A partir des quatre niveaux de concertations définis
par Hervé Saillet, il est possible d'analyser le caractère
participatif de la ZAC.
La politique de communication coordonnée par l'Agence
de communication 4 Août (gazette mensuelle de la Ville, Dazibao, site
Internet, etc.), permet de communiquer et d'informer les citoyens. Elle est
particulièrement développée dans ce projet. La
communication a notamment vocation à séduire les habitants pour
les inciter à acheter un logement dans la ZAC. Par exemple, un article
de la Gazette de RisOrangis datant de janvier 2009 vante les économies
de facture d'énergétique (baisse de la TVA, bâtiments moins
énergivores).
Une journée « portes ouvertes » avait
été organisée au début du projet, en 2001, au cours
de laquelle plus de 500 personnes ont visité le site et ont
exprimé leurs opinions vis-à-vis du projet dans un cahier de
doléances. Cinq thématiques principales en sont ressorties : la
préservation du patrimoine naturel et bâti, la maîtrise de
la densité, la mixité fonctionnelle et sociale et la gestion des
transports (circulation, stationnement). Cet événement peut
être considéré comme faisant partie d'une démarche
de diagnostic partagé.
La maîtrise d'ouvrage tiens également compte des
associations, comme celle des pêcheurs qui participe à l'entretien
des 7 hectares du parc et qui souhaite préserver ses zones de
pêche, ou le Centre Autonome d'Expérimentation Sociale (CAES)
composée d'artistes qui souhaitent mettre en place un programme
culturel.
Des ateliers ont été organisés,
permettant aux citoyens (riverains, futurs habitants) de rencontrer les acteurs
du projet et de mener ensemble des réflexions autours de certains
thèmes spécifiques tels que le commerce, la circulation ou le
plan masse. Si un thème, au regard des habitants, demande davantage de
réflexion et de discussion, de nouvelles sessions sont
organisées. Ces ateliers thématiques permettent de sensibiliser
les usagers / habitants qui ont témoigné de leur satisfaction
vis-à-vis de ces ateliers au cours desquels ils ont l'impression
d'être entendus. Ils ont aussi mentionné la proximité des
élus de la Ville de Ris-Orangis et leur disponibilité. Ces
éléments laissent donc penser que la Ville mène une
politique de participation autour de ce projet.
On dénote aussi des prémices de
codécision lors, par exemple, d'une journée porte ouverte durant
laquelle le Maire a proposé aux habitants de se prononcer sur le choix
d'un architecte pour la réhabilitation de l'îlot de la grande
halle. Les habitants, non accompagnés pour leur expliquer les
différents concepts, se sont probablement attacher à juger
uniquement le caractère esthétique des six propositions. Par
ailleurs, l'architecte avait déjà été choisi par la
maîtrise d'ouvrage environ une semaine avant la journée porte
ouverte. Dès lors, si les citoyens avaient désigné un
autre architecte que celui choisi par la maîtrise
d'ouvrage, on est en droit de se demander si le Maire aurait
réévalué son choix, comme il l'a pourtant affirmé
auprès de son équipe. Cet exemple montre que la limite entre la
communication et la réelle intégration des citoyens dans le
projet. Dans la globalité, on peut considérer que les usagers /
habitants ne sont pas associés aux processus de pilotage et
décision. La coproduction et la codécision ne sont donc pas mises
en oeuvre dans le projet. La Ville de Ris-Orangis pratique donc une
concertation partagée.
La mise en place d'une stratégie
énergétique dans le projet de l'Eco-quartier du Val de Ris ne
change la politique de concertation. L'énergie est en effet
considérée comme aspect parmi d'autres et ne fait pas l'objet
d'une communication spécifique, excepté pour la communication
type marketing du projet.