Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels( Télécharger le fichier original )par Maurice Mondengo Iyoka B Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008 |
2.2.1.6 Le culte comme lieu et moment de rendre gloire à Dieu seulEn 1954, Louis Bouyer dans son ouvrage Du Protestantisme à l'Église affirmait ce qui suit : « Dieu est tout, fait tout et mérite toute gloire. C'est bien lui qui a dit que jamais sa gloire peut être cédée à aucun autre, fut-ce ange ou quelqu'un parmi les humains »303(*) A la suite de Bouyer, Laurent Gagnebin peut encore attirer l'attention des protestants quand il écrit : « C'est à ce Dieu unique et éternel que le culte protestant est adressé, par la seule médiation de Jésus-Christ, et en s'appuyant sur la seule autorité de l'Évangile. Pendant tout culte et tout le culte, le règne et la gloire reviennent unilatéralement à Dieu et à son fils. Rien de ce qui est digne de lui ne peut faire l'objet de partage ou de concurrence avec l'homme, qui qu'il soit. Tout dans le culte protestant doit aboutir à ceci : A Dieu seul la gloire »304(*). Ainsi, les cris de joie, les applaudissements, les libéralités ou offrandes, les prières, les chants qui remplissent nos temples ne peuvent qu'être adressés et orientés vers Dieu seul. C'est devant lui que le Chrétien peut se prosterner et se présenter, et non pas devant les saints, le Pasteur ou le chef de l'Église. Et personne, de l'intérieur de l'Église ou du monde politique, quelques soient son rang et son pouvoir, ne peut se faire adorer, glorifier, louer, gratifier au même titre que Dieu, dans son lieu saint. Faut-il encore faire remarquer que le culte qui est totalement dédié à Dieu dans l'essence du protestantisme ne doit pas être réduit en une occasion de prévaloir les mérites des hommes, de publicités et de campagnes politiques, d'usage et de domination de pouvoir temporel. Il est donc inapproprié qu'un culte soit momentanément interrompu pour saluer l'entrée fut-elle triomphale d'une autorité politique ou ecclésiastique, ou encore que le culte soit interdit, ou conditionné par des motifs politiques. Retenons. Au culte tous sont égaux devant Dieu. Les hautes autorités de l'Église d'en haut comme le peuple de l'Église d'en bas, tous sont tenus à s'humilier devant Dieu et unir leurs voix pour lui adresser la louange. Que le prédicateur prêche avec onction et inspiration, que les chantres chantent aux langues des anges, que les autorités politico-administratives ou ecclésiastiques participent dans le culte, etc. C'est toujours à Dieu seul que revient toute gloire. La compréhension protestante du culte comme lieu et moment de gloire à Dieu seul, fait prévenir tout glissement vers l'idolâtrie. Car glorifier les hommes et les femmes dans le culte, y louer leurs oeuvres et leurs mérites, n'est autre chose que de l'idolâtrie. Le Protestantisme, à la suite de peuple d'Israël, a toujours soutenu que Dieu seul est Dieu, et que c'est à lui seul qu'appartiennent l'adoration et la gloire, en tout lieu et en toute circonstance, de la part de toutes ses créatures (Ap 19, 10 ; Ac. 14, 13-15 ; 10, 26). Pour clore ce point sur le culte protestant, il faut se le répéter. Le Protestantisme par rapport au culte se comprendrait et se démarquerait toujours si par sa manière de concevoir et de vivre le culte, lieu et le moment où le chrétien répond à l'appel initial de Dieu et entre en contact avec sa Parole, lieu où tout doit être fait pour la seule gloire de Dieu et du Christ, le Protestantisme demeure lié aux prescrits du « principe protestant ». * 303 L. BOUYER, Du Protestantisme à l'Eglise, Paris, Cerf, 1954, p. 64. * 304 L. GAGNEBIN, op. cit., pp. 80-81. |
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