1-2-2-Effets sur la Faune :
La faune est exposée aux pesticides en mangeant
des aliments ou de l'eau contaminés, en respirant les vapeurs des
pesticides ou en absorbant les pesticides à travers leur peau. Les
prédateurs peuvent être empoisonnés en mangeant des animaux
qui ont été exposés aux pesticides. Beaucoup
d'insecticides affectent le système nerveux des animaux sauvages, ce qui
peut interférer avec leur capacité à survivre ou à
se reproduire. Les pesticides peuvent aussi passer à travers le placenta
ou affecter les oeufs des oiseaux ou des reptiles, ce qui cause des
affaiblissements ou des défauts qui apparaissent plus tard dans la vie.
Les herbicides, utilisés pour tuer les mauvaises herbes, affectent les
plantes qui sont importantes pour la survie de la faune. Les poissons, les
amphibiens et les insectes aquatiques sont spécialement susceptibles
à la contamination de l'eau par les pesticides. Ceci affecte aussi les
animaux comme les canetons qui sont dépendants de ces créatures
pour survivre [121].
1-2-2-1-Évaluation du danger :
On effectue des essais d'écotoxicité,
généralement en laboratoire, sur des espèces
représentatives et compatibles avec le contexte expérimental
(biologie connue, espèces peu sujettes à des variations
génétiques, espèces d'une maintenance facile et de faible
coût, espèces ayant un rôle important dans les
biocénoses). De nombreuses études permettent donc d'identifier
les dangers à court, moyen et long terme pour les espèces non
cibles. Les effets que peut avoir un pesticide sur les organismes autres
que sa cible sont de deux types:
Ø La toxicité aiguë ou létale qui
est liée à une pollution majeure et ponctuelle du milieu
provoquant la mort des organismes.
Ø La toxicité chronique qui est le plus souvent
liée à une exposition prolongée à de faibles
concentrations de polluants qui vont induire des effets directs ou indirects
sur les organismes et les populations (modification de comportement, de
fertilité...). A long terme la toxicité chronique peut conduire
à des malformations congénitales, voire à la mort
prématurée des individus ou des populations.
Les pesticides s'accumulent au fil de la chaîne
trophique pour se concentrer dans les derniers maillons de cette chaîne,
d'où les effets indirects que peuvent avoir les pesticides sur certain
organisme. La présence de produits phytosanitaires dans le milieu
naturel est de nature à nuire aux espèces non cibles et
représentatives de groupes faunistiques et floristiques exposés.
Les éventuels effets de la substance sont évalués
[122].
![](Etude-sur-les-pesticides39.png)
Figure 21. Exemple de l'accumulation du DTT (organochloré
interdit) dans la chaîne trophique [123].
1-2-2-1-1-La toxicité aquatique
:
Poissons (salmonidés, cyprinidés),
daphnies, algues ; globalement, il faut noter que les poissons et les
organismes aquatiques sont sensibles à la toxicité de certains
pesticides à de très faibles concentrations (de l'ordre du
microgramme par litre, soit 0.000001 g de produit phytosanitaire présent
dans 1 litre d'eau ou 0.001ppm). On peut estimer plusieurs types de
toxicité : la toxicité aviaire, la toxicité apicole,
la toxicité sur les insectes non cibles ,la toxicité pour les
organismes du sol, la toxicité pour les auxiliaires non cibles [122].
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