La pratique du pentecôtisme et le développement intégral des fidèles lushois( Télécharger le fichier original )par Armand PASULA N'KUKITER Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010 |
1.2 Notre modèle théorique« La théorie est un système d'hypothèse plus ou moins vaste. Elle est en retour, explicative des faits isolés longtemps qu'elle tient. Elle oriente, par les problèmes qu'elle pose, la recherche scientifique qui, sans cela, serait livrée au hasard, à l'intuition, à la fantaisie des chercheurs. Une règle essentielle gouverne toutes les démarches, à tous les échelons : pas de faits sans idées ; pas d'idées sans faits »33(*). Le modèle théorique est, pour le professeur KAMBAJI WA KAMBAJI34(*), un système heuristique des concepts, des principes théoriques, méthodologiques et expérimentaux visant à tester la validité ou la portée objective des connaissances scientifiques. C'est une grille référentielle d'étude, d'analyse de lecture des forces et des faiblesses des connaissances ou résultats scientifiques. Pour le cas qui nous concerne, un modèle théorique peut-être appréhendé comme étant un travail de présentation ou de reconstitution systématique de l'armature conceptuelle, théorique ou méthodologique. Dans le cadre de cette étude, notre modèle théorique se réfère à la théorie systémiste. A l'issue de l'analyse qu'il a faite, MUSASA KABOBO35(*) fait remarquer que les modèles systémiques dégagent quatre tendances, à savoir : la tendance marxiste, la tendance actionna liste, la tendance in stabilisatrice du système et la tendance structuro-fonctionnaliste. 1.2.1 La tendance marxisteLe modèle systémique tel que proposé par K. MARX, à l'instar de G. GURVITCH, de A.TOURAINE, etc., se veut matérialiste. Il considère la société comme un système dont l'homme est la cause, l'artisan et l'acteur de son changement ou de son évolution. Fonction de la vision matérialiste du monde, fondé sur le rejet de la métaphysique dans l'explication du fonctionnement et du changement social, ce système trouve son origine dans l'économie. Ici, il se caractérise par ces forces productives qui se déploient dans un mode de production. Les rapports sociaux qui en découlent sont souvent conçus par les marxistes en termes des inégalités par rapport aux moyens de production. Ils aboutissent à une hiérarchie discriminatoire des forces productives et entraînent la naissance des classes sociales. Celles-ci, moteur de l'histoire sociale, développent leurs actions respectives par la conscience collective et individuelle que les membres ont de leurs positions sociales et de leurs intérêts. La divergence de ceux-ci, créant une conscience de classe, entraîne un processus révolutionnaire concrétisé par la lutte des classes (K. Marx) ou le conflit interne (A. Touraine), etc. Cette lutte des classes se solde par un engagement social porteur de la répression, de la discrimination et d'une société communiste (système social communiste) sans classes. L'objectif d'une telle construction systémique est la recherche du changement social. Le mérite de ses tenants tient au fait qu'ils reconnaissent cette dynamique à toute société en dépit de leur monisme caractérisé par l'unicité historique des sources de la dynamique sociale (la lutte des classes) et de leur futur unique (communisme) comme aboutissement de la dite lutte. Par rapport à notre objet d'étude, nous pensons que cette tendance du modèle systémique ne peut pas nous permettre d'atteindre l'objectif scientifique que nous poursuivons, d'autant plus que l'aspect spirituel de l'homme n'est pas pris en compte dans le processus du changement social. * 33 JANNE, H., Le système social. Essai de théorie générale, éd. de l'I.S.ULB, Bruxelles, 1968, p.44. * 34 KAMBAJI WA KAMBAJI, Critique des fondements des modèles épistémologiques, éd. La dialectique, Lubumbashi, 2001, pp. 7-8. * 35 MUSASA KABOBO, op.cit, inédit |
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