Partie 1
Présentation et analyse des concepts
A. Le groupe :
I. Définition :
La définition du groupe s'avère très
complexe .Par exemple, on peut considérer comme groupe une équipe
de foot, un club de danse...Mais peut on dire que les personnes qui se
rencontre l'après midi dans le stade pour suivre une compétition
forment un groupe ?un ensemble d'individus ne constitue pas
nécessairement un groupe.
L'interaction entre les membres constitue la
caractéristique primordiale d'un groupe. Les membres d'un groupe doivent
dépendre les uns des autres .Il faut qu'il existe des sentiments
d'attirance interpersonnelle parmi les membres d'un groupe pour qu'ils puissent
interagir pour réaliser un travail.
À partir de la polysémie quasi évidente
du terme groupe, les chercheurs ont tenté de définir à
quel moment un rassemblement d'individus devient un groupe.
1) Une identité sociale
commune :
Selon la Théorie de l'Identité Sociale (TIS) de
Tajfel, Turner et leurs collaborateurs (Hogg et Abrams, 1988 ; Tajfel, 1972,
1978 ; Tajfel et Turner, 1979), un groupe social est une collection d'au moins
deux individus qui ont la même identité sociale. Deux individus
constituent un groupe dès lors qu'ils se définissent
eux-mêmes de façon identique, c'est-à- dire qu'ils ont la
même définition de ce qu'ils sont, de ce qui fait leurs
spécificités et de ce en quoi ils sont différents des
autres. Ainsi, deux individus placés au même endroit au même
moment peuvent effectivement constituer un groupe, au sens où ils
peuvent avoir la même identité sociale. Cependant, cette
identité repose de façon certaine sur un collectif plus large.
Cette affirmation peut être illustrée en reprenant l'exemple
proposé par Hogg et al. (2004). Pour ces auteurs, deux canadiens qui se
rencontrent dans le désert, peuvent se sentir canadiens et agir en tant
que tels. Toutefois, ils ne constituent pas réellement un groupe. Le
groupe auquel ils appartiennent est celui des canadiens et non celui de deux
d'entre eux égarés dans le désert. Par ailleurs, les
chercheurs appartenant à cette école de pensée semblent
quasiment unanimes pour ne pas considérer la dyade comme un groupe.
Selon eux, pour être défini comme un groupe, un rassemblement
d'individus doit comprendre au moins trois personnes, à défaut de
quoi aucun des processus de groupe nécessaires à son
fonctionnement ne peut se mettre en place. Le groupe serait donc un
rassemblement d'au moins trois personnes ayant une identité sociale
commune.
2) Une interdépendance de
destins :
Pour d'autres auteurs, le degré de similarité
des caractéristiques des individus n'est pas suffisant pour
définir un groupe. Pour eux, ce qui est primordial pour
déterminer les individus appartenant à un groupe donné,
c'est l'interdépendance de leurs destins. McGraph (1984) présente
le groupe comme un rassemblement social comprenant une conscience mutuelle et
une interaction potentielle mutuelle. Cette dernière
caractéristique du groupe qui sous-entend que chaque partie du groupe
peut influencer et être sous l'influence des autres parties, semble
capitale. Ainsi, McGraph (1984) souligne que de nombreux rassemblements
d'individus ne sont pas des groupes car ils ne comprennent pas cette
interaction mutuelle.
Carron et Hausenblas (1998) proposent cinq critères
communs à de nombreuses définitions permettant de cerner le
concept de groupe :
a.
Un destin commun :
Le premier critère renvoie à la notion de destin
commun. Pour eux, cela suppose que quelles que soient les actions des membres
d'un groupe, les événements intervenant dans le groupe tout comme
les résultats du groupe, influencent tous les membres de ce groupe.
Ainsi, par exemple, même si la contribution des membres d'un groupe dans
une tâche donnée n'est pas nécessairement comparable, c'est
le groupe entier qui réussit ou qui échoue dans sa tâche.
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