2.4 Conclusion partielle
Après avoir parcouru
l'histoire de la création et la production des chants de
l'assemblé pendant les périodes et sur les principaux territoires
de la Réforme au premier, ce deuxième chapitre s'était
fixé le but de nous rappeler l'autre histoire. C'est celle du
protestantisme qui contient le culte protestant. Nous avons cherché
à avoir d'une compréhension adéquate du culte protestant
et cela dans ses traits caractéristiques. Pour ce travail de rappel, sur
le protestantisme, à la partie introductive du chapitre, nous nous
sommes appuyé, d'une part aux indications que nous proposaient les
ouvrages des quelques auteurs qui ont repris dans leurs recherches les
questions sur l'histoire du protestantisme et, d'autre part, ce que le
condensé biographique que l'Encyclopédie Encarta nous
rassemblait sur les réformateurs. Nous avons eu, dans ce chapitre,
à faire un survol sur le protestantisme où le terme
« protestant » né dans une péjoration,
viendra progressivement à désigner toute une Église
chrétienne qui n'était ni catholique, ni orthodoxe, ni
rattachée à aucune autre tradition chrétienne orientale.
De protestant naît le protestantisme. Celui-ci (devenu un courant au XIXe
siècle) n'est pas une Église et les différentes
Églises qui le composent (luthériens, réformés,
méthodistes, anabaptistes, baptistes, pentecôtistes,..) ne sont
pas toujours en communion entre elles. Les frontières du protestantisme
ne sont pas précises et d'autres sectes historiques diverses et
contemporaines (témoins de Jéhovah, néo-apostolique,
mormon,...) n'en font pas partie. Mais nous avons compris que malgré ses
nombreux courants et son pluralisme, le protestantisme est
caractérisé par certaines convictions communes qui sont, entre
autres, la priorité au salut, à la justification par la foi
seule, la Bible comme seule norme de la vie chrétienne qui tient son
sens de son centre Jésus-Christ seul médiateur entre Dieu et les
hommes, seule la grâce sauve, l'Église est prise comme la
communauté des croyants qui se mettent à l'écoute de la
parole de Dieu et célèbrent ensemble les sacrements. Et seuls
l'eucharistie et le baptême les sont car institués par
Jésus-Christ lui-même. Aussi, le protestantisme est
persuadé qu'une réforme constante de l'Église est toujours
nécessaire. Son effort dans la lutte pour la liberté de
conscience et la liberté individuelle comme principe fondamental
protestantisme a fait qu'il soit étudié comme
phénomène de société dès le XVIIIe
siècle. Avec E. Troeltsch (1865-1923), nous pouvons estimer que le
protestantisme a contribué de manière heureuse à la
constitution des idéaux démocratiques du monde moderne.
On doit également souligner
que ce chapitre, d'un côté, n'a pas manqué de nous
renseigner sur l'effort des précurseurs qui ont semé (par leurs
vies) les premiers grains de la Réforme dans le sol de l'Église.
Mais aussi, il nous a renseigné sur la situation politique et religieuse
de l'Allemagne à la fin du Moyen Age et au début des Temps
Modernes qui est toujours considérée par nombre d'historiens
comme catalyseur de la Réforme des réformateurs. La
Réforme, avons-nous retenu, ne s'est pas réalisé sans
provoquer quelques problèmes dont le schisme anglican et l'apparition
des sectes radicales. De l'autre côté, nous avons eu à
explorer le culte protestant, sa quiddité et ses caractéristiques
identitaires passant par celles du protestantisme au XIXe et XXe
siècles. Dans ce chapitre, avons-nous précisé, l'effort
était de nous préparer à mieux aborder le questionnement
de la place réservée aux chants traditionnels protestants dans le
culte d'aujourd'hui à Kinshasa.
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