2.3 Chants de recueils et liturgie, quid de la
complicité ?
Les chants de recueils et la
liturgie du culte protestant font preuve historique d'une complicité.
Ils se complètent dans le travail du culte. Nous venons de parcourir la
liturgie du culte protestant dans son contenu. Si, à la limite, nous
n'avons pas pu passer tout en revue, d'aucuns trouveront que nous sommes quand
même allé plus loin dans la quête des liens qui
rapprocheraient les chants de recueils à la liturgie du culte protestant
dans l'ensemble.
Les chants de recueils missionnaires,
depuis la Réforme, sont complices dans l'adéquation
hymnologique et liturgique. Ceci est manifeste dans ses thèmes
variés par rapport au calendrier et aux moments liturgiques. Le survol
des éléments liturgiques du culte que nous venons de
réaliser dans les points qui précèdent, témoigne
d'une grande convergence entre les deux. Cette convergence trouve, à
notre sens, son fondement sur l'un des grands principes protestants. Nous
faisons ici allusion au sola scriptura. Ainsi, tantôt cette
convergence transparaît dans les poèmes, par rapport aux chants et
ses questions hymnologiques d'une part, tantôt elle transparaît
dans les paroles liturgiques qui passent au crible des Saintes-Écritures
par rapport à la liturgie du culte.
Gardant une distance vis-à-vis de
l'adéquation et de la convergence entre les chants de recueils et la
liturgie du culte, il peut se soulever quelques préoccupations.
Retenons-en une majeure. Que les fonctions liturgiques soient
étroitement liées entre les deux, c'est presque
l'évidence. Mais en réalité, qu'il y ait la
non-utilisation, tacite ou manifeste, des recueils de chants missionnaires ou
la production voire une simple révision adaptée de ceux qui
existent encore, aux fins de sauvegarder la différence ou l'exception
protestante de cet héritage, aucun vrai protestant ne le comprendrait.
Avant de nous lancer dans l'appréciation
de l'héritage missionnaire, retenons que la liturgie est le moniteur du
culte. Les chants de recueils se constituent en un partenaire sûr de la
liturgie. Dans cette modeste étude, nous avons tenté de
démontrer leur efficience sur le plan liturgique. Faut-il encore qu'ils
soient connus par la majorité des fidèles rassemblés au
culte pour produire des effets. Mais une question par rapport à la
liturgie peut se poser en ces termes: conviendrait-il de soutenir
l'idée selon laquelle seule la liturgie offrirait au culte sa
solennité et sa sacralité ? Est-ce pour autant que Dieu
n'agit ni n'agrée un culte qui se célèbre sans
liturgie ? C'est là un chemin sûr vers de nouvelles
interrogations que nous lancent les prochaines études.
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