Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels( Télécharger le fichier original )par Maurice Mondengo Iyoka B Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008 |
2.1.2.1.5.6 Sa vision de la musique d'ÉgliseAvant de passer à une autre figure de proue, rappelons que l'oeuvre de Luther a intéressé aussi la musique à plusieurs titres. Ce qu'on peut retenir de son apport est qu'il a organisé un culte largement fondé sur la parole et la musique communautaire, instituant notamment une messe allemande, qui fournira un schéma à de très nombreux compositeurs du monde protestant. Luther a lui-même écrit et composé des cantiques spirituels et suscité une importante floraison de compositeurs, établissant ainsi un répertoire de thèmes de chorals, qui allaient servir de matériau thématique aux musiciens. Faisons remarquer encore que son mouvement de pensée sera déterminant sur la musique allemande, même non religieuse, et sur le rôle et l'importance de la musique dans la culture et la civilisation germanique jusqu'à nos jours.211(*) Deux écrits sont à retenir : De l'ordre du service divin dans la communauté et Formula missae et communionis (1523), Épître aux Rathsherren (1524). Dans le premier article, il affirme deux préceptes essentiels pour la musique religieuse : le service divin est centré sur le sermon, exégèse des textes sacrés, et le culte requiert la participation de la collectivité des fideles par le chant. Dans le deuxième, il propose un schéma décisif d'organisation de la vie cultuelle. Pour Luther, dans la communauté doit manifester sa participation active par le chant, soutenu par l'orgue. Puissant exercice respiratoire, le chant mène le fidèle à un état d'équilibre intérieur propice à la réception de la parole divine et de l'enseignement religieux212(*). Luther préconise l'utilisation du chant à la maison, la cellule familiale, microcosme de la communauté paroissiale. Car elle peut traduire sa piété par le chant quotidien des cantiques. C'est encore lui qui révèle aux protestants de l'agir exorciste de la musique mais aussi son rôle médiateur entre l'homme et Dieu. Pour Luther, elle met l'individu en communication directe avec le surnaturel : une idée qui va rencontrer la sensibilité germanique et s'y ancrer profondément, jusque dans son inconscient collectif, au point de lui devenir consubstantielle pendant des siècles.213(*) Jacques Vincent Pollet dans un article sur Zwingli écrit ce qui suit: « Zwingli est un personnage complexe et multidimensionnel. Humaniste et autodidacte, penseur religieux et réformateur, patriote et figure nationale suisse, certains ajoutent prophète biblique- il est tout cela un personnage dont la vie et l'action sont conditionnées par l'histoire suisse durant le premier tiers du XVIe siècle. On ne saurait l'en détacher ni abstraire tel ou tel aspect de sa personnalité sans fausser l'ensemble. Aussi convient-il dans toute étude, même partielle, de tenir toujours présente à l'esprit ces différentes coordonnées ».214(*) Reconnaissons que l'impact de Zwingli sur les traditions et la manière d'être du protestantisme se mesure à la grande influence qu'a exercée sa pensée sur le troisième personnage de la Réforme : Jean Calvin. Car d'aucuns savent que la Réforme genevoise doit grande partie à Zwingli et au fait pratique que la ville de Berne en 1528 avait embrassé la Réforme zwinglienne.215(*) On sait aujourd'hui qu'un peu plus tard, dans la lignée de la rébellion luthérienne face au catholicisme qui l'avait excommunié, un mouvement réformateur encore plus radical se fit jour en Suisse, à Zürich, sur l'initiative du pasteur Huldrych Zwingli216(*). Mais qui est Huldrych Zwingli ? Zwingli, Huldrych (1484-1531), théologien suisse, chef de la Réforme en Suisse est né à Wildhaus, dans le canton de Saint-Gall. Zwingli étudia aux universités de Vienne et de Bâle. Pendant ses études, Zwingli fut profondément influencé par l'esprit de l'humanisme de la Renaissance. Ordonné prêtre en 1506, il fut nommé curé de la ville de Glaris, qui était alors un centre de recrutement important de mercenaires pour les armées européennes. À deux reprises, Zwingli fut amené à servir d'aumônier aux troupes de Glaris lors de combats sanglants à l'étranger ; cette expérience l'incita à dénoncer publiquement le mercenariat, ce qui lui valut l'hostilité des notables de la ville. En 1516, il accepta d'être nommé curé d'Einsiedeln, au sud-est de Zürich.217(*) Durant son ministère à Einsiedeln, Zwingli commença à éprouver des doutes au sujet d'un certain nombre de pratiques de l'Église. En 1516, il lut la traduction en latin du Nouveau Testament réalisée par Érasme, qu'il recopia dans ses carnets et apprit par coeur. S'appuyant sur ce texte et sur quelques autres passages de la Bible, Zwingli affirma dans ses sermons que l'enseignement et la pratique de l'Église s'étaient beaucoup écartés du christianisme originel des Écritures. Parmi ces usages contraires au témoignage de la Bible, Zwingli citait l'adoration des saints et des reliques, la promesse de cures miraculeuses et les abus ecclésiastiques du système des indulgences. Cet attachement rigoureux à l'autorité de l'Écriture établit sa réputation et, le 1er janvier 1519, il fut nommé prêtre à la Collégiale de la cathédrale de Zürich.218(*) * 211 Dictionnaire de la musique allemande et autrichienne, Références-Larousse, Paris, 1988, pp. 186-187. * 212 Ibid. * 213 Ibid * 214 Encyclopédie Universalis, t. 16, Paris, 1980, p. 1090. * 215 Lire P.STADLER., « Huldrych Zwingli : réformateur suisse (1484- 1531) », in Bulletin de Théologie Africaine, BTA, Vol VI, n°11, 1984, pp. 87-102. * 216 Zwingli (1484-1531) est de la même génération que Luther (1483-1546). * 217 Cf. Encyclopédie Encarta, Collection Microsoft ® Encarta ® 2006 déjà cité. * 218 Ibid. |
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