Introduction générale
Après la seconde guerre mondiale, les activités
des entreprises leur permettaient de dégager des marges
bénéficiaires assez importantes. Ces activités
génèrent de plus en plus des recettes pour les entreprises elles
même, mais aussi pour l'économie. En effet, le produit
intérieur brut (PIB) mondial a triplé entre 1953 et 1973, suivi
d'un doublement de 1973 à 1998 (FMI, 2000). De plus,
l'érosion monétaire rendait facile le remboursement des
prêts par les entreprises, car les conditions bancaires étaient
souples. Mais depuis quelques années, et précisément avec
la crise de 2007 et ses corollaires, fort est de constater un renversement de
la tendance. En fin décembre 2008, le niveau des bourses de valeur
apparaissait bien dégradé puisque les cours de leurs indices
représentatifs exprimés en dollars avaient décliné
fortement par rapport à fin décembre 2007. (USA : -38%, EUROPE :
-49%, ASIE : -42%). Aucune place boursière n'a été
épargnée. Environ 26000 milliards de dollars de capitalisation
boursière ont été détruites sur l'année soit
environ deux fois le PIB des USA ou encore quatorze fois celui de la France
(Banque Mondiale, 2009).
Selon Obstfeld et Rogoff (2009), si les
déséquilibres mondiaux n'ont pas été à l'
origine de la crise mondiale de 2007, ils en ont été cependant un
élément déterminant critique. Ces
déséquilibres liés à la mauvaise gestion
financière ont plongés plusieurs entreprises dans de grosses
difficultés financières. Certaines se sont retrouvées en
redressement judiciaire et d'autre confronter à la recherche de
trésorerie pour compenser la baisse de leur chiffre d'affaires. Le
nombre important d'entreprises touchées par la crise financière
mondiale a contribuées à dégrader la croissance
économique mondiale. En effet, en 2011, l'économie mondiale a
connu une croissance de 2.8%, ce chiffre est en baisse par rapport à
celui de 4% affiché en 2010 (ONU, DESA, 2012) en raison
essentiellement à la baisse de la demande et à des incertitudes.
La croissance dans les pays développés a diminuée, passant
de 2.7% en 2010 a seulement 1.3% en 2011 en raison à la fois des
facteurs liés à la demande et à l'offre (ONU ;
DESA 2012). La demande intérieure, notamment dans les pays
développés a stagné en raison du chômage
élevé et de l'érosion de la confiance des consommateurs et
des entreprises. La crainte d'une nouvelle récession s'étant
généralisée. Dans l'union européenne (UE), la
croissance a reculée passant de 2% en 2010 à 1.6%, la zone euro
n'enregistrant que 1.5% en 2011 (ONU ; DESA 2012).
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La croissance des USA s'est ralentie, passant elle de 3% en
2010 à 1.7% en 2011 (ONU ; DESA ; 2012) et selon les
prévisions, le taux devrait chuter à 1.5% en 2012.
L'économie japonaise, après avoir connu une croissance de 4% en
2010 s'est contractée et a chuté de 0.5% en 2011 en raison du
choc sur la consommation privée et l'investissement (ONU ; DESA
2012). Quant à l'Afrique, sa croissance a fléchie,
passant de 4.6% en 2010 à 2.7% en 2011. La crise de la dette souveraine
dans la zone euro, présente le risque de baisse le plus grave pour
l'économie mondiale en 2012 (OCDE ; 2011). Certes,
l'ombre de la crise est moins d'actualité dans le paysage financier
africain en général et particulièrement au Burkina Faso,
mais la période est propice pour se pencher sur les problèmes de
trésorerie des entreprises.
De nos jours, les problèmes liés à la
trésorerie constituent le plus souvent des goulots
d'étranglements des entreprises. Chaque année, le nombre
d'entreprises confronter à la recherche de trésorerie n'a
cessé de croitre. Selon Sion (2003) « gérer
la trésorerie et la relation bancaire », d'une simplicité
apparente, ces problèmes sont complexes et requièrent non
seulement de la réflexion mais aussi et surtout une bonne méthode
d'approche de la part du trésorier pour maitriser les techniques
permettant : d'établir les prévisions de trésorerie ;
d'équilibrer la trésorerie ; de contrôler les
prévisions et les réalisations. Pour naitre, détenir du
capital, être autonome et pérenne, les entreprises se heurtent aux
problèmes financiers. Les ressources sont rares et surtout
onéreuses. Les fonds collectés sont mal exploités
plutôt que de chercher à les fructifier en les engageant dans un
processus qui dégage une plus-value afin d'assurer l'autonomie et gommer
l'état de dépendance financière vis-à-vis de
l'extérieur. Mihigo (2007).
Ainsi, la trésorerie, poste sensible de toute
organisation est au centre de toutes les opérations mener par celle-ci
et en est la matérialisation en terme monétaire de toutes ses
décisions et opérations. Gérer la trésorerie ne
répond plus à une simple optimisation de la structure
financière. Il est crucial pour une entreprise de savoir gérer
ses ressources. Son bon fonctionnement nécessite qu'une attention
particulière soit apportée au respect des équilibres
financiers, a un suivi budgétaire, aux mécanismes de financement
des déficits et au choix de meilleures opportunités de placement.
La trésorerie de l'entreprise doit être à mesure de
contrôler l'ensemble de ces indicateurs représentatifs du
baromètre de sa santé financière. L'entreprise a besoin de
ressources financières pour faire face à ses dépenses
à court et moyen termes. Pour donc s'assurer la présence de ses
ressources en temps voulu, l'entreprise doit travailler à maintenir
l'adéquation entre ses fonds et ses besoins ; prédire ses
recettes et dépenses éventuelles ; trouver des modes de
financement ou placement optimal.
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Ainsi donc, comme toute entreprise et/ou institution, les
problèmes de trésorerie s'imposent aux établissements
publics de prévoyance sociale en général et
particulièrement à la CNSS ou nous avons effectué notre
stage. Pour élucider ce qui précède, voici un bref
aperçu de quelques problèmes que nous avons détecté
à la CNSS :
? la CNSS n'est nullement rigoureux quant au recouvrement des
loyers d'immeubles. En effet, certains locataires connaissent des
arriérés d'année de leur loyer ;
? les employeurs connaissent plusieurs arriérés
du paiement de leurs cotisations sociales (selon l'annuaire statistique
n°17 de la CNSS, 3 938 170 567 F CFA ne sont pas recouvrés de
façon spontanée sur 37 182 870 491 F CFA) ;
? l'absence d'un budget de trésorerie et la non maitrise
des outils de gestion ;
? le manque de ressources humaines à même
d'assurer une bonne planification financière.
Au regard de tout ce qui précède, une question
centrale mérite d'être posée :
Quelles sont les stratégies appliquées par
la CNSS en vue d'optimiser sa trésorerie ?
Toute entreprise désireuse d'assurer une certaine
pérennité doit respecter plusieurs règles comptables et
financières. Au nombre de celle-ci, les prévisions de
trésorerie occupent une place de choix. Mandelbrot (1989)
est l'un des prévisionnistes de trésorerie qui a
l'instar de ses prédécesseurs a marqué le monde financier
par la théorie des fractales. Quant à
N'Guyen (1972), la décision de gestion de
trésorerie au jour le jour a pour objectif principal de minimiser les
frais financiers et maximiser les produits financiers tout en garantissant la
solvabilité et le respect des contraintes règlementaires. De
plus, la couverture contre les risques financiers est d'actualité de nos
jours et représente un moyen incontournable pour pallier à la
volatilité du marché. Bodnar et al (1998)
trouvent que 50% de entreprises américaines non
financières ont recours aux instruments dérivés et que les
variations des taux d'intérêts, des taux de change et des prix
sont des sources pertinentes de risque pour respectivement 83%, 76% et 56% de
ces firmes. Tout ceci nous conduit donc à nous poser les questions
spécifiques suivantes :
? quel système de prévision de
trésorerie est utilisé par la CNSS ?
·
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quel usage est fait des excédents de
trésorerie et comment la CNSS finance-t-elle ses déficits
?
· quelles sont les techniques de couvertures
appliquées par la CNSS pour se prémunir contre les risques
financiers ?
Ce mémoire se fixe comme objectif principal
d'évaluer et de critiquer les méthodes d'optimisation de
trésorerie appliquer par la CNSS afin d'apporter des solutions aux
problèmes constatés. , Plus spécifiquement, il s'agira:
· d'évaluer la qualité des
prévisions de trésorerie de la CNSS. Celui-ci revêt une
grande importance, car il n'est pas chose aisé de connaitre la situation
de trésorerie d'une période t+1 en t. elle permettra donc
d'anticiper sur la période à venir ;
· d'analyser et critiquer les différents
placements, ainsi que le mode de financement des déficits de la CNSS.
Compte tenu de l'importance des ressources dont dispose la CNSS, la question de
l'usage a postériori à toute son importance ;
· d'évaluer les méthodes de couverture
financière de la CNSS. L'incertitude que pose le problème des
prévisions amène les entreprises à l'usage de certains
produits dit financiers pour se prémunir des incertitudes du futur.
Pour mieux cerner notre étude, dans le but d'apporter
des éléments de réponses à nos différentes
questions, les hypothèses suivantes sont formulées :
· la CNSS ne dispose pas d'un budget de
trésorerie ;
· les placements de la CNSS ne sont pas optimaux
; et le cout de ses financements est élevé
· la CNSS ne se couvre pas contre les risques
financiers
Le présent travail s'articule autour de trois
chapitres. Dans un premier temps, nous aborderons le cadre théorique de
l'étude en exposant les différentes théories relatives
à l'optimisation de la trésorerie, ensuite nous exposerons la
méthodologie de recherche à travers deux sections.. Enfin dans le
troisième chapitre, nous analyserons et discuterons les résultats
obtenu
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