1-2-2-2-Les oiseaux :
1-2-2-2-1-Les pesticides les moins toxiques pour
les oiseaux:
Certains pesticides sont beaucoup plus spécifiques
et moins toxiques pour les oiseaux, mais il faut toujours les utiliser avec
soin. Par exemple, les pyréthrines de synthèse sont plus
sélectives que les organophosphorés et les carbamates et ne sont
normalement pas très toxiques pour les oiseaux ou les mammifères.
Mais attention, ils sont particulièrement toxiques pour les poissons,
les batraciens et les invertébrés terrestres et aquatiques. La
sélectivité est bien souvent un concept relatif. En
général, les microbes spécifiques d'un ravageur
ou qui s'attaquent à un nombre limité d'insectes
apparentés, ainsi que les insectes prédateurs ou
parasites lâchés en grands nombres sur un ravageur
particulier constituent les moyens les plus sélectifs de lutter contre
les insectes nuisibles et sont ceux qui perturbent le moins le milieu naturel.
Le Bacillus thurigiensis kurstaki (Btk) est un microbe employé
communément pour détruire l'intestin de la chenille. Les
chenilles nuisibles comprennent la spongieuse, la tordeuse des bourgeons de
l'épinette et la pyrale du maïs. La plupart des herbicides et
fongicides ne sont pas trop toxiques pour les oiseaux ou d'autres animaux.
Toutefois, en laboratoire (mais pas encore en milieu naturel), plusieurs
d'entre eux se sont révélés nuisibles à la
reproduction des oiseaux. De plus, plusieurs de ces produits sont toxiques pour
les poissons et les vers de terre, de sorte que certains oiseaux risquent de
trouver moins de nourriture dans la nature après leur application
[124].
1-2-2-2-2-Effets sur les
oiseaux :
Un pesticide peut tuer l'oiseau directement,
l'empoisonner sans le tuer ou avoir un effet indirect sur lui en
réduisant sa nourriture ou la couverture végétale qui
l'abrite [124].
1-2-2-2-2-1-L'empoisonnement létal :
Les insectes et la végétation qui ont
été pulvérisés d'insecticides peuvent receler
suffisamment de résidus pour tuer des oiseaux affamés. Une
mortalité massive, comme celles décrites dans l'encadré 1,
peut survenir même lorsque les pesticides sont appliqués de
manière responsable, selon les instructions inscrites sur
l'étiquette, c'est pourquoi il importe de surveiller le
rendement du produit et de signaler tout problème. Il suffit d'une ou
deux petites granules des organophosphorés ou carbamates les plus
toxiques pour tuer un petit oiseau. En outre, la quantité de
résidus de pesticide qui reste dans l'estomac des oiseaux et
mammifères empoisonnés peut être suffisante pour provoquer
la mort des prédateurs et nécrophages comme l'aigle et la
corneille. [124]
1-2-2-2-2-2-L'empoisonnement
sublétal :
L'empoisonnement n'entraîne pas toujours une mort
immédiate. L'oiseau empoisonné perd parfois du poids, ce qui
diminue sa capacité de combattre d'autres stress, comme les
intempéries. L'oiseau peut aussi moins chanter et ainsi, ne plus attirer
de partenaire ni défendre son territoire. Il pourrait élever une
plus petite famille, apporter moins de nourriture aux oisillons ou avoir un
comportement anormal avec son partenaire. Un oiseau affaibli risque aussi
d'être moins en mesure d'échapper à un prédateur ou
de se défendre contre lui. Les conséquences ne sont pas toujours
faciles à prédire. Des oiseaux chanteurs qui ont fait leur nid
dans de l'herbe pulvérisée de carbofuran, un insecticide toxique,
ont survécu et élevé leurs petits sans problème,
mais des goélands ont péri et des Chevêches des terriers
ont abandonné leurs nids et disparu dans les mêmes conditions
(voir encadré 1). Les espèces capables d'éliminer
l'insecticide de leur organisme avant qu'une dose létale ou
débilitante ne soit acquise sont celles qui arrivent à survivre
[124].
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