. (2008), nous montrent par le biais d'une
expérience qu'ils ont réalisé, qu'il existe une
corrélation entre la performance à un test avec crochet et la
force maximale, déterminée par la masse maigre des sujets et la
coordination intra et intermusculaire. Miller et coll. (1997) confirment cette
hypothèse. En effet, les auteurs définissent l'explosivité
comme « la capacité du système neuromusculaire à
augmenter le plus rapidement possible le niveau des forces qu'il exprime
». Cela met bien en évidence que la force est une qualité au
centre du processus de développement de l'explosivité. Cometti
(2009), nous montre également que la force maximale joue un rôle
déterminant dans la production d'une force explosive. En effet, le fait
de soulever une charge lourde préalablement à un test de saut
permet d'augmenter considérablement la performance de ce saut, si
toutefois le phénomène de « fatigue musculaire » n'est
pas présent (Cometti, 2009). Les ponts d'union acto-myosine sont les
déterminants de la force. La force est directement dépendante du
nombre de ponts d'union acto-myosine (Goubel et Lensel- Corbeil, 2003). Plus le
nombre de ponts d'union créés en parallèle est grand, plus
la force générée par les muscles concernés est
importante.
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Aussi est-il indispensable pour un muscle d'être capable
de créer un maximum de ces ponts d'union, autrement dit de force, afin
de pouvoir vaincre les forces externes en présence aussi facilement que
possible, ce qui favorisera une plus grande expression de la vitesse de
raccourcissement du muscle. Afin d'augmenter le nombre de ponts d'union
actomyosine dans un muscle, il faut cependant que la longueur de
raccourcissement du muscle soit optimale (modèle de Huxley-Simmons). Ce
que nous pouvons retenir de cette idée, c'est que dans le cas d'une
application plus pratique, il est fortement recommandé de
connaître les rapports entre étirement et raccourcissement des
muscles qui seront les plus favorables à la création de ponts
d'union acto-myosine. En effet, cela pourra permettre aux athlètes
d'optimiser leur production de force. De plus, nous pouvons voir que
l'activité enzymatique d'hydrolyse de l'ATP joue un rôle essentiel
dans la production de force et dans le temps d'obtention de la force maximale.
Cette activité enzymatique va avoir beaucoup d'importance lors du cycle
attachement-détachement de la myosine et de l'actine. C'est en effet
cette activité qui va permettre de « remplir » la tête
de myosine d'énergie chimique via l'ATP qui pourra se transférer
en énergie mécanique en se liant à l'actine par la suite
(Goubel et Lensel-Corbeil, 2003).
Principes fondamentaux pour le développement de la
force maximale
Pour développer la force maximale de façon
optimale, il sera nécessaire de respecter certains principes. La charge
à soulever est un des facteurs à respecter. Effectivement, les
auteurs sont en accord pour affirmer qu'il est indispensable de soulever une
charge très proche de la charge maximale connue du sujet (1RM) pour que
les résultats soient les plus marqués possibles (Cometti, 1988),
dont le but principal est de développer un maximum les facteurs
neuro-musculaires du sujet. Miller et coll. (1997) proposent des
méthodes anisométriques comme la méthode des efforts
maximaux selon Zatsiorski (charge entre 85 et 95% du 1RM), la méthode
excentrique (charge entre 120 et 140% du 1RM), ou encore une méthode
isométrique (charge entre 80 et 100% de la Force Maximale
Isométrique). Nous pouvons aussi voir les méthodes de
développement de la force maximale par hypertrophie musculaire
(méthode du 10X10 par exemple) ou les méthodes par contrastes
(alternance entre charge lourde et charge légère) (Cometti,
1988). Le nombre de répétitions pour chacune des méthodes
devra être faible sauf dans le cas des méthodes de
développement de la masse musculaire (hypertrophie), alors que le nombre
de séries pourra être grand. La récupération devra
être en revanche suffisamment longue pour permettre aux muscles de
récupérer entièrement ou partiellement.
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