La pratique du pentecôtisme et le développement intégral des fidèles lushois( Télécharger le fichier original )par Armand PASULA N'KUKITER Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010 |
1.1.2 Le pentecôtismeLe pentecôtisme est entendu ici comme une religion particulière sous sa forme d'expression doctrinale. Il est une des tendances du christianisme, donc d'obédience divine, qui a pour fondement la pentecôte. Cette dernière est la fête chrétienne qui intervient le septième dimanche après Pâques pour commémorer la descente du Saint-Esprit sur les apôtres de Jésus-Christ rassemblés à Jérusalem dans la chambre haute en attendant l'accomplissement de la promesse de leur Maître avant de commencer l'oeuvre évangélique à travers le monde entier. Le pentecôtisme, appelé aussi mouvement de pentecôte, est une mouvance protestante évangélique se différenciant des autres par l'importance donnée aux dons du Saint-Esprit. Il est similaire au mouvement charismatique, mais s'est développé plus tôt (du moins aux Etats-Unis) et s'est séparé du courant principal de l'Eglise catholique romaine. Les pentecôtistes croient que chacun, être humain, peut-être sauvé par la foi en Jésus-Christ en tant que Seigneur et Sauveur pour le pardon ou la rémission des péchés afin d'être rendu acceptable aux yeux de Dieu. Ils croient dans le baptême d'eau en tant que signe extérieur distinct que toute personne croyant en Jésus-Christ peut recevoir. Certains pentecôtistes croient que le baptême de l'Esprit Saint est toujours accompagné au départ par la manifestation extérieure du parler en langues. Ils croient aussi habituellement que la Bible a une autorité suprême et définitive en matière de foi28(*). En outre, ils insistent sur l'imposition des mains aux malades, et croient en une possible guérison divine lorsque la médecine moderne et/ou traditionnelle ne trouve pas de solution. En bref, ils se fondent sur les dons du Saint-Esprit tels que le parler en langues et leur interprétation, la prophétie, le miracle, la guérison, la parole de sagesse et de connaissance, le discernement des esprits, la foi, l'exorcisme, etc, selon 1 Corinthiens 12 dans la Bible judéo-chrétienne. 1.1.3 Le développement intégral
Le développement intégral de l'homme désigne, selon ANYENYOLA WELO « celui de tout l'homme, c'est-à-dire sous tous ses aspects (spirituel, moral, intellectuel, physique, social et économique), compte tenu de sa double dimension. C'est aussi la promotion humaine intégrale, l'humanisation ou la transformation profonde de l'homme »29(*). Par ailleurs, cet auteur pense, à ce sujet, que pour se réaliser pleinement et correctement, le développement ainsi défini doit être sous-tendu par des principes positifs d'ordre spirituel (amour, justice, solidarité, paix, entente, Le concept développement est suffisamment défini et exploité par plusieurs auteurs de par le monde. Nous n'y revenons pas ici, mais nous voulons le centrer sur l'homme. Pour parler comme MUSUA MIMBARI, « le développement exprime le progrès humais et social, lequel est à la fois qualitatif (amélioration des conditions de vie) et quantitatif (croissance économique). Le développement intégral de l'homme recouvre donc la croissance économique qui se réfère au progrès économique, à l'avoir et aussi et surtout la promotion de l'homme entraînant des mutations de structures, de mentalités et de comportements »30(*).tolérance, etc.) qui sont en fait, selon la Foi chrétienne, les principes du théisme contraires à ceux du satanisme. Il en est de même de la conception de la promotion humaine et sociale, le théisme et ses dérivés soutiennent le développement intégral de tout l'homme et de toute la société, alors que le satanisme et les siens ne visent que les intérêts égoïstes de leurs adeptes. S'agissant des rapports entre religion et développement, H. DESROCHE31(*) constate qu'il y a deux monismes qui sont souvent aux prises : - un monisme apologétique, celui pour lequel, en termes grossiers, la religion est bonne pour le développement, sous-entendu : plus il y a de religion, plus il y aura de développement ; - un monisme polémique, celui pour lequel la religion, en gros, est mauvaise pour le développement, sous-entendu : plus il y a de développement, moins il y aura de religion. L'auteur en arrive à la table abstraite de ces interrelations qu'il suggère comme suit : les signes + ou - expriment l'implication favorable ou défavorable de la religion pour le développement et réciproquement. Religion vis-à-vis du Développement vis-à-vis Développement de la religion Une religion favorable à un développement qui lui est à elle-même favorable. Max WEBER a tenté de situer dans cette réciprocité positive cette forme de religion qu'est l'éthique calviniste et cette forme de développement qu'est l'entreprise capitaliste. Une religion défavorable à un développement qui lui est réciproquement défavorable. C'est à peu près la conjoncture de l'ancien Québec français : un catholicisme de paroisses rurales défavorables à un développement urbain et industriel qui, en effet, démantèle ses soubassements sociologiques et culturels. Une religion favorable à un développement qui lui est finalement défavorable. Religion mère du développement ; étouffement de la mère par le fils. Une religion défavorable à un développement qui lui est finalement favorable. A ce propos, ANYENYOLA WELO32(*) réagit en ces termes : « La religion est favorable ou défavorable, la religion est bonne ou mauvaise pour le développement » sont des monismes ambigus, aujourd'hui dépassés. Cette conception dualiste ou juxtaposée de la religion et du développement en général doit donc être déconsidérée actuellement. Dans la mesure où, quel que soit le degré d'accent mis sur le spirituel ou le matériel, celle d'obédience satanique exceptée en raison de sa nature négative, aucune communauté religieuse d'obédience divine, même la plus radicale comme l'Association « les Témoins de Jéhovah », ne s'oppose absolument ni catégoriquement au développement humain et social. Mais la possibilité d'engagement ou de désengagement varie d'une communauté religieuse à une autre selon ses moyens. Autrement dit, toute communauté religieuse d'obédience divine est favorable au développement humain et social, mais son engagement, dans ce développement, dépend de sa doctrine, de ses possibilités, du contexte socio-historique et politique ainsi que des circonstances sociales. Tel est le point de vue qui nous intéresse dans la présente étude. * 28 Htt://WWW.fr.wikipedia.org/wiki/pentec%C3%84tisme * 29 ANYENYOLA WELO, Essai de sociologie de la religion, 2° éd., PUL, Lubumbashi, 2008, p.370. * 30 MUSUA MIMBARI, cité par ANYENYOLA WELO, Essai de sociologie de la religion, 1ère éd., PUL, UNILU, 2001, p.139. * 31 DESROCHE, H., Sociologies religieuses, éd. PUF, Paris, 1968, pp.154-156 * 32 ANYENYOLA WELO, op.cit, p. 371 |
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