Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels( Télécharger le fichier original )par Maurice Mondengo Iyoka B Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008 |
De 2000 à ce jour, nous avons mené des recherches sur le chant mieux sur l'hymnologie. En son temps, nous avions une certaine préhension de ce terme que nous poursuivons dans la présente étude. Notre travail qui a porté sur « la problématique du chant à l'école du dimanche»1(*) pour enfants, essaie de retracer l'étymologie du vocable «chant» qui vient du verbe latin cantere - littéralement, se traduisant par « former avec la voix une suite de sons musicaux »2(*). Le chant se définit comme «un air chanté, composition musicale destinée à la voix, généralement sur des paroles»3(*). Il est aussi ce qu'on peut appeler «poème didactique», traduit de l'hébreu « Maskil » : attentif, qui rend intelligent. Ce mot figure dans le titre des Ps 32 ; 42 ; 44 ; 45 ; 52 ; 53 [...]. Un terme de la même racine se traduit au Ps 32 : 8 : «Je t'instruirai »4(*), «Maskil » traduisant le sens de méditation poétique. Enfin, une quatrième définition du chant voit en ce mot le sens grec du verbe hymnéo, hymner. De cette forme, on fait sortir le mot hymne ou chanter une hymne, un psaume ou un cantique spirituel à Dieu « sous l'inspiration de la grâce »5(*), détail important qui confirmerait l'explosion de chants liturgiques dans un culte individuel ou public. 1.1.1.2 Le chant dans la vision hymnologique de James LyonL'hymnologue James Lyon nous propose quelques indications définitionnelles capables de nous amener à la préhension du concept. Pour lui, dans sa vision hymnologique, parler de chant ou encore de l'hymne implique, par définition, la « louange » (laus - Lob) qui, elle-même, s'appuie linguistiquement - par l'ancien haut-allemand (althochdeutsch) - sur les mots liebe (« bien-aimé »), loben (« louer »), geloben (« faire voeu de » - engagement), glauben (« avoir la foi ») et Lied, (du moyen haut allemand lietd = « chant » - de l'ancien haut allemand liod (leut) = « louer »). Meister Lyon pense que le chant, en tant qu'il fait partie de la vie, il précède la parole, puis s'associe harmonieusement à elle. Le chant confère une dimension supérieure à la Parole par la valorisation du sentiment. Il cite Clément d'Alexandrie (ca 150 - ca 215), qui trouve dans le chant le « modèle d'une présence intense et heureuse au monde ». Il fait allusion au Christ qui enseigne un « chant nouveau » pour une « vie nouvelle ». Il trouve que la compréhension de la Parole se fait par le « coeur » - siège de l'intelligence - dont le chant est la manifestation la plus probante et que le chrétien qui chante préserve un héritage vital entretenu.6(*) Les présupposés de cet auteur sur le chant peuvent se résumer en ces quelques lignes. Le chant qui précède la Parole et finit par s'harmoniser avec elle dans la valorisation du sentiment, pour incarner la présence intense et heureuse au monde en vue d'une vie nouvelle repose sur la participation de l'Esprit et de l'intelligence pour être autre chose qu'un cri tout animal. Ce faisant, il doit requérir la participation de l'esprit et de l'intelligence. C'est ici que les instructions pauliniennes, spécialement, dans sa lettre aux Ephésiens ne seront pas seulement d'ordre indicatif mais aussi impératif. Car situées dans la partie morale des Épîtres concernées (Colossiens et Ephésiens), elles incitent à retrouver le chemin du Christ dans le contexte de crise qui sévissait à Colosses, hier, et partout là où il y a Église aujourd'hui, en vue d'amener chaque homme, chaque femme à se défaire du « vieil homme » qui empêche l'explosion en nouveau cantique et de revêtir « l'homme nouveau » aux fins d'être capable d'entonner avec joie, dans la solidarité de la communauté, le « chant nouveau » pour le Seigneur. Le sens de la joie qui explose en cantique, en provoquant la solidarité par le fait d'entraînement de l'unité de coeurs et de voix est à considérer. C'est ici le lieu de tenter de saisir la compréhension du chant dans la vision du théologien liturgiste Josef Ratzinger.
* NOTES DU PREMIER CHAPITRE1 Nous faisons allusion ici à notre Travail de Fin d'Etudes qui a porté sur la problématique du chant à l'Ecole du dimanche. Pour une culture de compétences psychosociales chez les enfants, Faculté de Théologie, UPC, 2000. C'est dans ce travail que, pour la première fois, nous tentions de comprendre la quiddité du chant. * 2 Dictionnaire Robert Méthodique, Paris XIe, 1983, p. 218. * 3 Ibid., p. 218. * 4 Nouveau Dictionnaire Biblique révisé et augmenté, Saint Légier, Emmaüs, 1992, p. 20. * 5 Ibid., p. 210. * 6 J. LYON, Cours d'Introduction à l'Hymnologie, source électronique, Internet www.hymnologie.com . |
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