INTRODUCTION :
L`équipe sportive est un lieu ou se font et se
défont des relations, tantôt améliorant l`efficacité
du groupe, tantôt la réduisant. Les entraineurs traduisent cet
état par plusieurs notions à savoir l`identité, l`esprit
d`équipe, la complicité, la coopération ou la
cohésion....etc. La recherche de cette dernière notion est, pour
tout entraineur, un souci permanent. Ce pendant, la compréhension des
phénomènes liée à la cohésion d`une
équipe sportive, dans une situation donnée, ne peut se concevoir
que dans une perspective systémique. En effet, l`individu,
l`équipe et l`environnement sont les éléments qui
influencent les plus ; la mise en place d`un réseau d`interaction
des individus face à toute tache.
Le football, comme beaucoup d`autre sport collectif,
n`échappe pas de cette règle. En effet, la réussite dans
cette discipline collective exige l'amélioration des qualités
physiques, techniques et tactiques, ainsi que l'optimisation des facteurs
psychologiques et psychosociales (Bizzini et Piffaretti, 1998).
Néanmoins, plusieurs études ont montré que la
réalisation d'une telle tache exige la collaboration de tous les membres
du club (Carron & Garvie, 1978 et Kozub & McDonnell, 2000). Le cas
échéant, induit des performances inattendues voir même
l'échec. D'ailleurs, Il existe dans le jeu de football de nombreuse
exemple d'équipe talentueuses et prometteuses qui n'ont pas
réussi à percer au plus haut niveau, ni même à
actualiser totalement leurs potentiel, perdant parfois tous leurs moyens lors
des évènements importants : Le Real de Madrid, durant les
années 90, a cherché la Coupe de la League des Champions d'Europe
avec tous ses stars et elle n'a pas réussi.... A l'inverse, plusieurs
autres équipes moins brillantes ont arrivé à tirer le
meilleur d'eux-mêmes, se sont trouvées capables d'exceller face
à l'adversité et de rebondir après un revers :
l'Équipe Nationale de la Zambie, après la mort de la
première équipe dans un accident d'avion, a put atteindre la demi
finale de la Coupe d'Afrique des Nations en 1998, avec la deuxième
équipe.
Face à une telle divergence, une question se pose se
rapportant aux facteurs déterminant de la réussite d'une
équipe de football. L'analyse de la littérature suggère
que le potentiel athlétique, la maitrise des techniques et des tactiques
constituent assurément les paramètres les plus importants du
succès. Néanmoins, l'expérience a montré que
l'addition simple des talents dans une équipe ne suffit pas. Une phase
d'ajustement, de synchronisation, d'apprentissage est d'ailleurs
recommandée pour installer la cohésion qui garantie la
performance globale de l'équipe.
En effet, l'obligation des résultats inhérents
au football moderne, les pressions temporelles, les rapports conflictuels, les
pressions du match, la remise en cause de l'intégrité physique et
la peur de l'échec constituent autant de facteurs qui sont
affectés par la cohésion de l'équipe. D'ailleurs et dans
la perspective du succès, de nombreuses recherches menées en
milieu footballistique professionnel ont montré un effet positif de la
cohésion sur la performance de l'équipe. Ces études ont pu
montrer que la cohésion de l'équipe est souvent mise en avant
dans l'explication du succès dans le sport interactif professionnelle.
L'objectif principal de l'étude consiste à
examiner la nature de la relation pouvant exister entre la perception
collective de la cohésion et le succès de l'équipe. En
d'autres termes, un processus de groupe, à savoir la cohésion,
influence-t-il la performance footballistique des équipes
amateurs ?
Le présent travail sera organisé comme
suit : Une première partie consacrée pour la
présentation et l'analyse des concepts ainsi que les variables qui
constituent la base de cette étude. La cohésion et le groupe
seront donc successivement présentés avant d'envisager leurs
relations avec la performance. Ensuite une troisième partie
consacrée à l'outil d'investigation choisi pour mesurer la
cohésion ainsi que le protocole expérimentale. Enfin, une
quaterième partie réservée à l'analyse et
l'interprétation des résultats afin de tirer quelques conclusions
et avancer certaines recommandations pratiques.
Problématique et
hypothèses :
IV. Problématique :
Plusieurs études ont montré l'existence d'une
forte relation entre la cohésion et la performance. Selon Carron et al.
(2002), la définition de la cohésion laisse intuitivement penser
que plus la cohésion augmente, plus l'équipe sera victorieuse.
D'ailleurs, Carron (1998) a défini la cohésion d'une
équipe comme étant « un processus dynamique
reflété par la tendance qu'ont les membres d'un groupe à
rester proche les uns des autres et demeurer unis dans la poursuite de ses
objectifs et/ou de la satisfaction de leurs besoins affectifs ».
De nombreuses recherches ont montré également
cette relation positive entre la cohésion et la performance (Carron et
Garvie, 1978 ; Granito et Rainey, 1988 ; Kozub et McDonnell, 2000 ; Slater et
Sewell, 1994 ; Westre et Weiss, 1991 ; Widmeyer et Martens, 1971 ; J. M.
Williams et Hacker, 1982 ; J. M. Williams et Widmeyer, 1991). D'ailleurs, la
méta-analyse de Carron et al. (2002) propose encore une autre voie de
compréhension de la relation cohésion-performance en montrant
qu'il n'existe pas de différence significative entre la relation
cohésion-performance et la relation performance-cohésion.
Cependant, d'autres recherches à l'instar de celle de Lenk (1969) et de
Landers & Leuschen (1974) ont décrivé que la relation est
négative.
Pour Widmeyer (1997) la dimension la plus fortement
corrélée à la performance est la dimension sociale. En
réalité, peu d'études corroborent ses résultats. Au
contraire, Boone et al. (1997) signalent que la cohésion sociale
pourrait avoir des effets négatifs sur la performance. De son
côté, Fox (1984) ne détecte aucune relation significative
entre la cohésion et le succès. Cela le conduira à penser
qu'il est possible de trouver soit une relation positive, soit une relation
négative et que par conséquent, la cohésion peut ou non
augmenter les succès de l'équipe.
Mullen et Copper (1994) affirment également que l'effet
le plus important est celui de la performance sur la cohésion. Leurs
résultats suggèrent que les changements de cohésion
engendrés par la performance sont plus forts que les changements de
performance engendrés par la cohésion. Pour d'autres auteurs,
l'impact de la cohésion sur la performance est plus fort que celui de la
performance sur la cohésion. Contrairement à leurs attentes,
Chang et Bordia (2001) montrent que la cohésion est uniquement un
antécédent de la performance, un niveau élevé de
cohésion devant alors produire une performance élevée.
En s'appuyant sur ses études on peut affirmer que le
problème qui se pose c'est que personne ne peut pas négliger
l'existence de la relation entre la cohésion et la performance mais la
nature de cette relation n'est pas claire.
La cohésion désigne l'ambiance qui règne
dans une équipe lorsqu'elle évolue sur le terrain
(cohésion opératoire) ou en dehors (cohésion sociale).
Cette ambiance se traduit par une forte attirance des joueurs envers leur
équipe et un fonctionnement uni du collectif.
La relation entre cohésion et performance a beaucoup
été étudiée. Mullen & Copper(1994), dans une
méta-analyse, relèvent 66 études, dont 92% rapportent une
relation positive entre performance et cohésion opératoire.
Carron et Stevens (2002) retrouvent par ailleurs ces résultats.
Cependant, le rôle de la cohésion sociale semble être mis de
côté. Pourtant, on peut se demander si la cohésion est
identique en fonction du niveau de jeu. Granito et Carron (1982) ont
comparé la cohésion chez des joueurs de football américain
évoluant au niveau Collège à ceux évoluant au
niveau High Schéol. Ils remarquent une cohésion opératoire
plus importante pour les joueurs évoluant au niveau High School, mais
ne remarquent aucun résultat concernant la cohésion sociale.
Cependant, on peut se demander s'il existe de différence de
cohésion en fonction du niveau de jeu des équipes.
En effet, chez les équipes dites «
professionnelles », les joueurs et les dirigeants viennent faire «
leur travail » sans ressentir forcément le besoin de
développer des relations sociales avec leurs coéquipiers. Alors
qu'au niveau amateur, l`objectif implicite de chaque membre de l`équipe
est la réussite collective c`est à dire que la cohésion
joue un rôle important dans la réalisation de la performance.
L'objectif principal de cette étude alors sera
d'examiner la relation pouvant exister entre la cohésion de
l`équipe et son succès dans un niveau amateur (cas des
équipes de la division régional du nord ouest de football).
Questions de recherche :
La cohésion change elle d`une équipe a une autre
dans la division régionale de football amateur ? Ya il des
corrélations entre les différentes composantes de la
cohésion (des joueurs et des responsable du club) et la performance de
ses équipes ?
V. Les hypothèses :
Hypothèse 1 : la
performance footballistique d`une équipe dépendrait d'une
façon significative de la cohésion générale de
l'Equipe (joueurs et dirigeants).
Hypothèse : 2 : la
performance footballistique d`une équipe dépendrait d'une
façon significative de la cohésion générale des
joueurs.
Hypothèse : 3 la performance
footballistique d`une équipe dépendrait d'une façon
significative de la cohésion générale des dirigeants.
Hypothèse 4 : la
performance footballistique d`une équipe dépendrait d'une
façon significative de la cohésion
sociale de l'Equipe (joueurs et dirigeants).
Hypothèse 5: la performance
footballistique d`une équipe dépendrait d'une façon
significative de la cohésion sociale des
joueurs entre eux.
Hypothèse 6 : la
performance footballistique d`une équipe dépendrait d'une
façon significative de la cohésion sociale
des dirigeants.
Hypothèse 7: la performance
footballistique d`une équipe dépendrait d'une façon
significative de la cohésion opératoire
de l'Equipe (joueurs et dirigeants).
Hypothèse 8: la performance
footballistique d`une équipe dépendrait d'une façon
significative de la cohésion opératoire
des joueurs entre eux.
Hypothèse 9 : la
performance footballistique d`une équipe dépendrait d'une
façon significative de la cohésion
opératoire des dirigeants
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