2.3. Alimentation et théorie de l'action
planifiée
La théorie de l'action planifiée (TAP) a
été modélisée par Ajzen en 1985, sur la base de la
théorie de l'action raisonnée (TAR) (Ajzen et Fishbein, 1980).
Elle à été mise en place dans le but de pouvoir
prédire des comportements à partir d'attitudes. Cette
prédiction repose sur deux principes :
- Le principe de correspondance : Les
attitudes et le comportement doivent être mesurés à un
même niveau de spécificité en termes d'action, de cible, de
temps et de contexte. Par exemple, pour prédire la réalisation de
30 min de courses sur tapis (niveau spécifique), ne pas demander
l'attitude des gens sur le sport en général (niveau
général).
- Le principe d'agrégation : la mesure
d'une dimension est plus fiable et plus valide si elle est enregistrée
en plusieurs points qu'un seul. L'attitude doit donc être mesurée
avec plusieurs items et le comportement observé à plusieurs
reprises.
Théorie de l'action planifiée (TAP) (Ajzen,
1985) :
La TAP ajoute la notion de contrôle comportemental
perçu à la TAR. Selon Sheeran (2002) l'intention comportementale
et le comportement réel partagent une variance commune de 28%. ne
recherche a d'ailleurs été faite sur la consommation de fruits et
légumes (Corner, Norman et Bell, 2002). Les résultats ont
montré que la TAP est un facteur prédictif de
l'intention de manger plus équilibré, expliquant
43% de la variance dans les intentions de comportement et 20% de façon
prospective (sur un intervalle de 6 ans).
2.4. Alimentation et considération pour les
conséquences futures.
Dès les années quarante, le concept de
perspective temporelle (PT) a connu ses premiers développements dans les
travaux de Frank (1939) et de Lewin (1942). Selon ce dernier, l'espace de vie
d'un individu ne se limite pas à ce qu'il considère dans la
situation présente, mais inclut aussi le futur, le présent et le
passé.
L'avancée de la médecine à permis de
repérer certains comportement dits « facteurs de risque »
(tabac, alcool...) ou « facteurs protecteurs » (manger
équilibré....) pour des maladies (cancer, maladies
cardio-vasculaire...). Réaliser certains comportements maintenant
permettrait donc d'être en meilleure santé plus tard.
Nous nous intéresserons donc plus
particulièrement ici à la notion de perspective temporelle future
(PTF). Elle à été definie par Kastenbaum (1961) comme une
« considération générale pour les
évènements futurs ». En 1994, Stratman et al. proposent le
concept de considération pour les conséquences futures. Il est
supposé être une différence interindividuelle stable dans
la façon dont les gens considèrent les conséquences
immédiates vs lointaines de leurs comportements. Ils établissent
donc une échelle afin de mesurer ce concept : l'échelle de
considération pour les conséquences futures (CFC).
L'utilité du concept de CFC a été
démontrée dans plusieurs études portant principalement sur
les comportements écologiques et les comportements de santé. En
effet, il a été démontré que la façon dont
les gens considèrent l'impact de leurs actions sur l'avenir est
importante pour le choix de certains comportements.
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